Une centrale électrique de Crimée a été la cible d’une attaque de drone, dans la nuit de mercredi 26 à jeudi 27 octobre. Des dégats mininmes sont à déplorer mais pas de victimes, selon le gouverneur de Sébastopol. Ces dernières semaines, les forces russes ont multiplié leurs frappes contre les infrastructures énergétiques d’Ukraine.
06H58 TU. Une centrale électrique en Crimée visée par une attaque de drone.
Les autorités de la péninsule de Crimée annexée par la Russie annoncent qu’une centrale électrique y a été visée dans la nuit par une attaque de drone, qui n’a pas provoqué de gros dégâts.
« Aujourd’hui dans la nuit il y a eu une attaque de véhicule aérien sans pilote sur la centrale thermique de Balaklava », a indiqué le gouverneur de Sébastopol, Mikhaïl Razvojaïev, sur Telegram. « Le transformateur a subi des dégâts minimes. Il n’y a pas eu de victime », a-t-il ajouté.
Mikhaïl Razvojaïev a précisé qu’il n’y avait « aucune menace pour l’approvisionnement en électricité » et que « l’incident n’affecte pas l’approvisionnement en électricité de Sébastopol et de la péninsule ».
Le transformateur de la centrale, qui a pris feu, « était en maintenance et ne fonctionnait pas », a-t-il assuré en précisant que « les travailleurs de la centrale ont rapidement géré l’incendie ».
Sa déclaration intervient alors que l’Ukraine poursuit sa contre-offensive dans le sud du pays.
Les forces russes ont multiplié ces dernières semaines leurs frappes contre les infrastructures énergétiques d’Ukraine.
La Russie a annexé la Crimée en 2014 et Kiev ambitionne de la reconquérir.
04H20 TU. La Russie pourrait avoir accéléré la transition énergétique de la planète malgré elle.
Effet paradoxal et positif pour le climat de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les émissions mondiales de gaz à effet de serre devraient atteindre un « point haut » dès 2025, après la hausse des investissements dans les énergies durables provoquée par la « réorientation profonde » des marchés mondiaux de l’énergie, estime l’Agence internationale de l’Energie (AIE).
A huit jours de la Conférence mondiale sur le climat COP27 en Egypte, l’Agence met toutefois en garde dans son rapport annuel 2022 publié jeudi, contre les « fractures » entre pays riches et pauvres en matière d’investissements dans les énergies décarbonées, en réclamant un « effort international majeur » pour « réduire » ce « fossé inquiétant ».
« La crise mondiale de l’énergie déclenchée par l’invasion russe de l’Ukraine cause des changements profonds et à long terme qui ont le potentiel d’accélérer la transition vers un système énergétique plus durable et sûr » souligne l’AIE dans le document de présentation de son rapport.
« Les marchés de l’énergie et les politiques publiques ont changé depuis l’invasion russe de l’Ukraine, pas seulement pour le temps présent, mais pour des décennies à venir » affirme aussi le directeur général de l’organisme, Fatih Birol, cité dans le rapport.
Alors que certains pays cherchent actuellement à augmenter ou diversifier leur approvisionnement en pétrole ou gaz – énergies fossiles fortement émettrices de CO2 – beaucoup sont en train d’étudier une accélération de leurs changements structurels vers des énergies propres, souligne l’AIE, émanation de l’OCDE chargée d’accompagner de nombreux pays.
22H29 TU. Aide militaire à l’Ukraine: pas de cessions qui mettraient la France en danger, selon Sébastien Lecornu.
La France, qui fournit à l’Ukraine un certain nombre de matériels militaires depuis le début de l’invasion russe, ne procède à aucune cession susceptible de mettre sa sécurité en danger, assure le ministre des Armées, Sébastien Lecornu.
« Nous ne faisons pas de cessions qui mettraient la nation française en danger. Nous le faisons avec le pragmatisme qui nous conduit à regarder la réalité de nos stocks, mais aussi la réalité des conseils que nous donnent nos généraux », déclare le ministre lors d’un débat sur le conflit au Sénat.
Ce « pragmatisme » n’en conduit pas moins la France « à tirer des conclusions » sur le réapprovisionnement de ses stocks de matériels : à titre d’exemple, « les 18 canons Caesar qui ont été donnés à l’Ukraine ont fait l’objet depuis le mois de juillet dernier d’une nouvelle commande en recomplétude », rappelle le ministre.
Le don de ces canons « a pu destabiliser les plans de formation sur certains régiments d’artillerie, mais déstabiliser de la formation pour quelques artilleurs (…) n’a rien à voir avec le fait d’abaisser le standard de sécurité pour la France et les Français », estime Sébastien Lecornu.
Selon le ministre, « le vrai sujet » consiste actuellement à développer une « économie de guerre », c’est-à-dire une capacité de recompléter les stocks plus vite dans le futur, notamment pour faire face à des conflits dits de « haute intensité ».
« On a évidemment un sujet industriel qu’il nous faut traiter », estime Sébastien Lecornu, précisant que l’autonomie stratégique française passera à l’avenir par « un besoin de réactivité supplémentaire ».
