Sans les pertes comptables liées à son retrait de Russie, le bénéfice net ajusté de l’entreprise grimpe à 33,7 milliards d’euros.
Le groupe pétrogazier français TotalEnergies a annoncé, mercredi 8 janvier, un bénéfice net de 20,5 milliards de dollars (19,1 milliards d’euros) pour l’année 2022, en hausse de 28 % par rapport à 2021. Il s’agit du plus important bénéfice jamais réalisé par la major française et l’un des meilleurs de l’histoire du CAC 40.
Sans les pertes comptables liées à son retrait de la Russie, pour un montant de près de 15 milliards de dollars, le bénéfice net ajusté de l’entreprise (qui exclut les éléments exceptionnels) se monte à 36,2 milliards de dollars.
A la fin de janvier, le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, avait annoncé que le groupe allait payer plus de 2 milliards d’euros de « contribution de solidarité sur les profits des groupes énergétiques », dans l’Union européenne et au Royaume-Uni. « Le raffinage a perdu de l’argent pendant des années, et maintenant l’année où nous commençons à gagner de l’argent, il est surtaxé comme un superprofit, alors que ce n’est qu’un profit », avait-il regretté. Le dirigeant a, par ailleurs, précisé que son groupe paierait « 33 milliards de dollars » en taxes et impôts à travers le monde en 2022. « Nous sommes dans les dix plus gros contributeurs au monde », dit-il.
La Commission européenne avait fait savoir, à la fin de septembre, qu’elle voulait réclamer une « contribution temporaire de solidarité » aux producteurs et distributeurs de gaz, de charbon et de pétrole qui réalisent des bénéfices massifs grâce à la flambée des cours causée par la guerre en Ukraine. Elle doit être fixée à 33 % de la part des superprofits de 2022, c’est-à-dire des bénéfices supérieurs de plus de 20 % à la moyenne des années 2019-2021, tout en tenant compte des mesures prises par les Etats taxant déjà ces bénéfices. La France l’a transposée dans son budget 2023.
La Commission a pris soin de ne pas utiliser le mot « taxe », car toute disposition fiscale nouvelle à l’échelle européenne aurait requis l’unanimité des Vingt-Sept, procédure plus compliquée et risquée qu’une adoption à la majorité qualifiée.