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Cop27. Divergences des Etats sur l’aide aux Pays en développement!

FILE - Sameh Shoukry, president of the COP27 climate summit, left, speaks during an opening session at the COP27 U.N. Climate Summit, Sunday, Nov. 6, 2022, in Sharm el-Sheikh, Egypt. Nearly 50 heads of states or governments on Monday will take the stage in the first day of “high-level” international climate talks in Egypt with more to come in following days. (AP Photo/Peter Dejong, File)/CAITH504/22310596183080/FILE PHOTO/2211070710

Les discussions sur l’avenir de l’aide climat aux pays en développement ont officiellement débuté mercredi 9 novembre 2022 à la Cop27, sur fond de promesses non tenues et de divergences de vues sur les montants, origines et affectations des sommes.

En 2009, les pays riches avaient promis de porter les financements aux plus pauvres pour la réduction des émissions et l’adaptation au changement climatique à 100 milliards de dollars par an à partir de 2020. Or selon les derniers chiffres, contestés, de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ils n’ont été que de 83,3 milliards à la date cible, et les 100 milliards devraient être atteints en 2023.

Les discussions sur la poursuite de ces financements au-delà de 2025 ont été lancées mercredi 9 novembre 2022 à la conférence climat de Charm el-Cheikh, en Égypte, sans calendrier précis.

Des aides qui « doivent être liées aux besoins »

Elles ont débuté par un point de situation réalisé par un comité spécial, qui a listé trois points nécessitant une « orientation politique » et qui résument les principaux désaccords : faut-il un ou des objectifs quantitatifs ? Faut-il élargir la base des contributeurs ? Faut-il inclure dans ces financements les « pertes et dommages  » déjà subis par certains pays ?

Les premiers tours de table ont permis aux parties de réitérer des positions connues.

La représentante kényane, au nom du groupe africain, a appelé à « ne pas reproduire les carences dans la fourniture des 100 milliards ». Concernant les montants, « ils doivent être liés aux besoins » qu’elle a estimés à « au moins 1 300 milliards par an en 2030 ».

Cette question des montants a été abordée par de nombreux pays en développement. « Il faut s’assurer que nos niveaux d’endettement ne soient pas augmentés », ont plaidé les Maldives, au nom de l’Alliance des petits États insulaires (Aosis), en réclamant des dons ou financements subventionnés et « simples d’accès ».

      Des dons insuffisants

De nombreux pays dénoncent ainsi la faiblesse des dons par rapport aux prêts.

La représentante pakistanaise a pour sa part plaidé pour que les « pertes et dommages », sujet très contesté, soient inclus dans ces financements. « Je viens de l’épicentre du changement climatique » a-t-elle lancé en référence aux inondations qui ont laissé un tiers du Pakistan sous l’eau il y a quelques mois en faisant 30 milliards de dollars de dégâts, selon l’Onu.

« L’augmentation des besoins et le changement climatique vont beaucoup plus vite que nos délibérations », a-t-elle averti, en soulignant que « l’argent est très rapidement disponible pour la guerre », ou pour soutenir l’économie.

« Aucun gouvernement au monde n’a l’argent pour faire ce que nous devrions faire » a assuré quant à lui l’émissaire américain John Kerry, venu en personne, estimant les besoins futurs à 3 500 à 4 000 milliards par an et regrettant que les plus riches n’aient toujours pas tenu leur promesse des 100 milliards, une « somme dérisoire ».

Il a donc appelé à « penser de façon totalement différente comment nous pouvons mobiliser la finance », privée ou multilatérale, tout en insistant que la priorité était la réduction des émissions.

      Mesurer les besoins

Les pays moins développés se plaignent régulièrement que l’atténuation est privilégiée au détriment de l’adaptation, et maintenant des pertes et dommages, pour l’instant pas pris en compte en tant que tels.

Le représentant chinois, dont le pays est directement concerné par la possibilité « d’élargir la base » des contributeurs, n’a pas abordé cette question, mais a notamment appelé les pays riches à tenir au plus vite leur promesse.

Plusieurs participants ont également suggéré une remise à plat des institutions financières internationales, pour les orienter plus vers la finance climat.

Encore faut-il « définir exactement ce qui constitue la finance climat », a dit Kristalina Georgieva, la patronne du FMI, jugeant « primordial de mesurer les besoins et leur valeur nette ».