C’était un rapport anti-corruption très attendu en Afrique du Sud. Quatre ans après sa mise en place, la Commission d’enquête sur les soupçons de capture d’État a remis la première partie de son rapport au président Cyril Ramaphosa. La troisième et dernière partie sera publiée le 28 février.
La Commission Zondo, du nom de son président, a été mise en place en 2018 pour faire la lumière sur les soupçons de corruptions et de fraude au sein du secteur public (institutions et entreprises) et qui ont émaillé la présidence de Jacob Zuma (2009-2018).
Pendant trois ans, la Commission a mené des auditions publiques qui documentent l’accaparement du pouvoir par Jacob Zuma et ses alliés dont les frères Gupta, désormais en fuite aux Émirats arabes unis.
Diffusée en direct à la télévision, la remise officielle du rapport a été qualifiée par Cyril Ramaphosa de moment décisif pour le pays.
Aussitôt remis, aussitôt disponible. Les 900 pages du premier rapport de la Commission Zondo sont accessibles au grand public. Le président Cyril Ramaphosa sait qu’il doit regagner la confiance de ses concitoyens.
« La capture d’Etat a endommagé la confiance que les gens ont dans l’État de droit, dans les institutions publiques, dans les forces de l’ordre et plus largement dans le processus démocratique. C’est pourquoi le travail de cette commission est si essentiel », a déclaré le président Ramaphosa.
► À lire aussi Afrique du Sud: Jacob Zuma, 20 ans d’affaires
Dans ce premier rapport, la Commission Zondo conclut à une capture d’État. Elle pointe le rôle joué par l’ancien président Jacob Zuma et ses proches dans le détournement d’institutions et d’entreprises publiques. Elle émet ensuite des recommandations. La balle est désormais dans le camp du président Cyril Ramaphosa qui dit prendre ce rapport très au sérieux.
« Peu importe qui est mis en cause, nous ferons appliquer les recommandations. Les gens de ce pays ne peuvent pas avoir traversé ces quatre années pour finalement s’attendre à ce que les recommandations ne soient pas appliquées », a souligné le président Ramaphosa.
► À lire aussi Afrique du Sud: l’honneur perdu de Jacob Zuma
L’ensemble du rapport sera ensuite soumis au Parlement d’ici au 30 juin. Le président Ramaphosa y dévoilera alors ses intentions concernant l’application des recommandations.