A Dakar, le forum sur la paix et la sécurité en Afrique s’est achevé lundi soir. Pendant deux jours, responsables politiques, militaires, chercheurs ont échangé sur les questions sécuritaires. Au centre des préoccupations notamment, l’extension de la menace jihadiste du Sahel aux pays côtiers. Le Bénin et le Togo ont récemment été touchés par des attaques dans le nord de leur territoire, tout comme la Côte d’Ivoire un peu plus tôt cette année.
Avec notre envoyé spécial à Dakar, Pierre Firtion
Depuis 18 mois, la situation s’est clairement dégradée. Rien de très étonnant pour Alain Antil, chercheur à l’IFRI, car des cellules dormantes des groupes jihadistes sont présentes dans certains de ces pays…
« L’extension n’arrive pas par hasard. Le sjihaidtses vont profiter de tensions préalables entre communautés ou entre certaines communautés et les Etats centraux pour venir rendre des services et se faire accepter localement. Préalablement à l’arrivée de la violence, il y a tout un travail je driais presque anthropologique rour trouver des alliés et des points d’appui. »
Les Etats ne doivent pas attendre que la violence s’installe pour agir, estime le chercheur mais répondre rapidement aux frustrations locales, qui peuvent résulter par exemple de différents fonciers. Pour mieux se coordonner, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Togo, le Ghana et trois pays sahéliens ont relancé en avril dernier l’initiative d’Accra, un forum sécuritaire crée en 2017.
« Il y a nouveau des réunions régulières où les pays partagent des informations, et c’est très important puisque ce sont des phénomènes transfrontaliers que les parties prenantes d’un côté et de l’autre de la frontière puissent s’informer mutuellement des circulations douteuses, de ce qu’ils font et éventuellement de mettre en place des opérations communes de police ou même militaires. »
La dernière opération militaire conjointe s’est ainsi déroulée le 26 novembre dernier entre le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Togo et le Ghana. Selon un diplomate, l’idée serait désormais d’aller plus loin en intensifiant la coopération judiciaire entre ces Etats.
► A lire aussi : «Projet d’expansion» d’al-Qaïda: la Côte d’Ivoire et le Bénin face à la menace jihadiste