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Direct-Guerre en Ukraine : nouveau convoi de l’ONU attendu pour évacuer les derniers civils à Marioupol

Un nouveau convoi de l’ONU est attendu ce vendredi 6 mai pour évacuer les derniers civils retranchés dans l’aciérie d’Azovstal à Marioupol. Mais les informations sur la situation restent contradictoires. Le président Zelensky affirme que les russes continuent les combats sur place, malgré la promesse de trêve.

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08h27 TU. L’UE a franchi « une ligne rouge » et « porté atteinte l’unité « , concernant l’embargo sur le pétrole, selon Viktor Orban.

Le Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban a jugé vendredi 6 mai que Bruxelles avait franchi « une ligne rouge » en voulant interdire les importations de pétrole russe et « porté atteinte » à l’unité européenne affichée depuis le début de la guerre en Ukraine.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, lors d'un sommet de l'UE à Bruxelles, le vendredi 22 octobre 2021.<br />
 

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, lors d’un sommet de l’UE à Bruxelles, le vendredi 22 octobre 2021.
(John Thys, Pool Photo via AP, Fichier)

« La présidente de la Commission », Ursula von der Leyen, « a volontairement ou non attaqué l’unité européenne », a-t-il déclaré lors d’une interview à la radio. « Depuis le début, nous avons clairement signifié qu’il y avait une ligne rouge, à savoir l’embargo sur l’énergie. Ils ont franchi cette ligne ».
08h00 TU. Autour de Marioupol, les panneaux de signalisation passent au russe.

Des panneaux de signalisation routière en russe ont été installés aux alentours de la ville ukrainienne de Marioupol, remplaçant ceux en ukrainien et en anglais, ont annoncé les autorités séparatistes prorusses de la région.

Le reste de la ville et ses alentours ont été conquis par les forces russes et leurs alliés de la république autoproclamée de Donetsk, non reconnue par la communauté internationale, qui revendique sa souveraineté sur Marioupol.

Le ministère des Transport de ce territoire a annoncé jeudi 5 mai le remplacement des panneaux d’entrée des agglomérations de la région, publiant des photos d’ouvriers démontant ceux bilingues en ukrainien et anglais pour les remplacer par des noms en russe.

La Russie dément vouloir occuper des territoires ukrainiens, mais a reconnu l’indépendance de deux régions séparatistes, lançant officiellement son offensive contre son voisin le 24 février au nom de la défense des Russes et Russophones de ces zones. Pour les adversaires de Moscou, il s’agirait d’une première étape en vue d’une annexion.

Cette semaine, le chef-adjoint de l’administration présidentielle russe, Sergueï Kirienko, s’est rendu à Marioupol et dans sa région.

« A chaque étape, il y a eu des discussions avec la population, qui (…) veut avoir confirmation que la Russie est revenue pour toujours », a commenté sur sa chaîne Telegram le dirigeant des séparatistes, Denis Pouchiline, qui accompagnait le responsable du Kremlin.

07h54 TU. L’Allemagne va livrer sept obusiers à l’Ukraine.

L’Allemagne va fournir sept obusiers blindés à l’Ukraine pour l’aider à repousser l’envahisseur russe, a indiqué vendredi 6 mai le ministère de la Défense, augmentant ainsi quelque peu ses efforts de livraisons d’armes lourdes à Kiev.

L’annonce a été faite par la ministre de la Défense Christine Lambrecht, actuellement en visite en Slovaquie, a-t-on indiqué de même source.

Le Panzerhaubitze 2000 (Obusier blindé modèle 2000) est un canon automoteur fabriqué par l’industriel   Krauss-Maffei Wegmann (KMW). Les appareils destinés à l’Ukraine proviennent des stocks de maintenance de la Bundeswehr, a dit la ministre, sans préciser quand les livraisons interviendraient.

Des soldats ukrainiens seront formés à leur usage en Allemagne à partir de la semaine prochaine.

Ils s’ajouteront à cinq autres obusiers du même type que les Pays-Bas ont récemment annoncé vouloir fournir à Kiev.

07h12 TU.  « Près de 500 civils » déjà évacués de Marioupol, l’opération continue, selon les autorités ukrainiennes.

« Près de 500 civils » au total ont pu être évacués ces derniers jours de la ville de Marioupol dans le sud-est de l’Ukraine, assiégée et bombardée par les Russes, ont indiqué les autorités ukrainiennes, précisant que les évacuations se poursuivaient ce vendredi 6 mai.

