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Soudan : Des Combats intenses se Poursuivent Malgré les Appels au Cessez-le-feu

A la demande de la communauté internationale, les paramilitaires des Forces de soutien rapide avaient annoncé qu’ils s’engageraient pour une trêve de 24 heures. L’armée, elle, disait n’en avoir pas entendu parler. A l’heure dite, le bruit des combats résonnait toujours.

La capitale soudanaise tremble, mardi 18 avril au soir, sous les tirs et les explosions au quatrième jour d’une lutte de pouvoir entre deux généraux, toujours indifférents aux appels à un cessez-le-feu.

Au Soudan, des combats intenses se poursuivent malgré les appels au cessez -le-feu

A la demande de la communauté internationale, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », avaient annoncé qu’ils s’engageraient pour une trêve de 24 heures. L’armée, elle, disait n’en avoir pas entendu parler. A l’heure dite, 18 heures (heure de Paris), le bruit des combats résonnait toujours dans différents quartiers de Khartoum, selon plusieurs témoins.

Les FSR ont accusé l’armée dirigée par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, aux commandes depuis le putsch de 2021, d’avoir « violé la trêve », alors que leurs propres hommes continuaient de tirer à l’arme lourde dans les rues, toujours selon des témoins. Les avions militaires continuent à survoler la ville alors qu’ils ont déjà frappé quatre hôpitaux à Khartoum, s’alarment des médecins. Dans tout le pays, l’un des plus pauvres au monde où la santé est à genoux depuis des décennies, « seize hôpitaux sont désormais hors service ».

Près de 200 morts

La Croix-Rouge et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont appelé les belligérants à garantir l’accès aux personnes dans le besoin, alors que les combats se concentrent à Khartoum et dans la région du Darfour, dans l’ouest du pays. Le patron de l’OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, a de son côté dénoncé « le pillage de certains établissements de santé et l’utilisation d’autres à des fins militaires ».

Mais les appels du G7, de l’ONU et des Etats-Unis à mettre fin aux violences n’y font rien : des hommes en treillis, parfois enturbannés comme les nomades de la région du Darfour, continuent de faire régner la terreur à Khartoum, tandis que les raids aériens de l’armée touchent des zones densément peuplées. Civils et diplomates les pressaient de s’accorder sur un calendrier et les conditions d’intégration des FSR à l’armée pour relancer la transition démocratique, mais faute d’accord, ils ont sorti les armes.

Les violences ont fait depuis samedi plus de 185 morts à travers le pays, selon l’ONU, et poussé plusieurs ONG et agences onusiennes à suspendre toute aide. L’ONU recense 1 800 blessés, et sûrement beaucoup plus tant les accès sont difficiles, pour les patients comme pour les médecins.