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Soudan : Un Troisième Avion français Atterrit à Djibouti, 388 Personnes évacuées

Plusieurs pays, dont la France, ont débuté des opérations de rapatriement de leurs ressortissants du Soudan où la guerre entre armée et paramilitaires fait rage depuis plus d’une semaine. Un deuxième avion français atterrit à Djibouti, dimanche soir.

Les tirs et explosions se poursuivent à Khartoum. Alors que les combats sont entrés dans leur deuxième semaine, la France et d’autres pays ont commencé à évacuer leurs ressortissants du Soudan. Paris a entamé dimanche une « opération d’évacuation rapide » de ses ressortissants et de son personnel diplomatique, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.

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Deux nouveaux avions français ont atterri dimanche soir à Djibouti, après un premier arrivé en fin d’après-midi. Le Quai d’Orsay a confirmé sur Twitter l’évacuation de 388 personnes au total. Des Français, mais aussi des ressortissants d’une trentaine d’autres pays, dont l’Allemagne, la Suisse, le Royaume-Uni, la Belgique, le Niger, le Maroc, ou encore l’Éthiopie, Etats qui avaient demandé le concours de la France pour évacuer leurs nationaux.

« Nous traitons notre communauté française sur le terrain, qui s’élève à environ 250 personnes », avait expliqué dimanche sur Franceinfo Anne-Claire Legendre, porte-parole du Quai d’Orsay. Mais « la totalité ne souhaite pas quitter » le pays. « Nous apportons aussi notre aide aux partenaires européens et alliés » avec le soutien des forces armées françaises, a-t-elle précisé, évoquant « l’objectif d’être le plus rapide possible ».

Opération « Sagittaire »

L’opération, nommée « Sagittaire », est d’une « extrême complexité » et « peut engendrer des difficultés jusqu’au bout » dans un pays en guerre où, en outre, les « réseaux ne sont plus fonctionnels », alors qu’une géolocalisation précise des ressortissants est nécessaire, ont-elles ajouté.

Quelque 150 militaires sont mobilisés, « des éléments de protection, d’autres de reconnaissance, de soutien logistique et des personnels médicaux », dans une « situation volatile », où les deux camps « continuent de faire la guerre, même pendant les trêves », selon l’état-major français.

Des opérations de reconnaissance sont réalisées pour « sécuriser » au maximum les itinéraires empruntés par les civils, qui ont été regroupés en amont, pour se rendre à un aéroport de la région de Khartoum, a raconté cette source.

« Une évacuation complexe et rapide »

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a annoncé ce même jour l’évacuation du personnel diplomatique  du Royaume-Uni et de leurs familles. « Les forces armées britanniques ont procédé à une évacuation complexe et rapide (…) dans un contexte d’escalade de la violence et de menaces à l’encontre du personnel de l’ambassade », a-t-il tweeté.

Quelques heures plus tôt, le président américain Joe Biden avait annoncé l’évacuation du personnel diplomatique de l’ambassade des États-Unis à Khartoum. « Aujourd’hui, à ma demande, l’armée des États-Unis a mené une opération pour extraire le personnel du gouvernement américain de Khartoum », a-t-il déclaré dans un communiqué publié tard samedi soir.

Plusieurs pays de l’Union européenne, dont l’Italie, l’Allemagne, l’Irlande la Grèce, ainsi que le Royaume-Uni et la Suède, ont eux aussi lancé des démarches similaires. Même chose du côté de la Corée du Sud, du Japon, de la Chine, du Canada ou encore de l’Inde.

Des explosions et échanges de tirs

Après une relative accalmie la nuit précédente, les combats ont repris samedi à Khartoum,privée en grande partie d’électricité et d’eau courante. Internet était quasiment inopérant dans l’ensemble du pays. De fortes explosions ont secoué la capitale samedi dans la journée et des échanges de tirs ont été entendus dans différents quartiers.

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Les violences y ont éclaté le 15 avril entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les Forces de soutien rapide (FSR), des paramilitaires redoutés. Le bilan encore très provisoire s’élève à plus de 420 morts et 3 700 blessés, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).