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DIRECT. Guerre en Ukraine : Moscou annonce son retrait de Kherson, les autorités ukrainiennes se montrent prudentes

FILE - Russian soldiers guard an area as a group of foreign journalists visit in Kherson, Kherson region, south Ukraine, May 20, 2022. Russia’s military has announced that it’s withdrawing from Ukraine's southern city of Kherson and nearby areas. That would be another in a series of humiliating setbacks for Moscow’s forces in the 8-month-old war. This photo was taken during a trip organized by the Russian Ministry of Defense. (AP Photo, File)

Les autorités ukrainiennes se montrent prudentes après l’annonce de la Russie de retirer ses forces de Kherson. Kiev s’attend en effet à devoir continuer à se battre pour conquérir cette capitale régionale prise par Moscou au début de son offensive.

07H01 TU. Recep Tayyip Erdogan vante sa relation de « confiance et solidarité » avec Vladimir Poutine.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan explique qu’il a pu convaincre son homologue russe Vladimir Poutine de revenir dans l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes grâce à « la confiance et la solidarité » instaurées entre eux.

« Nous n’aurions pas pu faire ce pas, s’il n’y avait pas eu de confiance entre nous », a affirmé le chef de l’Etat turc en réponse à un journaliste qui lui demandait comment il avait pu convaincre Vladimir Poutine de reprendre sa participation à l’accord, indispensable pour poursuivre les exportations agricoles d’Ukraine.

« La confiance et la respect entre nous nous encouragent à faire ce genre de pas. Ca a marché comme ça jusqu’à présent. La solidarité entre nous, dans des domaines comme l’énergie nucléaire, (…) les initiatives dans l’industrie de défense, nourrissent le respect entre nous », a-t-il fait valoir.

La Turquie fournit des drones de combat à l’Ukraine, mais elle a aussi acquis un système de défense anti-missiles russe S-400 et une centrale nucléaire en cours de construction dans le sud du pays.

Ankara a commencé mardi à payer le gaz russe en roubles, selon le ministre de l’Energie, conformément à un accord passé l’été dernier qui porte sur un quart environ des livraisons.

Membre de l’Otan, la Turquie ne s’est pas associée aux sanctions contre la Russie, tout en affirmant son soutien à l’Ukraine et tente de maintenir une position de médiateur entre Kiev et Moscou.

Recep Tayyip Erdogan a également ordonné le mois dernier à son gouvernement de commencer à travailler sur le « hub gazier » que lui a proposé Vladimir Poutine, pour exporter le gaz russe vers l’Europe.

Les exportations de céréales ukrainiennes via le couloir humanitaire en mer Noire ont repris début novembre à la suite d’un entretien de Recep Tayyip Erdogan avec Vladimir Poutine après quelques jours de suspension de l’accord par la Russie.

03H38 TU. Plus de 100.000 soldats russes ont été tués ou blessés en Ukraine, selon les Etats-Unis.

Plus de 100.000 militaires russes ont été tués ou blessés depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, estime le chef d’état-major américain, le général Mark Milley, ajoutant que les pertes étaient probablement du même ordre côté ukrainien.

« Il y a bien plus de 100.000 soldats russes tués et blessés », a déclaré le général Milley, qui s’exprimait devant le New York Economic Club. « Même chose probablement du côté ukrainien », a-t-il ajouté.

Les chiffres avancés par le général Milley, qui n’ont pas pu être confirmés de manière indépendante, sont les plus précis fournis à ce jour par Washington.

Le plus haut responsable militaire américain a également espéré des pourparlers pour mettre fin à la guerre, la victoire militaire n’étant peut-être possible ni pour la Russie ni pour l’Ukraine, selon lui.

« Il doit y avoir une reconnaissance mutuelle que la victoire militaire n’est probablement pas, au sens propre du terme, réalisable par des moyens militaires, et qu’il faut donc se tourner vers d’autres moyens », a déclaré le général Milley. Selon lui, il existe « une fenêtre d’opportunité pour la négociation ».

Ses commentaires interviennent alors que la Russie a ordonné à ses troupes de se retirer de la ville de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, un coup dur pour la campagne militaire de Moscou.

Mais Kiev a réagi avec prudence, jugeant peu probable que l’armée russe quitte cette ville stratégique sans se battre.

Le président américain Joe Biden a quant à lui suggéré que ce retrait était la preuve que Moscou avait de « vrais problèmes » sur le champ de bataille.
04H23 TU. L’Ukraine méfiante face à l’annonce du retrait russe de Kherson.

Les autorités ukrainiennes se montrent circonspectes après l’annonce par la Russie du retrait de ses forces de Kherson, s’attendant à devoir continuer à se battre pour conquérir cette capitale régionale prise par Moscou au début de son offensive.

Près de neuf mois après le début de l’invasion, le conflit a causé la mort de plus de 100.000 soldats de chaque côté, et une victoire militaire est « probablement » impossible pour un camp comme pour l’autre, a par ailleurs estimé le chef d’état-major américain, le général Mark Milley.

 

Le repli de Kherson sonne comme un cinglant revers pour Moscou, déjà contraint d’abandonner la région de Kharkiv (nord-est) en septembre. Il intervient aussi alors que Vladimir Poutine avait justement ordonné le 21 septembre la mobilisation de quelque 300.000 réservistes pour consolider les lignes russes.

« Procédez au retrait des troupes », a ordonné le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou lors d’une réunion avec le commandant des opérations russes en Ukraine, le général Sergueï Sourovikine, qui venait de préconiser cette décision « pas du tout facile » à prendre.

