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Burkina Faso : Des Attaques ont fait Plusieurs dizaines de Morts en une Semaine

Le Burkina Faso a connu une nouvelle semaine sanglante : une quarantaine de civils ont été tués dans plusieurs attaques dans le nord et le centre-est de ce pays sahélien régulièrement endeuillé par des violences.

C’est une semaine de deuil que vit le Burkina Faso, régulièrement frappé par la violence terroriste qui sévit dans le Sahel. Une quarantaine de civils ont été tués dans des attaques perpétrées dans le nord et le centre-est de ce pays.
Burkina Faso : au moins une « dizaine de morts » dans une attaque  djihadiste dans le Nord
L’attaque la plus récente a frappé la province du Yatenga, dans le nord du pays, proche du Mali, jeudi 18 mai. « Aux environs de 5 h 00, heure locale, (7 h 00 heure de Paris) des groupes armés ont mené une attaque contre les villages de Pellé, Zanna et Nongofaïré. Au moins vingt-cinq personnes ont été tuées, principalement à Nongofaïré, et plusieurs autres blessées », a affirmé à l’AFP un habitant de cette zone.

L’attaque a été confirmée par une source sécuritaire qui évoque de son côté un bilan « d’une vingtaine de morts ». Des opérations de ratissage sont en cours, poursuit cette même source.

Confirmant l’attaque, un autre habitant a indiqué que « les assaillants venus à motocyclette ont été pris en chasse par les volontaires (supplétifs civils de l’armée) et des militaires ».

Burkina Faso : les attaques se multiplient dans l'Est

« Ils ont été frappés grâce à un appui aérien après s’être réfugiés dans la forêt de Barga. Plusieurs d’entre eux ont péri », a assuré de son côté une autre source sécuritaire.

« Des femmes et des enfants »
Mercredi 17 mai, c’est la province du Koulpélogo (centre-est), 400 km plus au sud, frontalière du Ghana et du Togo, qui avait été visée.

« Des groupes armés ont mené une incursion à Bilguimdouré », village de la commune de Sangha, « faisant une dizaine de morts », a indiqué à l’AFP un responsable local.

Et deux jours plus tôt, « une autre incursion terroriste dans le village voisin de Kaongo avait occasionné la mort d’au moins onze personnes dont des femmes et des enfants », a-t-il poursuivi. Ces attaques ont été confirmées par des sources sécuritaires, précisant que « des opérations de sécurisation sont en cours dans la région », sans donner de détails sur le bilan des incursions.

Joints par l’AFP, des habitants ressortissants de la commune de Sangha affirment que les « populations désespérées » tentaient « de fuir leurs localités, craignant de nouvelles attaques ».

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Selon ces habitants, des groupes armés ont sommé la population de Soudougui, une autre commune de la province, « de vider plusieurs villages sous peine de représailles dans les jours suivants ».

Le Burkina, théâtre de deux coups d’État militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de leurs frontières.

À l’image des attaques de cette semaine, plusieurs parties de son territoire font face aux violences des groupes terroristes liés à Al-Qaïda ou à l’organisation de l’État islamique.

Des localités du nord mais aussi de l’ouest, proches du Mali, sont notamment sous blocus de ces groupes qui contrôlent les principaux axes routiers.

Dans le Centre-est, proche du Ghana et du Togo, la province du Koulpélogo, où un couvre-feu est en vigueur depuis plusieurs mois, est également la cible d’attaques récurrentes malgré des opérations antiterroristes menées par l’armée et ses supplétifs civils.

Mi-avril, au moins 24 personnes, dont 20 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs civils de l’armée, avaient été tuées lors de deux attaques de groupes terroristes dans la région. Les violences ont fait depuis sept ans plus de 10 000 morts, civils et militaires, selon des ONG, et plus de deux millions de déplacés internes.

Vendredi 19 mai, le gouvernement australien a annoncé qu’un de ses ressortissants, Kenneth Elliott, un médecin de 88 ans, avait été libéré sept ans après son enlèvement par des terroristes liés à Al-Qaïda au Burkina Faso. Il a regagné l’Australie jeudi 18 mai dans la soirée.