21H02 TU. Vladimir Poutine supervise l’entraînement de ses forces de dissuasion nucléaire.
Le président russe Vladimir Poutine supervise l’entraînement de ses forces de dissuasion nucléaires au moment où Moscou a répété à l’Inde et à la Chine ses allégations sur la préparation par l’Ukraine d’une « bombe sale ».
Kiev, qui dément toute velléité d’utiliser une telle arme, et ses alliés occidentaux redoutent que de telles accusations ne servent de prétexte à Moscou pour une escalade du conflit ou à l’usage d’armes nucléaires par la Russie, dont les responsables ont menacé à plusieurs reprises en cas de menace importante.
Mercredi soir, le gouvernement slovène a assuré que Moscou avait utilisé une photo provenant de Slovénie et datant de 2010 pour étayer sur Twitter ses allégations sur la « bombe sale » que préparerait Kiev.
L’usage « a été fait à mauvais escient et à l’insu des autorités slovènes », a déclaré Dragan Barbutovski, conseiller du Premier ministre Robert Golob.
Le gouvernement slovène a publié une série de tweets en anglais pour dénoncer le fait que « la photo utilisée par le ministère russe des Affaires étrangères sur Twitter » soit « une photo de l’Agence slovène des déchets radioactifs (ARAO) ».
Vladimir Poutine a assisté mercredi depuis une salle de contrôle à l’entraînement des forces russes de dissuasion stratégique, soit des troupes chargées notamment de répondre à la menace en cas de guerre nucléaire. Si ce type d’exercice est mené périodiquement, celui-ci intervient en pleine offensive russe en Ukraine.
« Sous la direction du commandant suprême des forces armées, Vladimir Poutine, les forces de dissuasion stratégique terrestres, maritimes et aériennes ont mené un entraînement et des lancements pratiques de missiles balistiques et de croisière ont été effectués », a indiqué le Kremlin.
La télévision russe a montré l’équipage d’un sous-marin préparer le lancement d’un missile depuis la mer de Barents dans l’Arctique. L’exercice a aussi impliqué des avions à long rayon d’action Tu-95.
« Les tâches fixées lors de l’exercice d’entraînement à la dissuasion stratégique ont été accomplies dans leur intégralité, tous les missiles ayant atteint leur cible », a poursuivi le Kremlin.
20H55 TU. La Russie « devra répondre » de « violations barbares des lois de la guerre » en Ukraine, pour Elisabeth Borne.
La Russie « devra répondre » de « violations barbares des lois de la guerre » en Ukraine, déclare la Première ministre française Élisabeth Borne lors d’un débat sur le conflit au Sénat.
« Là où l’armée ukrainienne progresse, la libération s’accompagne de la découverte de massacres ou de charniers, comme à Boutcha au printemps et plus récemment à Izioum. Ce sont des actes choquants, révoltants, monstrueux. Ce sont des violations barbares des lois de la guerre, la Russie devra en répondre », déclare la Première ministre.
Élisabeth Borne évoque également des « propos invraisemblables du ministre de la défense russe sur l’utilisation d’une bombe sale par l’Ukraine. Ce n’est rien d’autre qu’un mensonge supplémentaire de Moscou pour légitimer l’escalade ».
Elle a rendu hommage, sous les applaudissement du Sénat, aux Ukrainiens dont le « courage force l’admiration » et l’« héroïsme force le respect ».
Au plan de l’armement, elle a notamment rappelé la livraison prochaine par la France « des systèmes antiaériens comme le Crotale ». « Et nous étudions l’envoi de moyens d’artillerie supplémentaires, comme le lance-roquette unitaire » (LRU), a-t-elle indiqué.
S’agissant de la France, Élisabeth Borne a souligné que « l’attaque russe a des conséquences très concrètes pour notre pays, pour nos concitoyens. Des conséquences dont nous n’avons malheureusement pas fini de mesurer les effets ».
Elle a rappelé les mesures prises en France pour limiter à 15% la hausse des factures d’énergie en 2023. « Mais au-delà des ménages, nous devons protéger les entreprises et les collectivités face à la hausse des prix ».
« Le Conseil européen des 20 et 21 octobre a ouvert la voie à plusieurs mesures. D’abord, pour faire baisser le prix du gaz, nous nous sommes mis d’accord pour nous doter d’un nouvel indice de prix de référence. Nous avons également mis en place des outils pour favoriser les achats communs de gaz. Nous travaillons aussi à un mécanisme pour limiter la hausse du prix de l’électricité », a développé Élisabeth Borne.
« Nous défendons, vous le savez, l’extension à toute l’Europe du dispositif qui a permis de diviser par deux voire trois les prix en Espagne. Plus largement, nous devons engager une réforme structurelle du marché de l’électricité, pour que ses prix reflètent mieux et durablement, la réalité des coûts de production », a-t-elle prôné.
20H24 TU. Washington évoque la possibilité que Moscou « conseille » l’Iran pour réprimer les manifestations.
