L’hivernage s’annonce à grands pas. D’après les prévisions de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anacim) les premières pluies vont s’installer de manière précoce cette année. Pourtant un retard a été noté dans la mise en place des semences et des intrants au niveau du monde rural. Une situation qui préoccupe les producteurs.
L’agence nationale de l’aviation civile (Anacim) a prévu cette année, un démarrage précoce de l’hivernage au Sénégal. En effet, après l’analyse des conditions de température de surface de la mer des océans pacifique et atlantique, l’agence retient une installation précoce des pluies sur la partie Nord, Centre et Ouest du pays. Ces prévisions ont amené le gouvernement à adopter 19 mesures lors d’un conseil interministériel afin que la campagne agricole qui s’annonce puisse battre le record en termes de production. Cependant, le constat est qu’il n’y a pas encore de graines d’arachide, ni semences, ni d’engrais présentement au niveau des points de vente. Une situation qui commence à inquiéter les producteurs surtout au niveau du Saloum.
«Il y n’a pas une seule graine de semence pour le mil, pour l’arachide, pour le sésame et pas un seul kilogramme d’engrais mis à la disposition par la commission de vente des intrants, mise en place par les autorités locales. On est très inquiets par rapport à ça. Parce qu’on nous aurait fait savoir qu’il va pleuvoir très tôt. L’année dernière à la date du 27 mai, il a déjà plu. A pareille époque, l’année précédente, le niveau de mise en place avoisinait pratiquement les 50%. Actuellement, c’est zéro graine de semence et zéro kilogramme d’engrais mis à la disposition des producteurs», déplore le porte-parole du Cncr, Sidy Ba.
Selon lui, si les prévisions de l’Anacim s’annoncent exactes, ce retard pourrait avoir des incidences sur les rendements. Toutefois, M. Ba précise que l’Etat ne vient qu’en appoint. Car, dit-il, ce qu’il met à la disposition des points de vente n’est qu’un complément.
«Pour ensemencer 150 Kg pour un hectare d’arachide, il faut au moins que le paysan détient les 100 Kg et aller acheter les 50 autre Kg au niveau du point de vente des intrants. C’est la même chose pour les engrais aussi», souligne-t-il. Par ailleurs, le porte-parole du Cncr a relevé qu’il n’y avait pas réellement suffisamment de graines l’année dernière contrairement à ce que le gouvernement faisait croire aux sénégalais.
«Pour dire vrai, les 1 million 500 mille tonnes annoncées par les autorités n’existaient nulle part au Sénégal. Aujourd’hui, selon les bulletins du Cncr, tous les huiliers et tous les exportateurs réunis n’ont pas collecté plus de 300 mille tonnes graines. Ce qui montre qu’il n’y avait pas de graines d’arachide ni de mil encore moins de niébé au niveau du centre et la région de Louga», soutient-il.