« Nous avons réussi à évacuer presque 500 civils » depuis le début de cette opération « difficile » organisée par l’ONU, a indiqué sur Telegram le chef de l’administration présidentielle Andriï Iermak. « L’Ukraine continuera de tout faire pour sauver tous les civils et les militaires » bloqués à Azovstal, a-t-il assuré.

« Aujourd’hui, nous nous concentrons sur Azovstal », a souligné Iryna Verechtchouk. « L’opération démarre en ce moment. Nous prions pour sa réussite », a-t-elle ajouté.
02h07 TU. Le Pentagone dément toute aide à l’Ukraine pour cibler des généraux russes.

Le ministère américain de la Défense a démenti jeudi 5 mai fournir des renseignements permettant aux forces ukrainiennes de viser des hauts gradés russes près du front, ainsi que l’a affirmé le New York Times.

Il est exact que les Etats-Unis transmettent à Kiev des éléments des renseignements « afin d’aider les Ukrainiens à défendre leur pays », a déclaré John Kirby, le porte-parole du Pentagone.

Mais, a-t-il ajouté, « nous ne fournissons pas d’informations sur la localisation de hauts commandants militaires sur le champ de bataille, pas plus que nous ne participons aux décisions de ciblage prises par les militaires ukrainiens ».

Des informations communiquées par les Etats-Unis ont aidé l’Ukraine à couler le croiseur russe Moskva, a par ailleurs affirmé jeudi la chaîne américaine NBC.

Selon des responsables anonymes cités par la chaîne, les forces ukrainiennes ont demandé aux Américains des renseignements concernant un navire croisant en mer Noire. Les Américains auraient alors identifié le bâtiment comme étant le Moskva et auraient précisé sa position.

Le Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire pouvant officiellement compter jusqu’à 680 membres d’équipage, a coulé le 14 avril.

Un haut responsable américain, sous couvert de l’anonymat, a démenti que les Etats-Unis avaient fourni des renseignements permettant d’identifier le Moskva.

« Nous ne fournissons pas d’information de ciblage spécifique sur les navires. Nous fournissons une palette de renseignements pour aider les Ukrainiens à mieux comprendre les menaces posées par les navires russes dans la mer Noire et pour les aider à se préparer dans la défense contre de potentielles attaques venues de la mer », a déclaré ce haut responsable.

02h07 TU. Nouveau convoi de l’ONU attendu pour évacuer les civils d’Azovstal.

Un nouveau convoi de l’ONU est attendu vendredi 6 mai pour évacuer les derniers civils retranchés dans l’aciérie d’Azovstal à Marioupol, dernière poche de résistance ukrainienne dans ce port stratégique du Donbass, sans assurance toutefois d’une trêve des combats.

Malgré cette incertitude, le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des questions humanitaires, Martin Griffiths, a annoncé jeudi que ce nouveau convoi se dirigeait vers la ville martyre, devenue un des symboles de l’invasion russe débutée le 24 février.

« A l’heure où nous parlons, un convoi est en route pour arriver à Azovstal d’ici demain matin avec l’espoir de récupérer les civils restants dans ce sombre enfer, qu’ils habitent depuis tant de semaines et de mois, et de les ramener en sécurité », a déclaré Martin Griffiths à Varsovie. Le Comité international de la Croix-rouge (CICR) a confirmé y être associé.

Les informations sur la situation dans l’aciérie de Marioupol, où vivent retranchés dans d’immenses galeries souterraines civils et combattants, restaient néanmoins contradictoires.

Le président ukrainien Wolodymyr Zelensky a assuré jeudi soir dans son message vidéo quotidien que les forces russes continuaient à pilonner l’aciérie en dépit de la promesse russe d’une trêve de trois jours débuté jeudi matin.

Les bombardements russes continuent à faire rage « alors que des civils doivent encore être évacués, des femmes, des enfants », a-t-il dit dans ce message diffusé sur sa page Facebook.

01h19 TU. Le yacht d’un oligarque russe saisi aux îles Fidji à la demande des Etats-Unis.

Les autorités des îles Fidji ont saisi, à la demande des Etats-Unis, un superyacht soupçonné d’appartenir à un oligarque russe visé par des sanctions liées à la guerre en Ukraine, a annoncé jeudi 5 mai le ministère américain de la Justice.

