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Emmanuel Macron reçoit Benyamin Nétanyahou pour parler Iran et violences israélo-palestiniennes

Le gouvernement israélien souhaite faire de l’Iran le thème central de cette visite. Il espère notamment que l’implication croissante de Téhéran dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine poussera les Occidentaux à accentuer leurs pressions.

Emmanuel Macron reçoit le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, jeudi 2 février à Paris, pour évoquer notamment les tensions croissantes avec l’Iran, son implication dans le conflit ukrainien et la reprise des violences israélo-palestiniennes.

« Le premier ministre, Benjamin Nétanyahou, s’envolera pour une visite diplomatique à Paris, où il rencontrera le président français, Emmanuel Macron, et discutera avec lui de l’effort international pour arrêter le programme nucléaire iranien et des moyens de renforcer et d’étendre les accords d’Abraham », a fait savoir l’ambassade israélienne à Paris.

« Le président de la République exprimera une nouvelle fois la solidarité de la France avec Israël face au terrorisme, dit pour sa part l’Elysée. Dans un contexte de tensions croissantes, le président de la République rappellera la nécessité pour tous d’éviter des mesures susceptibles d’alimenter l’engrenage de la violence, et exprimera sa disponibilité à contribuer à la reprise du dialogue entre les Palestiniens et les Israéliens. » Les deux dirigeants se verront pour le dîner, mais aucune prise de parole publique n’est prévue.

Jeudi 26 janvier,un raid israélien  dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie, a fait dix morts, un bilan sans précédent depuis plusieurs années en Cisjordanie. Sept civils ont par ailleurs trouvé la mort vendredi dans une attaque palestinienne à Jérusalem-Est, secteur occupé et annexé par Israël. Samedi, un Palestinien a blessé deux Israéliens, un père et son fils, également à Jérusalem-Est, avant d’être blessé et arrêté. En Cisjordanie, des gardes israéliens ont tué dimanche un Palestinien et les forces israéliennes ont tué lundi un Palestinien.

Le gouvernement israélien souhaite axer la visite du premier ministre sur l’Iran, espérant notamment que son implication croissante dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine – le régime des mollahs est un important fournisseur d’équipements à la Russie – pousse les Occidentaux à accentuer la pression sur Téhéran.

Contestation

Paris juge nécessaire de conduire une politique de « très grande fermeté » à l’égard de l’Iran, car son programme nucléaire reste « dangereux » et qu’il s’implique dans la guerre en Ukraine, dit-on de source diplomatique.

L’Iran est devenu un acteur de plus en plus important du conflit, qu’il alimente en fournissant de nombreux drones utilisés par Moscou pour frapper les infrastructures ukrainiennes, alors que les négociations sur le nucléaire sont au point mort et que plusieurs étrangers considérés comme des otages par les capitales occidentales y sont détenus.

Dans le contexte de cette implication croissante de l’Iran dans la guerre d’Ukraine, Benyamin Nétanyahou a annoncé mercredi ce qui semble être un important changement de posture, en se disant désormais prêt à envisager de fournir des armes à l’Ukraine. Jusqu’ici, l’Etat d’Israël avait pris soin de rester neutre, notamment à cause de la présence de l’armée russe déployée en Syrie.

Israël doit notamment prendre en compte la présence dans ce pays voisin de systèmes antiaérien russes. Jusqu’ici, l’aviation israélienne a pu y mener des opérations sans être prise pour cible par ces systèmes.

En plus de ce volet diplomatique, M. Nétanyahou « rencontrera des hommes d’affaires de premier plan en France dans le domaine financier et tiendra une réunion avec les chefs de la communauté juive », selon l’ambassade. Il quittera la France samedi soir.

Arrivé au pouvoir en décembre à la tête d’une coalition alliant partis de droite, d’extrême droite et ultraorthodoxes juifs, et dont les détracteurs craignent une dérive antidémocratique, le gouvernement de M. Nétanyahou fait face à la contestation de certains secteurs de la société israélienne, dont le secteur financier.

Certaines entreprises se sont dites prêtes à quitter Israël, estimant que la réforme judiciaire prévue créerait de l’instabilité affectant leur activité. Le premier ministre a notamment rencontré la semaine dernière les dirigeants des grandes banques pour tenter de les rassurer.