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Liban : les critiques de Nasrallah contre l’Arabie saoudite provoquent une levée de boucliers

Hezbollah's chief Hassan Nasrallah delivers a speech during a rare public appearance at a gathering to mark the "Al-Quds (Jerusalem) International Day" from Beirut's southern suburb neighbourhood of Rweiss on August 2, 2013. It was a first appearance in public since last September for Nasrallah, public enemy number one for Israel and a staunch ally of Syrian President Bashar al-Assad whose troops have been battling an insurgency since 2011. AFP PHOTO/ANWAR AMRO

Les violentes attaques lancées lundi soir contre l’Arabie saoudite par le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah ont provoqué mardi une levée de boucliers chez une partie de la classe politique libanaise. Le président Michel Aoun a réaffirmé la volonté du Liban à maintenir de bonnes relations avec Riyad, se démarquant des propos du leader du parti chiite pro-iranien.

Avec notre correspondant à BeyrouthPaul Khalifeh

Accusé lundi soir de tous les maux par le secrétaire général du Hezbollah, l’Arabie saoudite s’est trouvée de fervents défenseurs au sein de la classe politique libanaise.

La violente charge de Hassan Nasrallah intervient alors que le gouvernement tente de résoudre la crise diplomatique qui a éclaté en octobre avec les pays du Golfe après des propos de l’ex-ministre de l’Information critiquant la guerre du Yémen.

Entre temps, le ministre Georges Cordahi a démissionné mais la crise a persisté malgré une médiation d’Emmanuel Macron avec le prince héritier saoudien Mohammad Ben Salman.

Le Premier ministre Nagib Mikati a rapidement réagi en affirmant que les propos de Hassan Nasrallah, qui a accusé Riyad, entre autres, de promouvoir le terrorisme, « ne représentent pas la position du gouvernement libanais ».

Ce mardi, de nombreuses personnalités politiques essentiellement sunnites, se sont relayées pour critiquer le chef du Hezbollah, accusé de compromettre les relations du Liban avec les Etats du Golfe.

Le ministre de l’Intérieur a ordonné aux forces de l’ordre de retirer les banderoles attaquant les dirigeants du royaume qui sont apparues dans les rues après les propos de Hassan Nasrallah.

Mais il n’est pas sûr que ces mesures et ces plaidoiries en faveur de l’Arabie saoudite calmeront la colère de Riyad qui exige l’isolement politique du Hezbollah au Liban. Une demande difficile à satisfaire par les autorités libanaises.