En plein marathon diplomatique en Europe, le président américain Joe Biden a vanté l’unité occidentale face à la Russie. Après des sommets du G7 et de l’Otan, les Occidentaux se sont concertés pour répondre aux risques de pénuries alimentaires mondiales.
Ce qu’il faut savoir sur la situation en Ukraine à 10H00 TU. :
– Recep Tayyip Erdogan veut exhorter Vladimir Poutine à être « l’artisan de la paix » en Ukraine.
– Quatre civils tués dans un bombardement russe sur un centre médical de Kharkiv.
– Les États-Unis et l’UE annoncent une « task force » pour réduire la dépendance européenne au gaz russe.
– La Russie affirme avoir détruit la plus grande réserve de carburant de l’armée ukrainienne.
– Joe Biden promet une « réponse » de l’Otan si la Russie a recours à l’arme chimique en Ukraine.
10h00 TU. Recep Tayyip Erdogan veut exhorter Vladimir Poutine à être « l’artisan de la paix » en Ukraine.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué vouloir demander à son homologue russe Vladimir Poutine d’être « l’artisan de la paix » en Ukraine lors d’un échange téléphonique prévu dans les prochains jours, selon des propos rapportés vendredi par la presse turque.
Le chef de l’Etat a affirmé à des journalistes lors de son vol retour du sommet de l’Otan jeudi à Bruxelles qu’il dirait à M. Poutine: « Tu dois désormais être l’artisan de la paix (…) Tu dois faire un geste honorable ».
M. Erdogan a assuré que la Russie et l’Ukraine étaient d’accord sur quatre points de négociation sur six, dont le renoncement de Kiev à l’Otan, le retrait des obstacles à l’utilisation de la langue russe en Ukraine, le désarmement et les garanties de sécurité.
« Mais l’Ukraine est bien évidemment un Etat. Il est hors de question (pour Kiev) d’accepter un désarmement complet, mais la partie ukrainienne est prête à faire des compromis », a assuré le président turc, qui a précisé que les discussions étaient plus difficiles sur le statut de la région séparatiste du Donbass (est) et celui de la Crimée, annexée par la Russie en 2014.
Recep Tayyip Erdogan a par ailleurs salué les efforts mis en oeuvre par le président français Emmanuel Macron, avec qui il a connu de vives tensions ces dernières années, affirmant qu’il est « l’un des dirigeants qui joue le rôle le plus actif au sein de l’Otan en ce moment ».
09H47 TU. Quatre civils tués dans un bombardement russe sur un centre médical de Kharkiv, selon la police.
Un bombardement russe sur un centre médical de Kharkiv, dans l’Est de l’Ukraine, a fait quatre morts et au moins trois blessés, a annoncé la police régionale de la deuxième ville du pays.
« Sept civils ont été blessés dont quatre ont succombé à leurs blessures dans un bombardement aux lance-roquettes multiples », a indiqué la police sur sa chaîne Telegram, précisant que la frappe avait eu lieu « vers 05H45 GMT » sur « un centre médical » dans le Sud de Kharkiv. La police régionale a précisé qu’un « centre d’aide humanitaire » se trouvait non loin de ce centre médical, où « il n’y a pas d’installations militaires à proximité », selon elle.
« Des enquêteurs travaillent sur les lieux », a par ailleurs indiqué la police, précisant qu’elle « rassemblait toutes les preuves matérielles nécessaires pour (ensuite) traduire les auteurs de cette attaque en justice ».
09h07 TU. Environ 300 morts redoutées dans la frappe du théâtre de Marioupol, selon le maire, citant des témoins.
Environ 300 morts sont redoutées dans le théâtre de Marioupol bombardé par l’aviation russe le 16 mars alors que des centaines de personnes y étaient abritées, a annoncé la mairie de la ville, citant des témoins.
« Des témoins ont des informations selon lesquelles environ 300 personnes sont mortes au théâtre dramatique de Marioupol à la suite d’un bombardement par un avion russe. Jusqu’au bout, on ne veut pas croire à cette horreur. Jusqu’au bout, on veut croire que tout le monde est sauf. Mais les témoignages de ceux qui se trouvaient à l’intérieur du bâtiment au moment de cet acte terroriste disent le contraire », écrit la mairie de Marioupol sur son compte Telegram.
08h39 TU. L’Allemagne va fortement réduire sa dépendance énergétique envers la Russie.
L’Allemagne a annoncé qu’elle allait fortement et rapidement réduire sa dépendance à l’égard des ressources énergétiques de la Russie, en se passant de son charbon d’ici l’automne et de son pétrole à la fin de l’année.
