Le continent est au cœur de la lutte qui se joue au niveau mondial entre Pékin et Washington. Implantations militaires, vente d’armes, balance commerciale ou encore aide au développement… Décryptage des forces et des faiblesses des deux puissances.
Washington, Pékin, combien de divisions en Afrique ? Dans le bras de fer que se livrent les États-Unis et la Chine au niveau mondial, le continent est au centre de toutes les attentions. Les récentes tournées africaines d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, et de Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, sont l’incarnation la plus récente de cette bataille d’influence.
Lors du Forum pour la coopération sino-africaine (Focac), qui s’est tenu à Dakar les 28, 29 et 30 novembre, Wang Yi est venu livrer, au nom de Xi Jinping, une nouvelle fournée de promesses. Quelques jours auparavant, Antony Blinken était lui aussi à Dakar et assurait avec force dans un entretien à Jeune Afrique que le continent est « au centre de [la] politique étrangère » de Joe Biden.
Économie : Pékin s’impose
Mais quelles sont leurs forces et leurs faiblesses respectives ? Sur le plan économique, ce sont les Chinois qui s’imposent, sans ambiguïté. Si de nombreux experts, et certains chefs d’État africains, semblent être aujourd’hui partiellement revenu de leurs « illusions » quant aux largesses promises par la Chine, Pékin reste un partenaire incontournable.
Sur le plan militaire, en revanche, les Américains restent beaucoup plus implantés que les Chinois. Pékin ne possède qu’une seule et unique base militaire sur le continent, à Djibouti, quand les États-Unis comptent – officiellement – plus d’une dizaine de sites où sont déployés quelque 6 000 soldats.
Le bras de fer, qui se joue également sur le plan du « soft power », prend un tour parfois quasiment frontal. Surtout lorsqu’il s’agit pour les deux puissances de préserver leur accès aux ressources minières dont leurs industries dépendent, plus ou moins directement. En RDC, les révélations sur les dessous du « contrat du siècle » sino-congolais a ainsi tourné au clash entre les ambassadeurs des deux pays. Et pour cause. En RDC, sur le front minier, les États-Unis marquent le pas.
Implantations militaires, vente d’armes, balance commerciale, exportations ou encore aide au développement… Décryptage des forces et des faiblesses de Pékin et de Washington sur le continent.