Une mission privée organisée par l’entreprise américaine Axiom Space était en route dimanche vers la station spatiale internationale. A bord d’une capsule Dragon de SpaceX se trouvent les deux premiers astronautes saoudiens, une femme et homme, à se rendre à l’ISS.
Rayana Barnawi et Ali Al-Qarni sont accompagnés de deux autres membres d’équipage, Peggy Whitson, une ancienne astronaute de la NASA qui s’est déjà rendue trois fois dans l’ISS et commandante de la mission, et l’entrepreneur américain John Shoffner. Ce dernier fait office de pilote.
Cette mission, nommée Axiom Mission 2 (Ax-2), a décollé peu avant 17h40 (23h40 en Suisse) à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX du centre spatial Kennedy, à Cap Canaveral, en Floride.
Les quatre astronautes utilisent une capsule Dragon de SpaceX pour atteindre la station spatiale internationale, où ils doivent arriver lundi vers 15h24 (heure en Suisse) et où ils passeront dix jours.
Retour d’un booster
Peu après le décollage, un des boosters de la fusée est revenu sur terre et a atterri sur une aire désignée, ce qui est « une première pour vol spatial habité », a tweeté SpaceX.
« Être la première femme saoudienne astronaute et représenter la région est un grand plaisir et un honneur », a déclaré Rayana Barnawi, scientifique de formation, lors d’une conférence de presse quelques jours avant le départ.
Elle a confié se réjouir à l’idée de parler à des enfants depuis l’ISS: « Pouvoir voir leur visage lorsqu’ils verront des astronautes de leur propre région pour la première fois est très enthousiasmant », a-t-elle dit.
Ali Al-Qarni est, lui, pilote de chasse. « J’ai toujours eu une passion pour explorer l’inconnu et admirer le ciel et les étoiles », a-t-il expliqué. « Donc, c’est une merveilleuse opportunité pour moi de poursuivre cette passion et, cette fois, de voler parmi les étoiles. »
Le riche Etat pétrolier a déjà envoyé l’un de ses ressortissants dans l’espace par le passé. En 1985, le prince saoudien Sultan ben Salmane avait participé à une mission américaine. Mais ce nouveau voyage spatial s’inscrit dans la stratégie du royaume ultra-conservateur pour améliorer l’image du pays, où les femmes n’avaient encore pas le droit de conduire il y a seulement quelques années.
Expériences scientifiques
Les quatre membres d’équipage doivent mener une vingtaine d’expériences durant leur séjour. L’une d’elles consiste à étudier le comportement de cellules-souches en apesanteur.
Ils rejoindront les sept passagers déjà à bord de l’ISS: trois Russes, trois Américains et l’astronaute émirati Sultan al-Neyadi, qui est devenu le mois dernier le premier ressortissant d’un pays arabe à sortir dans l’espace.
Cette mission, nommée Ax-2, est la deuxième d’un partenariat entre la NASA et Axiom Space, qui propose ces séjours extraordinaires pour des montants qui se comptent en millions de dollars. La société est chargée de l’entraînement des apprentis astronautes, d’affréter le moyen de transport et du bon déroulement de leur séjour.
Une première mission, Ax-1, avait emmené trois hommes d’affaires et un ancien astronaute, Michael Lopez-Alegria, passer deux semaines dans l’ISS en avril 2022.
Stations spatiales privées
Pour Axiom Space, ces missions sont une première étape vers un but ambitieux: la construction de sa propre station spatiale, dont le premier module doit être lancé à la fin 2025. La structure sera d’abord rattachée à l’ISS, avant de s’en séparer pour prendre son envol de façon indépendante.
La NASA prévoit de mettre l’ISS à la retraite vers 2030 et d’envoyer à la place ses astronautes dans des stations privées, qui accueilleront aussi leurs propres clients. L’agence spatiale américaine encourage ainsi les programmes de plusieurs entreprises.