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Sénégal : Les Causes des Actes de Violences Conjugales qui tournent au drame de plus en plus!

Le mal rampant de la violence conjugale gangrène à une progression inquiétante au Sénégal.

Des hommes qui usent des moyens forts et potentiellement lugubres pour supprimer leur conjoint, c’est une pratique ignoble, fréquente et distillée sur une large échelle du pays. Plusieurs facteurs confortent l’existence d’une «pathologie sociale» exacerbée par l’emprise des drogues chez de jeunes enfants, la prise d’alcool, la débauche et la démission de certains parents de leurs obligations en matière d’éducation. Absence de dialogue au sein des couples, incompatibilité d’humeurs, le règne de l’argent, les divorces…, la crainte du lendemain se précise !

C’est devenu monnaie courante, des scènes de ménage qui tournent au drame, avec à la clé des pertes en vies humaines. Le dernier cas en date remonte à seulement vendredi dernier, 21 octobre 2022, à Nimzatt, dans le département de Bounkiling (région de Sédhiou), avec le sieur Oumar Sano qui a éventré sa femme au moyen d’une arme blanche, pour avoir osé demander le divorce.

Ce même jour de vendredi, un drame familial a lieu à Yeumbeul Sud, un populeux quartier de la banlieue dakaroise. Ici, c’est un jeune homme de 19 ans, estampillé drogué, qui a tué sa tante pour une tasse de café Touba.

Une semaine avant, le samedi 15 octobre dernier, à Gourel, dans la région de Matam, c’est aussi un jeune de 26 ans qui a supprimé sa femme au moyen d’un fusil, pour avoir également demandé à se libérer de lui.

Il faut rappeler que cette courbe a culminé en 2019, pour se maintenir sur cette barre de tragédie barbare sur des femmes généralement sans défense.
En juin dernier au village de Saré Gayo, dans la région de Tambacounda, un homme a tué son épouse, sans donner d’explications claires sur le motif/mobile du crime, à l’arrivée des officiers enquêteurs.

La liste funèbre est longue et sa propagation est des plus inquiétantes. De là à se demander si vraiment les causes apparentes sont les véritables mobiles de ces crimes «crapuleux». Nombreux sont, en effet, ceux qui évoquent l’emprise de la drogue qui gouverne chez de tout petits enfants de 15 à 20 ans, au point de se livrer à de tels actes criminels.

Dans ce même registre, on y trouve une démission manifeste de certains parents qui ne sont plus maîtres à la maison. Fille comme garçon, la débauche sur un terrain de pauvreté, l’alcool et le vandalisme sont érigés, hélas, en modèle qui tue à petit feu. En classe, comme dans la rue, des jeunes lèvent la main sur leurs ainés, avec ou sous la menace des armes parfois.

Absence de tolérance et de soumission au sein des couples

Dans un passé quelque peu récent et rapporté avec une fiévreuse nostalgie, le mariage se prévalait d’un prestige et était admis comme une solide recommandation de Dieu. La religion, chrétienne comme musulmane, les coutumes et traditions étaient les ciments qui tenaient l’équilibre de la gouvernance de la cellule de base de la société : le foyer conjugal, la famille. Quand des liens de mariage sont scellés dans la rue ou dans un bar, pendant que les deux fiancés sont ivres, la suite ne doit en rien surprendre, en termes de discorde.

Par ailleurs, la soumission attendue d’une femme au foyer perd aussi constamment ses valeurs, avec surtout des dames estampillées «intellectuelles», «émancipées», alors que le devoir conjugal et les obligations professionnelles sont à dissocier, par moment.

Cela dénote également l’insuffisance du dialogue au sein des couples. Et pourtant, la communication permanente pouvait servir de bréviaire pour les conjoints à confronter leurs vues et les harmoniser, pour la survie de leurs liens.

Sous un autre angle, mais dans ce même registre, il est de plus en plus fréquent de voir des gens qui exhibent leurs fortunes pour demander la main d’une fille. Sans vraiment chercher à le (le prétendant) connaitre ni identifier ses proches et origines, les parents s’empressent à la donner en mariage, peu importe de la moralité de l’homme. Les témoignages les plus concordants attestent que ce fut le cas entre la pauvre Aïssatou Cissé, éventrée vendredi dernier par son bourreau de mari, originaire de la Guinée-Conakry.

Incompatibilite d’humeur, divorce : des enfants en pâture !

L’instabilité au sein des couples est accentuée par l’insuffisance et même l’absence de dialogue mais aussi une incompatibilité d’humeurs entre les conjoints, avec à la clé une intolérance accrue. Il y a également l’égocentrisme de l’homme, sous la propension d’une gouvernance esseulée, et l’insoumission de la femme, irritée par l’approche de son homme, ou le manque de modestie et d’humilité d’une femme ayant capitalisé des diplômes et titres à se croire supérieur à son mari au point de le «guider», parfois en public, du bout de ses doigts.

Qui disait renoncer à son projet de mariage en raison de la décrépitude actuelle de nos sociétés africaines «civilisées» sous le calque de l’occident ? Assurément que son option n’est pas analytique ni objective pour avoir généralisé, partant de ces cas d’espèce. Mais il a le mérite de relever les tares d’une société en perte constante de ses valeurs cardinales. La vie en couple, c’est bien souvent une souffrance en silence !

Autant donc croire que la société elle-même est malade. Et la recherche de solutions durables est participative et inclusive, étant entendu que l’éducation dans sa forme originelle est une œuvre collective et inlassable. En amont, comme en aval, c’est l’Etat qui en est le garant. Sévir sans faiblesse coupable ni méchanceté gratuite, c’est la clé !

source:leral