Les Etats-Unis pensent que la Russie pourrait conseiller l’Iran sur la façon de réprimer les manifestations ayant suivi la mort d’une jeune femme après son arrestation par la police des mœurs.
« Nous craignons que Moscou puisse conseiller l’Iran sur la meilleure façon de gérer des manifestations, sur la base de la longue expérience de la Russie en matière de répression », déclare la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.
« Nous savons qu’ils pourraient envisager une forme de soutien aux capacités de l’Iran à sévir contre les manifestants », renchérit le porte-parole du Conseil à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby.
« Nous voyons des signes qu’ils pourraient l’envisager », a-t-il ajouté sans plus de précision.
« Nous verrons ce qui se passe », a-t-il ajouté. « Mais c’est un autre exemple de la coopération actuelle entre la Russie et l’Iran pour violer non seulement les droits humains et les droits civiques des Iraniens, mais aussi, pour menacer la vie des Ukrainiens ».
La Maison Blanche a accusé la semaine dernière l’Iran d’aider l’armée russe « sur le terrain » en Crimée.
« Notre message à l’Iran est très clair: arrêter de tuer votre peuple, et arrêtez d’envoyer des armes à la Russie pour tuer des Ukrainiens », souligne Karine Jean-Pierre.
20H13 TU. Pretoria n’a « aucune raison d’empêcher » l’arrivée d’un mégayacht russe.
L’Afrique du Sud n’a « aucune raison d’empêcher » un mégayacht de luxe qui appartiendrait à l’un des plus riches oligarques russes d’accoster dans ses eaux territoriales, déclare un porte-parole présidentiel en réponse à une mise en garde de l’opposition.
« L’Afrique du Sud n’a aucune obligation légale de respecter les sanctions imposées par les Etats-Unis et l’UE » (Union européenne), déclare un ce porte-parole, Vincent Magwenya, lors d’un point de presse.
En application de ces sanctions, plusieurs autorités, notamment espagnoles, italiennes, françaises et fidjiennes, ont saisi des yachts liés à des oligarques russes afin de faire pression sur Vladimir Poutine et son entourage.
Le mégayacht « Nord » dont la valeur est estimée à 500 millions de dollars, serait la propriété d’Alexeï Mordachov, un magnat de l’acier et proche du président russe Vladimir Poutine. Alexeï Mordachov est visé comme d’autres oligarques russes par les sanctions occidentales prises après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le « Nord » serait en route vers l’Afrique du Sud après avoir quitté Hong Kong la semaine dernière où il est resté trois semaines.
L’opposition sud-africaine avertit que le gouvernement s’exposait à des sanctions s’il autorisait ce bateau à accoster dans ses eaux territoriales.
Le « Nord » pourrait atteindre l’Afrique du Sud le 8 ou le 9 novembre.
19H22 TU. En fuite en Lituanie, Ksenia Sobtchak dénonce « un raid contre sa rédaction ».
La fille de l’ancien mentor politique de Vladimir Poutine, Ksenia Sobtchak, journaliste et blogueuse, dénonce mercredi soir un « raid contre sa rédaction » après avoir été visée dans une affaire judiciaire pour extorsion de fonds qui l’a forcée à se réfugier en Lituanie.
« Il est évident qu’il s’agit d’un raid contre ma rédaction, la dernière rédaction libre de Russie, qu’il fallait réprimer », affirme-t-elle sur les réseaux sociaux, dans sa première réaction, disant toutefois « espérer que ce ne soit pas le cas, et que cela soit vraiment un malentendu ».
Selon l’agence Tass et la chaîne de télévision gouvernementale RT, l’ancienne candidate à la présidentielle russe de 2018 est visée dans une affaire d’extorsion de fonds, ainsi que son ancien directeur commercial et un ancien rédacteur en chef de Tatler, un magazine de mode.
Selon une source policière à Tass, son domicile « a été perquisitionné mercredi matin ».
« Notre directeur commercial Kirill Soukhanov a été arrêté », déplore mercredi soir Ksenia Sobtchak dans son message. « Je n’y crois pas du tout, et j’espère que maintenant ils vont rapidement tout régler », exhorte-t-elle, évoquant « une sorte de non-sens ».
Kirill Soukhanov et Armian Kouzmine, l’ex-rédacteur en chef de Tatler, ont tous les deux été arrêtés mercredi et présentés à un juge qui a ordonné leur incarcération jusqu’en décembre, selon l’agence Ria-Novosti.
Un peu plus tôt mercredi, une source au sein des gardes-frontières lituaniens avait indiqué que Ksenia Sobtchak se trouvait, pour sa part, en Lituanie.
« Elle est arrivée en Lituanie avec un passeport israélien », avait déclaré cette source.
Ksenia Sobtchak fait partie de l’opposition politique russe depuis plusieurs années, bien que ses détracteurs l’accusent de n’être qu’un faire-valoir pour le président Vladimir Poutine.
Ces derniers mois, elle avait critiqué l’intervention militaire russe en Ukraine à plusieurs reprises sur sa chaîne Youtube.
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