Les États-Unis s’attendent à ce que la baisse actuelle du rythme des combats en Ukraine se poursuive pendant les prochains mois. La Russie pose la reconnaissance des territoires comme condition aux pourparlers de paix. Retour sur les événements qui ont marqué la nuit du samedi 3 au dimanche 4 décembre.
Le renseignement américain s’attend à ce que le rythme actuel des combats en Ukraine, qui a fortement ralenti, se poursuive dans les mois à venir, et ne voit aucun signe d’un affaiblissement de la détermination des ukrainiens à résister, a déclaré samedi 3 décembre 2022 la directrice du renseignement national américain.
« Nous constatons déjà un certain ralentissement du conflit et nous nous attendons à ce que cela continue dans les prochains mois », a expliqué April Haines lors du forum annuel de la Reagan National Defense.
Selon elle, tant les Ukrainiens que les Russes devraient chercher à se préparer à une nouvelle contre-offensive après l’hiver, en renouvelant leurs équipements et en se réapprovisionnant.
« Nous sommes assez sceptiques quant à la façon dont les Russes seront prêts. Je suis plus optimiste pour les Ukrainiens. »
April Haines a estimé que les attaques russes menées contre les infrastructures ukrainiennes visaient en partie à saper la détermination des Ukrainiens à résister, ajoutant : « Nous ne voyons aucune preuve que (leur détermination) soit entamée à l’heure actuelle ».
Selon la directrice du renseignement national, les objectifs politiques poursuivis par le président russe Vladimir Poutine en Ukraine ne semblent pas avoir changé, mais les membres du renseignement américain pensent qu’il pourrait être disposé à revoir ses objectifs militaires à la baisse à court terme « temporairement, avec l’idée qu’il pourrait revenir sur cette décision ultérieurement ».
Pourparlers de paix sous conditions russe
Le Kremlin a déclaré samedi 3 décembre 2022 que les pourparlers de paix avec l’Occident ne pourraient entrer dans une phase effective que si l’autorité de Moscou sur les territoires ukrainiens qu’il a annexés depuis le début du conflit était reconnue, alors même que les forces russes pnt été chassées de ces régions par la contre -offensives de l’armée ukrainienne.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré aux journalistes que le refus du gouvernement américain de reconnaître « les nouveaux territoires » comme faisant partie de la Russie « complique considérablement la recherche d’un terrain de discussion mutuel ».
Le président russe Vladimir Poutine a annoncé les annexions de quatre régions ukrainiennes en septembre, bien que les forces russes ne contrôlent pas entièrement ces territoires à l’époque. Et l’armée russe a continué de perdre du terrain dans ces régions qu’elle revendique désormais.
Les forces russes se sont retirées de Kherson, la première grande ville capturée par la Russie après le lancement de l’invasion fin février, le mois dernier. Kherson est la capitale d’une région du sud de l’Ukraine connue sous le nom d’oblast de Kherson, qui fait partie des quatre territoires illégalement annexés par Poutine. L’Ukraine a repris le contrôle de plus de la moitié du territoire occupé par la Russie après l’invasion.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a clairement indiqué qu’il n’accepterait aucun accord de paix qui verrait Kiev céder du territoire à la Russie. Zelenskyy a cité la restauration de l’intégrité territoriale de l’Ukraine comme condition pour que les pourparlers avec la Russie commencent.
Les États-Unis indispensables
La Première ministre finlandaise Sanna Marin a déclaré samedi 3 décembre 2022 que la guerre en Ukraine montre que l’Europe dépend trop des États-Unis pour sa sécurité.
« Je dois être brutalement honnête avec vous, l’Europe n’est pas assez forte en ce moment », a déclaré Marin lors d’un discours devant un groupe de réflexion à Sydney. « Nous serions en difficulté sans les États-Unis. »
Et d’ajouter : « Les États-Unis ont donné beaucoup d’armes, beaucoup d’aide financière, beaucoup d’aide humanitaire à l’Ukraine, et l’Europe n’est pas encore assez forte. Nous devons nous assurer que nous construisons ces capacités en matière de défense européenne. »
Les États-Unis ont fourni à l’Ukraine une aide à la sécurité bien supérieure à tout autre pays – environ 19,1 milliards de dollars depuis que la Russie a lancé son invasion fin février.
La guerre non provoquée de la Russie en Ukraine marque le premier conflit majeur en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, et elle a suscité des discussions plus urgentes sur la sécurité européenne et la dépendance du continent vis-à-vis des États-Unis. Cela a également poussé la Finlande et la Suède – deux pays historiquement neutres ou militairement non alignés – à rejoindre l’OTAN ( le processus d’adhésion est en cours).