Début décembre, Nasser Bourita s’est rendu à Budapest pour s’entretenir avec ses homologues du groupe de Visegràd, qui réunit quatre pays d’Europe centrale. Un rapprochement de circonstance ? Éléments de réponse.
Au Maroc, ce n’est plus « bons baisers de Russie » mais plutôt de Hongrie. Le rapprochement entre le Royaume et le « pays des Magyars » est dans l’air depuis quelques années déjà, mais le processus s’est nettement accéléré au cours des derniers mois.
Le 9 juin dernier, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjártó, effectuait une visite express de 24 heures à Rabat pour signer dix accords de coopération relatifs à la diplomatie, la justice, l’éducation, les douanes, la recherche scientifique ou encore la santé.
LE CHEF DE LA DIPLOMATIE HONGROISE PETER SZIJJÁRTÓ AFFIRME AVOIR DÉVELOPPÉ UNE “COMPRÉHENSION” DE LA DIPLOMATIE MAROCAINE
Le 6 décembre, c’était le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita qui se rendait à Budapest pour – d’abord – s’entretenir avec Peter Szijjártó. Un entretien à l’issue duquel les deux pays ont signé un communiqué conjoint où le ministre hongrois « réitère [son] appui à la proposition marocaine du plan d’autonomie [du Sahara occidental] présentée au secrétaire général des Nations unies le 11 avril 2007 et aux efforts entrepris par le Royaume pour le développement des provinces du Sud ».
Dans la foulée, la diplomatie hongroise a ouvert au Royaume les portes du groupe de Visegrád – une plateforme de coopération réunissant la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie, aussi appelée V4 −, dont Nasser Bourita a rencontré l’ensemble de ses homologues à l’occasion d’un sommet inédit, baptisé pour l’occasion « V4+Maroc ».
Inédit, car c’est la première fois depuis sa création en 1991 que ce groupement, qui rassemble 63,9 millions d’habitants, totalise un PIB de 876 milliards de dollars et compte 108 députés sur 705 au Parlement européen, rencontre un pays du Maghreb. Pourquoi un tel rapprochement et dans quel(s) intérêt(s) ?