« D’ici le milieu de l’année, les importations de pétrole russe en Allemagne devraient avoir diminué de moitié, à la fin de l’année, nous visons une quasi-indépendance », a indiqué le ministère de l’Economie dans un communiqué, ajoutant que « d’ici l’automne, nous pouvons devenir globalement indépendants du charbon russe ». Pour le gaz, l’Allemagne pourra être « largement indépendante (…) d’ici mi-2024 », a-t-il ajouté.
8h30 TU. Les États-Unis et l’UE annoncent une « task force » pour réduire la dépendance européenne au gaz russe.
Les États-Unis et l’Union européenne ont annoncé vendredi la création d’un groupe de travail visant à réduire la dépendance de l’Europe envers les énergies fossiles russes, en raison de la guerre menée par Moscou en Ukraine.
Les États-Unis s’efforceront de fournir à l’Europe 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz naturel liquéfié (GNL) cette année, dans le cadre de cette initiative dévoilée par le président américain Joe Biden et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, selon un communiqué.
8h19 TU. La Russie affirme avoir détruit la plus grande réserve de carburant de l’armée ukrainienne.
La Russie a affirmé avoir détruit la veille la plus grande réserve de carburant de l’armée ukrainienne près de Kiev avec des missiles de croisière.
Jeudi 24 mars au soir, « des missiles Kalibr de haute précision ont visé une base (de stockage) de carburant près du village de Kalinovka, près de Kiev », a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, dans un communiqué.
« La plus grande réserve de carburant qui restait à l’armée ukrainienne, qui servait à approvisionner les unités dans la partie centrale du pays, a été détruite », a-t-il ajouté.
M. Konachenkov a en outre déclaré que les forces russes avaient détruit plusieurs équipements militaires ukrainiens depuis la veille, dont trois systèmes de défense anti-aérienne et quatre drones.
Il n’était pas possible de vérifier ces affirmations de manière indépendante.
(Re)voir Ukraine : destruction d’un navire russe en mer d’Azov
02h19 TU. À Bruxelles, Joe Biden vante l’unité occidentale, mais en éprouve aussi les limites.
Joe Biden a vanté à Bruxelles lors d’un marathon diplomatique hors du commun l’unité des Occidentaux, mais le président américain en a aussi éprouvé les limites, que ce soit en termes de sanctions ou de posture militaire face à la Russie.
Lors d’une conférence de presse, le démocrate de 79 ans a clamé que l’Otan n’avait « jamais, jamais été aussi unie« .
Mais alors qu’une journaliste l’interrogeait sur l’absence d’effet dissuasif sur la Russie des mesures occidentales, le président américain, sur la défensive, a laissé percer un certain agacement.
(Re)voir Ukraine : Joe Biden avertit la Russie lors de son marathon diplomatique en Europe
« Les sanctions ne dissuadent jamais. Vous (les journalistes, ndlr) n’arrêtez pas d’en parler. Les sanctions ne dissuadent jamais », a reconnu Joe Biden, un mois exactement après le début de l’invasion en Ukraine, et alors que les civils payent un tribut toujours plus lourd sous les bombardements russes.
L’objectif, a dit Joe Biden, est de « faire mal » au président russe Vladimir Poutine, pas seulement pendant quelques semaines ou quelques mois, mais « pour le reste de l’année. C’est ça qui va l’arrêter ».
01h37 TU. Joe Biden se rendra vendredi près de la frontière ukrainienne, en Pologne, selon la Maison Blanche.
Le président américain Joe Biden va se rendre vendredi 25 mars dans la ville de Rzeszow, à environ 80 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine en guerre, à l’occasion d’une visite en Pologne, seconde étape de son voyage en Europe, a annoncé la Maison Blanche.
Arrivant de Bruxelles après un marathon de sommets, il sera reçu par le président polonais Andrzej Duda à l’aéroport de cette ville située à deux heures et demie de route de Lviv, principale ville de l’ouest de l’Ukraine.
Il recevra ensuite un briefing sur « la réponse humanitaire afin d’apaiser la souffrance des civils en Ukraine et de répondre au flux croissant de réfugiés qui fuient la guerre que (Vladimir) Poutine a choisie », a précisé la Maison Blanche dans son communiqué.
Joe Biden ira ensuite à la rencontre de soldats américains positionnés dans cette région et « qui contribuent, aux côtés de notre allié polonais, aux efforts de dissuasion de l’Otan sur son flanc est ».
00h25 TU. Joe Biden promet une « réponse » de l’Otan si la Russie a recours à l’arme chimique en Ukraine.