Le navire Amadea, estimé à 325 millions de dollars, appartient, selon Washington, à l’homme d’affaires et député Suleiman Kerimov, visé par des sanctions européennes et américaines.

Selon Washington, Suleiman Kerimov a fait fortune grâce à ses participations dans de grandes entreprises énergétiques et financières russes, dont Gazprom et Sberbank.

Amarré à Lautoka, dans l’ouest des Fidji, depuis la mi-avril, l’Amadea avait été immobilisé par les autorités fidjiennes depuis l’émission d’un mandat américain de saisie. Mardi, un tribunal local avait ordonné sa saisie, qui a eu lieu dans la foulée.

« Il n’y a pas de cachette pour les avoirs des criminels qui soutiennent le régime russe », a affirmé dans un communiqué le ministre de la Justice américain Merrick Garland.

« Le ministère de la Justice s’efforcera sans relâche de tenir pour responsables ceux qui facilitent la mort et la destruction dont nous sommes témoins en Ukraine », a-t-il ajouté.

« Cette saisie montre aux oligarques russes corrompus qu’ils ne peuvent pas se cacher, même dans les endroits les plus reculés du monde », a commenté pour sa part la numéro deux du ministère américain de la Justice, Lisa Monaco. « Chaque yacht acheté avec de l’argent sale est dans notre viseur », a-t-elle assuré.

18h19 TU. Invité à Kiev par Volodomyr Zelensky, Olaf Scholz va envoyer sa cheffe de la diplomatie.

Le chancelier Olaf Scholz a campé jeudi 5 mai sur son refus d’aller pour le moment à Kiev malgré une invitation du président ukrainien à s’y rendre en compagnie du chef de l’Etat Frank-Walter Steinmeier, snobé il y a trois semaines par les autorités ukrainiennes.

Le président Volodymyr Zelensky a proposé la visite des deux dirigeants à l’occasion d’un entretien téléphonique avec Frank-Walter Steinmeier qui avait permis, selon la présidence allemande, de « dissiper les irritations » nées du refus de Kiev de recevoir le chef de l’Etat à la mi-avril.

Au cours d’une conférence de presse dans la soirée, le chancelier a certes qualifié l’entretien de « bonne chose ».

« Le résultat des discussions est que la ministre des Affaires étrangères (Annalena Baeborck) pourra prochainement aller en Ukraine », a-t-il toutefois ajouté, en réponse à une journaliste qui lui demandait s’il comptait répondre positivement à l’invitation.

Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères, devant le château de Meseberg, la maison d'hôtes du gouvernement allemand à Meseberg, en Allemagne, le mercredi 4 mai 2022.

Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères, devant le château de Meseberg, la maison d’hôtes du gouvernement allemand à Meseberg, en Allemagne, le mercredi 4 mai 2022.
(Kay Nietfeld/Pool via AP)

L’incident empoisonne les relations diplomatiques germano-ukrainiennes.

17H26 TU. Vladimir Poutine a présenté ses excuses à Israël, suites aux propos de Sergueï Lavrov sur Hitler, selon le bureau de Naftali Bennett.

Le président russe Vladimir Poutine a présenté jeudi 5 mai ses excuses au Premier ministre israélien Naftali Bennett pour les propos de son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, qui avait affirmé qu’Adolf Hitler avait du « sang juif », selon un communiqué du bureau de Naftali Bennett.

« Le Premier ministre a accepté les excuses du président Poutine pour les remarques de Lavrov et l’a remercié d’avoir mis au clair son attitude concernant le peuple juif et la mémoire de l’Holocauste », ont indiqué les services de Naftali Bennett.

Dans un communiqué publié par le Kremlin, aucune mention n’a été faite d’excuses présentées par Vladimir Poutine. Il a cependant été précisé que les deux dirigeants ont discuté de la « mémoire historique » de l’Holocauste pendant un appel téléphonique.

Lors d’un entretien avec une chaîne de télévision italienne dimanche soir, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a affirmé qu’Adolf  « Hitler avait aussi du sang juif ».
17h08 TU. L’ONU envoie un nouveau convoi pour évacuer Azovstal, les Ukrainiens démentent toute trêve.

L’ONU a annoncé jeudi 5 mai l’envoi d’un nouveau convoi pour évacuer les civils de l’usine Azovstal à Marioupol, la dernière poche de résistance aux forces russes dans ce port stratégique du Donbass, même si les Ukrainiens accusaient Moscou de ne pas y tenir sa promesse de trêve. Les informations sur la situation dans l’immense aciérie de Marioupol étaient contradictoires.

