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Sommet Crucial des Pays de L’OTAN à Madrid pour statuer la stratégie à contenir la Russe

De mardi 28 à jeudi 30 juin 2022, les trente pays membres de l’Otan sont réunis à Madrid pour un sommet crucial après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’Otan retourne à son défi stratégique premier : contenir Moscou.

Le texte date de 2010. Il s’agit du Concept stratégique de l’Alliance atlantique. Le relire aujourd’hui est instructif. Il y est écrit, au point 33, que la coopération  Otan Russie revêt une importance stratégique ​car elle contribue à la création d’un espace commun de paix, de stabilité et de sécurité . L’Otan exprimait même, alors, le souhait d’un véritable partenariat stratégique ​avec Moscou. Malgré les propos tenus par Vladimir Poutine lors de la Conférence sur la Sécurité de Munich, en 2007, lorsqu’il affirma que le temps de l’effondrement de l’URSS était terminé. Malgré l’intervention militaire russe en Géorgie, durant l’été 2008.

Douze ans plus tard, le scénario est tout autre. La guerre de Poutine en Ukraine huit ans après l’annexion de la Crimée, bouleverse la perspective. Je pense que les alliés vont dire clairement à Madrid qu’ils considèrent la Russie comme la menace la plus importante et la plus directe pour notre sécurité , déclarait, hier, le Secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg. Comme un retour aux sources, lorsque l’Otan fut créée en 1949 pour contenir la menace soviétique.

Dispositifs renforcés

Pour tous les pays frontaliers de la Russie, la menace est, de fait, très directe. Menace verbale, le Kremlin légitime toute possible reconstitution de ses frontières impériales d‘antan. Menaces concrètes. L’État lituanien essuyait, ce lundi 27 juin 2022, de violentes cyberattaques. Les dirigeants baltes attendent un changement de braquet. L’Otan a bien des plans pour dissuader les attaques et défendre les membres, mais nous n’entrons jamais dans les détails opérationnels , déclarait, vendredi, Kaja Kallas, Première ministre d’Estonie. C’est tout l’enjeu du sommet.

Ce lundi, Jens Stoltenberg a annoncé que les pays membres vont transformer la force de réaction rapide (40 000 hommes actuellement) et porter à 300000 militaires les forces ‘à haut niveau de préparation’. Il ne s’agit pas de masser des troupes à la frontière russe, mais d’un signal d’abord politique. Tout comme le renforcement des huit groupements tactiques dans la partie orientale de l’Alliance. Le plus grand remaniement de notre défense collective et de notre présence depuis la guerre froide , assure-t-il.

La question de l’influence chinoise sur la table

À Madrid, on parlera aide armée à l’Ukraine, budgets militaires, industries de défense. Pour la première fois, la Corée du Sud et le Japon seront présents en tant qu’observateurs, en raison de l’autre grand enjeu géopolitique : la question de l’influence chinoise. La demande d’adhésion de la Suède et de la Finlande, à laquelle la Turquie oppose pour l’instant son véto , sera examinée attentivement. La rupture de Stockholm et Helsinki avec leur traditionnelle neutralité en dit long sur le durcissement en cours des frontieres entre la Russie et le reste de l’Europe.