La Commission européenne a formellement approuvé le rachat de Suez par Veolia, mettant fin à de très longs mois de rebondissements entre les deux sociétés qui étaient déjà en concurrence depuis le Second Empire. Une victoire qui aura un prix pour Veolia au-delà du rachat des actions Suez, car pour obtenir le blanc-seing de la Commission elle a dû passer sous les fourches caudines d’importantes concessions…
avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
Veolia aura donc fini par avoir raison de Suez qu’elle va pouvoir absorber d’ici quelques semaines car le feu vert de la Commission lui permet de valider l’OPA lancée le 29 juillet. Après bien des allers et retours, les tractations avec les services de la concurrence de la Commission européenne amènent Veolia à abandonner une part importante des activités de Suez et des siennes.
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Les deux sociétés sont en concurrence principalement dans deux secteurs celui de l’eau et celui de la collecte et du traitement des déchets. La gestion municipale des eaux et les déchets posaient un problème dans l’ensemble de l’Europe. Pour le reste c’est en France que la fusion des activités aurait créé une position dominante excessive selon la Commission et aurait même mis la nouvelle entité en situation d’être l’unique acteur sur certains marchés.
Pour prix de son aval à l’OPA, la Commission a donc obtenu des concessions, ce qu’on appelle des « remèdes » en jargon du droit européen de la concurrence. De nombreuses activités de Suez vont devoir être cédées à d’autres entreprises comme le marché des eaux municipales et des déchets en France.
C’est de là que naîtra un nouveau groupe Suez à la voilure réduite. Veolia va de son côté devoir aussi procéder à des cessions et va par exemple devoir se défaire de toutes ses activités dans les services mobiles de traitement de l’eau sur le continent européen ou bien dans l’eau industrielle en France.
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