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé jeudi soir que « l’armée russe était toujours prête à assurer l’évacuation des civils » d’Azovstal, qui pourraient être encore 200 piégés avec les combattants ukrainiens dans ce complexe.

Une fille regarde par la vitre d'une voiture alors que sa famille arrive de Marioupol au centre pour personnes déplacées de Zaporizhia, en Ukraine, le jeudi 5 mai 2022.

Une fille regarde par la vitre d’une voiture alors que sa famille arrive de Marioupol au centre pour personnes déplacées de Zaporizhia, en Ukraine, le jeudi 5 mai 2022.
(AP Photo/Evgeniy Maloletka)

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a quant à lui également déclaré que l’armée russe respectait le cessez-le-feu autour de l’usine, qu’elle a annoncé mercredi pour trois jours. Et affirmé que des couloirs humanitaires autour d’Azovstal  « fonctionnaient » ce jeudi.

Mais le commandant-adjoint du régiment Azov qui défend ces installations, Sviatoslav Palamar, a assuré dans une vidéo que des « combats sanglants » se déroulaient à l’intérieur même du site et que les Russes « ne tenaient pas leur promesse » de trêve.

Un conseiller de la présidence ukrainienne, Olexiï Arestovitch, a de son côté dit que les Russes arrivés dans l’usine avaient été un premier temps « repoussés ». Mais il a refusé d’en dire plus, soulignant disposer d’informations « contradictoires ».

Malgré l’incertitude sur la situation à l’aciérie, le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des questions humanitaires, Martin Griffiths, a annoncé qu’un nouveau convoi de l’ONU se dirigeait vers elle.

« A l’heure où nous parlons, un convoi est en route pour arriver à Azovstal d’ici demain matin avec l’espoir de récupérer les civils restants dans ce sombre enfer, qu’ils habitent depuis tant de semaines et de mois, et de les ramener en sécurité », a déclaré Martin Griffiths à Varsovie. Le Comité international de la Croix-rouge (CICR) a confirmé y être associé.

17h00 TU. Cinq pays occidentaux parlent avec l’Ukraine des enquêtes sur les crimes de guerre.

Des responsables de la justice de cinq pays occidentaux, dont les Etats-Unis, ont parlé avec la procureure générale ukrainienne des moyens d’enquêter sur les crimes de guerre présumés ayant suivi l’invasion russe de l’Ukraine, a indiqué jeudi 5 mai le ministère américain de la Justice.

Ces responsables des pays formant l’alliance dite des « Five Eyes » – Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande – se sont entretenus virtuellement mercredi avec Iryna Venediktova, au moment où Kiev veut agir au sujet de milliers de crimes de guerre présumés.

La procureure générale d'Ukraine, Iryna Venediktova, assiste à une session extraordinaire du Parlement ukrainien à Kiev, en Ukraine, le mardi 17 mars 2020.

La procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova, assiste à une session extraordinaire du Parlement ukrainien à Kiev, en Ukraine, le mardi 17 mars 2020.
(Bureau de presse présidentiel ukrainien via AP)

Les six responsables « ont discuté de la coordination de leurs efforts pour faire rendre des comptes aux personnes dont les actes criminels permettent des crimes de guerre en Ukraine », a dit le ministère américain de la Justice dans un communiqué.

« Notre engagement à travailler avec nos partenaires internationaux, y compris la procureure générale d’Ukraine, pour enquêter et poursuivre les responsables d’atrocités en Ukraine, reste ferme », a déclaré le ministre américain de la Justice Merrick Garland.

« Nous poursuivrons sans relâche nos efforts en vue de traduire en justice ceux qui facilitent la mort et la destruction dont nous sommes témoins en Ukraine. »

La semaine dernière, Iryna Venediktova a dit au média allemand Deutsche Welle que les enquêteurs ukrainiens avaient identifié « plus de 8.000 cas » présumés de crimes de guerre depuis le début de l’invasion russe.

Ils comprennent « le meurtre de civils, le bombardement d’infrastructures civiles, les tortures » et les « crimes sexuels » signalés dans le « territoire occupé de l’Ukraine », selon la magistrate. Les procureurs enquêtent également sur « l’utilisation d’armes interdites », a-t-elle ajouté.