Les faits se sont déroulés dans la soirée du 9 décembre dans une prison de l’Etat de New York. Vendredi, les autorités ont diffusé les images ; elles montrent Robert Brooks, le visage ensanglanté, recevant de nombreux coups. Il est mort dans la nuit qui a suivi les faits.
Les autorités de l’Etat de New York ont diffusé, vendredi 27 décembre, des vidéos qu’elles qualifient de « choquantes » et de « dérangeantes » ; elles montrent des actes de violence sur un détenu afro-américain, Robert Brooks, 43 ans. Ce dernier est mort après avoir été battu par des agents pénitentiaires dans une prison de la région.
Les faits se sont déroulés dans la soirée du 9 décembre dans un établissement situé dans le nord de l’Etat. Issues des caméras corporelles portées par les surveillants, les images, diffusées par plusieurs médias américains, montrent que le détenu a le visage en sang et reçoit de nombreux coups, alors qu’il semble maîtrisé sur un lit d’infirmerie, avec au moins six hommes autour de lui. A plusieurs reprises, il est tenu fermement par le cou.
Alors que le détenu est assis, menotté et visiblement blessé, un agent enfile un gant en plastique et le saisit encore par le col avec l’aide d’un de ses collègues pour le plaquer contre un mur. Aucun son n’est disponible. Les caméras étaient « allumées » mais « les agents ne les avaient pas activées, donc elles tournaient sans son », a expliqué la procureure générale de l’Etat de New York, Letitia James, lors d’une conférence de presse, vendredi. Les vidéos ne permettent pas de comprendre si un incident initial a eu lieu.
M. Brooks, qui purgeait une peine de douze ans de prison pour violences, est mort dans la nuit qui a suivi les faits. Selon les résultats d’une première autopsie citée par la presse locale, sa mort a été provoquée par une « asphyxie en raison d’une compression au cou ».
Limogeage de quatorze employés impliqués dans les violences
Les autorités ont peu communiqué dans les jours qui ont suivi sa mort, mais la gouverneure de l’Etat de New York, la démocrate Kathy Hochul, avait annoncé, samedi 21 décembre, avoir ordonné le limogeage de quatorze employés de la prison impliqués dans les violences. « Nous n’avons aucune tolérance pour ceux qui dépassent les bornes, enfreignent la loi et se livrent à des violences inutiles ou à des abus ciblés », a-t-elle déclaré.
Les vidéos diffusées vendredi « sont choquantes et dérangeantes (…), je ne prends pas à la légère leur diffusion, surtout en période de fêtes », a expliqué la procureure générale Letitia James, autre élue démocrate, en justifiant qu’elles soient rendues publiques au nom de la « transparence ». Son visionnage a « dévasté » les proches de la victime, a fait savoir l’avocate de la famille, Elizabeth Mazur.
Les Etats-Unis sont régulièrement secoués par des épisodes de violences commises par les forces de l’ordre. En 2020, la mort de l’Afro-Américain George Floyd, étouffé sous le genou d’un policier lors d’un contrôle de police, avait provoqué une vague de manifestations antiracistes dans tout le pays.