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PSG : « Nasser, démission ! » la Colère des ultras,… [Document ] les Revendications du CUP

De nombreux supporters du PSG ont répondu à l’appel du CUP et se sont réunis devant la Factory pour crier leur mécontentement, après de longs mois de silence.

  • A l’appel du Collectif Ultras Paris, de nombreux supporters du PSG se sont rassemblés mercredi soir devant le siège du PSG.
  • L’objectif était de faire passer un message à la direction du club, au lendemain de l’épisode Messi et surtout alors que se termine une saison catastrophique à tous les niveaux.
  • Pour les fans parisiens, le temps des promesses en l’air est révolu et des changements en profondeur sont attendus dans la gestion du club au sens large.

A Boulogne-Billancourt,

L’insolente patience du Collectif Ultras Paris avait donc des limites. En pilote automatique depuis l’élimination du PSG en Ligue des champions, les ultras observaient jusqu’ici avec une indifférence dérangeante le naufrage annoncé du club. Si bien que la bande-son du virage Auteuil avait fini par se confondre avec une vulgaire sono indépendante du cours de matchs déjà suffisamment soporifiques. On gagne ? On chante. On perd ? On chante de la même manière. La défaite 3-1 contre Lorient aura été la goutte de trop, parce qu’elle menace le peu qu’il reste à cette immonde cuvée 2022-23, le 11e titre de champion de France.

Comme il est de bon ton de manifester un 1er mai, les supporters parisiens se sont pointés lundi devant le camp des Loges avec leur colère, des fumis et une banderole. Le slogan est plutôt clair : « le ras-le-bol avant le raz-de-marée », avec, en complément, un plus traditionnel « direction, démission ». Le lendemain, dans l’ombre du « bombazo » sur la fin de contrat de Lionel Messi, le CUP lançait un appel à un rassemblement de « tous les sincères amoureux du PSG » devant la Factory, à Boulogne-Billancourt. Le rendez-vous est marqué pour mercredi, 18 heures.

Les Ultras du PSG manifestent leur colère devant le Camp des Loges

A la Factory, tracts, fumis et revendications

Sur place, des centaines de supporters parisiens ont répondu à l’appel du CUP. Le dress-code fixé pour l’occasion sont les couleurs du club, si possible traditionnelles : les maillots époque RTL, Commodore et Opel si chers aux plus nostalgiques sont bien représentés dans la foule. Il y a bien des inconscients pour voiler leur maillot avec des vestes Real et Barça, mais certains d’entre eux seront bien vite recardés sous nos yeux par un grand gaillard, le mètre 85, 110-120 kg facile. « Il y en a un qui a remis sa veste… Je rigole pas avec eux. On va faire une opération commando, y a que ça qu’ils comprennent. »

Un petit coup de pression sans suite qui confine à la cohérence. L’identité du club fait en effet partie des nombreuses revendications énoncées par le CUP dans un tract distribué aux quatre coins du parvis, Avenue Émile Zola. Parmi les autres :

  • La gestion globale du club : « on se demande s’il y a encore un pilote dans l’avion. » Nasser Al-Khelaïfi n’a d’ailleurs pas échappé à quelques « Nasser, démission ».
  • La liberté des supporters : « elle doit être la même pour tous, peu importe la tribune. »
  • Le PSG au Parc des Princes : « Nous déplorons la candidature du club concernant le rachat d’un Stade de France de Saint-Denis qui n’a ni âme ni histoire en lien avec notre club. »
  • Un recrutement ambitieux et cohérent : « le sportif est en dérive totale et cela est dû notamment à un recrutement au rabais et sans vision globale. »
  • Se débarrasser des joueurs parasites : « Respecter le PSG c’est aussi savoir le quitter. Nous n’hésiterons pas à le leur faire savoir. »
Les revendications du CUP
Les revendications du CUP – William Pereira

Menace aussitôt mise à exécution. Lionel Messi, dont la non-prolongation a été saluée par Romain Mabille, a ouvert le bal des joueurs insultés. Suivront Neymar – certains supporters finiront même par se rassembler devant son domicile pour l’enjoindre à quitter Paname  – et, grande nouveauté, Marco Verratti. Le niveau de jeu de l’Italien a rejoint son hygiène de vie au panthéon de l’infâme et sa cote de popularité n’y a pas survécu. Un chant à la gloire de Christophe Galtier, qualifié de « salope » par les mutins, clôturera le flot d’insultes assez pathétique, la fête tournant rapidement à un concours de grossièretés par mégaphone interposé. Un peu dommage au vu de la bonne ambiance également à souligner du côté de Boulogne – pas le moindre débordement – et de la pertinence globale des revendications énoncées plus haut.

Un ras-le-bol pour sanctionner le désastre

Au vu de la virulence de l’action, nul doute qu’elle fera date. C’était le but. Le CUP entend « mettre la pression [sur l’équipe] jusqu’à la fin de la saison, parce que sportivement, c’est la merde. » Qu’on soit d’accord ou non sur la forme, la vindicte populaire vient sanctionner une saison 2022-2023 catastrophique. La fin des paillettes décrétée par Luis Campos l’été dernier ne l’aura été que pour les mauvaises raisons.

A quoi bon jouer la sobriété si c’est pour se renforcer à coups d’Etkitke et de Soler et ne jamais confisquer les passe-droits des stars ? Comment Marco Verratti, la trentaine désormais, peut-il revenir d’une Coupe du monde à laquelle il n’a même pas participé avec quatre kilos en trop sur la balance, quand un peu plus au nord, à Manchester, Erling Haaland, également exempté de Qatar, bouffait du quinoa et de la cryothérapie en attendant l’heure de traumatiser à nouveau l’Europe ?

Notre Dossier sur le PSG

Des sanctions se sont clairement perdues en route, et l’épisode Messi restera, jusqu’à preuve du contraire, une exception. Il en faudra plus pour acheter la fable d’un PSG devenu subitement courageux et respectable. L’institution au-dessus de tout, est, paraît-il, le nouveau credo de la direction. Souscrire à cette théorie naïve reviendrait à oublier que Paris a assorti le nouveau contrat de Mbappé de pleins pouvoirs.

L’international français a beau le nier, ce projet est bien celui du Kylian Saint-Germain, qui laisse libre cours à son talent et son ego infinis. Les golazos, c’est lui. Le pivot gang, c’est lui aussi. Son cas fait aussi partie du problème. Et ça, le CUP semble – pour le moment – l’avoir un peu occulté. Voilà en tout cas les dirigeants parisiens dans un joli bourbier, coincés entre la nécessité de prendre un vrai virage dans la gestion du club et leur allégeance à Mbappé.