Le président américain Joe Biden a promis pour la première fois une « réponse » de l’Otan dans le conflit en Ukraine si la Russie y recourait à l’arme chimique, un risque jugé bien réel lors de sommets de l’alliance et du G7 réunis à Bruxelles après un mois d’une guerre meurtrière et dévastatrice lancée par Vladimir Poutine.
Dans cette situation, les Occidentaux ont jugé très crédible le risque d’une attaque chimique, contre lequel le président ukrainien Volodymyr Zelensky les a mis en garde jeudi dans une intervention vidéo depuis Kiev, où il est retranché.
« Nous répondrons s’il y a recours. La nature de la réponse dépendra de la nature de cette utilisation », a déclaré M. Biden à l’issue des sommets de l’Otan et du G7 à Bruxelles.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a indiqué à ce stade que les alliés avaient « convenu de fournir des équipements pour aider l’Ukraine à se protéger contre les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires ».
22h47 TU. Les Occidentaux se mobilisent face aux risques de pénuries alimentaires.
Les Occidentaux se sont concertés pour répondre aux risques de pénuries alimentaires mondiales à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, deux exportateurs majeurs de blé.
« Les pénuries alimentaires vont se concrétiser », a mis en garde le président américain Joe Biden à Bruxelles après des sommets du G7 et de l’Otan, assurant que les Etats-Unis comme le Canada, gros producteurs de céréales, allaient augmenter leurs exportations en conséquence.
Les Etats-Unis ont annoncé qu’ils allaient consacrer 11 milliards de dollars (environ 10 milliards d’euros) ces cinq prochaines années pour répondre aux menaces sur la sécurité alimentaire et à la malnutrition dans le monde.
La France, pour sa part, a proposé un plan d’urgence pour la sécurité alimentaire au niveau de l’UE et du G7.
De son côté, le président français Emmanuel Macron a appelé Moscou à être « responsable » en permettant que les semis en Ukraine aient lieu. Faute de quoi la guerre provoquera dans 12 à 18 mois « une famine inéluctable », avec des pénuries de céréales au Moyen-Orient et en Afrique du Nord –où l’Egypte dépend notamment « à 80% » des céréales russes et ukrainiennes pour nourrir sa population.
S’exprimant en tant que président du Conseil de l’UE « et en lien avec l’Union africaine », le président français a proposé à Bruxelles une « initiative pour la sécurité alimentaire » avec d’abord un « plan d’urgence de libération des stocks en cas de crise pour éviter toute pénurie et modérer les hausses de prix ».
22h12 TU. Ramzan Kadyrov dit avoir pris la mairie de Marioupol, avant de revenir sur ses propos.
Le dirigeant de la république russe de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a assuré jeudi 24 mars que ses forces avaient pris la mairie de Marioupol, avant de publier une vidéo où il n’est question que d’un bâtiment officiel de la périphérie de cette grande ville du sud-est de l’Ukraine que l’armée russe assiège.
« Les gars rapportent par radio qu’ils ont libéré le bâtiment de l’administration de Marioupol et qu’ils y ont hissé notre drapeau », a déclaré M. Kadyrov sur Telegram, assurant que les forces ukrainiennes avaient « abandonné leurs positions ».
Il a ajouté que d’autres unités russes avançaient parallèlement dans ce grand port en grande partie détruit par les bombardements. « Inch’Allah, Marioupol sera bientôt complètement nettoyé », a-t-il lancé.
Mais dans une vidéo publiée quelques heures plus tard, M. Kadyrov assure que les forces de Moscou « ont complètement nettoyé les quartiers résidentiels de la partie orientale de la ville ».
Les images montrent un groupe de soldats hissant un drapeau à l’effigie du dirigeant tchétchène sur un bâtiment endommagé.
« Les soldats ont hissé un drapeau au-dessus du bâtiment du bureau du procureur du district de Levoberejny, le dernier libéré », a-t-il écrit.
19h55 TU. L’ONU « exige » de la Russie l’arrêt « immédiat » de son « agression » contre l’Ukraine.
Une seconde résolution « historique » mais qui reste non contraignante: l’Assemblée générale de l’ONU a adopté jeudi à une écrasante majorité de 140 voix un nouveau texte qui « exige » de la Russie l’arrêt « immédiat » de son « agression » contre l’Ukraine lancée il y a un mois.
Lors d’un vote de cette Assemblée réunie depuis mercredi au siège des Nations unies à New York, 140 pays ont voté pour, 38 se sont abstenus et cinq ont voté contre, dont la Russie, la Syrie et la Corée du Nord.