« C’est la preuve qu’ils ont de vrais problèmes, la Russie, l’armée russe », a jugé mercredi le président américain Joe Biden.

Le symbole est d’autant plus fort que Kherson, 280.000 habitants avant le conflit, est la seule capitale régionale conquise par les forces russes, au début de leur offensive en Ukraine.

Elle fait aussi partie des quatre zones de l’Ukraine dont Vladimir Poutine a revendiqué l’annexion par Moscou il y a six semaines. Le président russe a célébré ces annexions lors d’un concert sur la Place Rouge, sous des banderoles proclamant que la Russie y serait présente « pour toujours ».

02H18 TU. Vladimir Poutine ne se rendra pas au G20 à Bali.

Le président russe Vladimir Poutine ne se rendra pas au sommet du G20 à Bali la semaine prochaine, indiquée l’ambassade russe.

« Je peux confirmer que (le ministre des Affaires étrangères) Sergueï Lavrov va diriger la délégation russe au G20. Le programme du président Poutine est encore en cours d’élaboration, il pourrait participer virtuellement », indique Yulia Tomskaya, cheffe du protocole de l’ambassade de Russie en Indonésie.

Cette annonce intervient après plusieurs mois d’incertitudes sur la participation du président russe au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du G20, organisé les 15 et 16 novembre par l’Indonésie.

Une autre source proche de l’organisation du sommet a indiqué que la participation du président russe était « très improbable » et qu’il devait être remplacé par son ministre des Affaires étrangères.

L’Indonésie a subi de fortes pressions de la part des Occidentaux pour exclure la Russie du sommet en réaction à la guerre en Ukraine, mais a résisté en arguant que le pays hôte du sommet devait rester neutre.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays ne fait pas partie du G20, a aussi été invité par l’Indonésie et pourrait participer virtuellement.
23H01 TU. En déportant des Ukrainiens, la Russie a commis de possibles « crimes contre l’humanité », selon Amnesty International.

La Russie a probablement commis « des crimes contre l’humanité » en transférant de force vers son territoire ou dans des zones sous contrôle de séparatistes prorusses des civils ukrainiens originaires de zones que ses troupes occupaient en Ukraine, a accusé jeudi Amnesty International.

« Des enfants ont été séparés de leurs familles (…) en violation du droit humanitaire international », a dénoncé l’ONG de défense des droits de l’Homme, se basant sur les témoignages de 88 Ukrainiens, dont la quasi totalité a ensuite rejoint l’Ukraine ou des pays européens.

« Le fait de séparer les enfants de leur famille et de forcer les gens à s’éloigner de leur domicile sur des centaines de kilomètres est une nouvelle preuve des graves souffrances que l’invasion russe a infligées aux civils ukrainiens », a réagi Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty, dans un communiqué accompagnant un long rapport publié jeudi.

« La déplorable tactique russe de transfert forcé et de déportation constitue un crime de guerre. Amnesty International estime qu’elle doit faire l’objet d’une enquête en tant que crime contre l’humanité », a-t-elle ajouté.

Les civils interrogés par l’ONG ont décrit des « processus de sélection abusifs » dans des camps dits de « filtrage », qui se sont parfois soldés par des détentions arbitraires, des mauvais traitements, voire de la torture.

Dans un cas, une femme a été séparée de son fils de 11 ans pendant ce processus, puis placée en détention, sans jamais revoir son enfant, affirme Amnesty, dont la majorité des interlocuteurs venaient de Marioupol, ville martyre du Sud-Est rasée à 90% par les Russes. D’autres étaient originaires des régions de Kharkiv et Lougansk (Est), Kherson et Zaporijjia (Sud).

« La plupart d’entre eux, en particulier ceux de Marioupol, ont décrit des conditions coercitives qui signifiaient qu’ils n’avaient pas d’autre choix que de se rendre en Russie ou dans des zones occupées par la Russie », indique le rapport. Ces transferts constituent « probablement des crimes contre l’humanité ».

Une fois en Russie, plusieurs personnes ont déclaré s’être senties sous pression pour qu’elles demandent la nationalité russe.

Amnesty International avait provoqué en août la colère de l’Ukraine en accusant son armée de mettre en danger des civils dans sa résistance à l’invasion russe en installant des infrastructures militaires dans des zones habitées. Malgré des critiques virulentes de Kiev et de nombreux analystes internationaux, l’ONG avait « pleinement maintenu ses conclusions ».

21H12 TU. Joe Biden espère que Poutine acceptera de parler « plus sérieusement » d’un échange de prisonniers.

Le président américain Joe Biden a dit espérer que son homologue russe Vladimir Poutine soit davantage disposé à discuter d’un échange de prisonniers avec les Etats-Unis pour faire sortir la championne de basket Brittney Griner de sa prison en Russie.

« Mon espoir c’est que maintenant que l’élection est finie, Vladimir Poutine pourra discuter avec nous et sera disposé à parler plus sérieusement d’un échange de prisonniers », a dit Joe Biden lors d’une conférence de presse.

20H46 TU. L’armée russe a de « vrais problèmes », affirme Joe Biden après le retrait annoncé de Kherson.

Le président américain Joe Biden a affirmé que le retrait annoncé de Kherson, une capitale régionale du sud de l’Ukraine, par Moscou montre que l’armée russe a de vrais « problèmes ».

« C’est la preuve qu’ils ont de vrais problèmes, la Russie, l’armée russe », a déclaré le locataire de la Maison Blanche lors d’une conférence de presse.