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8ème Edition du Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique : Crises Sécuritaires au Menu des discussions !

La 8ème édition du Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique a été clôturée hier, mardi 25 octobre. Les différents intervenants au panel final sont revenus sur des moyens à développer pour faire face aux crises sécuritaires. 

Au sortir du 8ème Forum international sur la Paix et la Sécurité en Afrique, les participants ont dégagé des voies à mettre en œuvre pour une résolution des crises. Dans ce sens, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall, a appelé les partenaires et occidentaux à tenir compte des solutions africaines des crises sur le continent, avant celles importées et souvent en déphasage et inadaptées aux réalités des conflits africains. «Avant de venir nous dessiner les lignes selon lesquelles nous allons assurer notre sécurité,  qu’ils nous laissent d’abord leur parler de nos propres solutions».

Elle analyse les décisions des puissances occidentales qui ne doivent qu’accompagner le choix des Etats. «Ensemble, on sera côte à côte pour la mise en œuvre, les orientations en matière de sécurité qui doivent d’abord émaner des Etats africains. Nous pensons que cela est indispensable si nous voulons réussir», dit le ministre des Affaires étrangères.

Pour le chef du Secteur Education du Bureau de l’Unesco de l’Afrique de l’Ouest, Guillaume Husson, «il faut intégrer dans les enseignements des matières relatives à l’histoire générale de l’Afrique, afin que chaque Africain puisse connaître son histoire, celle de son pays, afin de valoriser l’estime de soi». Mieux, ajoute-t-il,  «il est important que les programmes scolaires enseignent l’éducation à la citoyenneté et le civisme, en impliquant parfois les autorités traditionnelles et religieuses dans la transmission de cet enseignement».

Le représentant de l’Unesco à la cérémonie de clôture trouve aussi  que «ces enseignements doivent intégrer des compétences en entreprenariat et des compétences techniques et professionnelles pour que l’entreprenariat puisse être enseigné dès l’enfance et qui permettrait de revaloriser l’enseignement technique et professionnel trop souvent dévalorisé dans certains pays du continent». Guillaume Husson juge également «qu’il faut réformer l’offre de l’enseignement, afin de le mettre en adéquation avec la demande. Il est également important, estime-t-il, de digitaliser les enseignements qui devront aussi répondre à la demande économique».

L’ancien président nigérien, Mouhamadou Issoufou,  indique, quant à lui, «qu’il faut une montée en puissance de toutes les Armées en Afrique». La majorité des pays de la région sahélienne n’a pas d’Armée qui peut faire face à la menace terroriste ; ce qui ne permet pas la création d’Etats forts, analyse-t-il.  Il importe de ce fait, de «mobiliser des moyens pour assurer la sécurité et garantir le droit aux citoyens». L’autre recommandation, c’est de mutualiser les efforts communs. Car, jusque-là, l’Afrique n’a pas réussi à faire bloc pour combattre le terrorisme.

De même, la communauté internationale, en engageant la guerre en Lybie, a une responsabilité à l’essor des foyers de tension en Afrique. «La communauté internationale doit soutenir les efforts, surtout que la situation au Sahel vient de l’intervention en Lybie, qui a amplifié les défis sécuritaire en Afrique. Il existait des problèmes, mais l’ampleur n’était pas aussi grande», dit Mouhamadou Issoufou. Son devoir est, plaide-t-il, «d’inscrire l’Afrique dans l’agenda international, en soutenant de manière efficace la lutte contre le terrorisme», soutient l’ancien président nigérien.

La 8ème édition du Forum International de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique s’est tenu du 24 au 25 octobre 2022 au Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD) sous le thème «L’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souverainetés»