Vainqueurs du Heat la nuit dernière, à la Ball Arena, après une folle fin de match, les Denver Nuggets succèdent à Golden State au palmarès de la NBA.
Denver sur le toit de la planète basket. Pour leur première apparition en finale, les Nuggets ont décroché le trophée Larry O’Brien la nuit dernière, en disposant de Miami (94-89), devant leur public. Ils remportent la série 4-1, convertissant leur première balle de titre et succédant au palmarès à Golden State. MVP en 2021 et 2022, Nikola Jokic s’est adjugé le trophée Bill Russell récompensant le meilleur joueur de la finale. Logique.
Drafté à la 41e position en 2014 pendant… une coupure pub, le pivot serbe de 28 ans s’est imposé comme l’un des meilleurs joueurs du monde, sinon le meilleur du moment. 28 points à 12/16 et 16 rebonds pour le «Joker» dans ce Game 5 un peu fou, longtemps brouillon avant un final exceptionnel, avec le coup de feu de Jimmy Butler et ses 13 points de suite (21 pts).
Improbable début de match. Denver multipliait les pertes de balle (0-5) et Miami, les ratés aux tirs, y compris (très) près du panier (12-5). Dix de suite ! Max Strus pour mettre fin à l’hémorragie (12-8), la réponse de Jokic à trois points (15-8), mais les Floridiens étaient enfin dedans, avec Kyle Lowry, précieux, qui distribuait les caviars et tout qui passait par la raquette suite à la sortie du «Joker», avec déjà deux fautes (18-22). Deux fautes aussi pour Aaron Gordon et Jeff Green.
Réponse de coach Malone ? Sortir DeAndre Jordan du placard, une première depuis la série contre Minnesota au premier tour ! Toujours est-il que Miami menait 24-22 après 12 minutes, avec 14 points d’Adebayo et 8 de Strus, puis 28-22 en début de deuxième quart. Comme les Nuggets collectionnaient les fautes – 2 pour Murray, 3 de Gordon – plus vite que les trois points, l’équipe d’Erik Spoelstra prenait le large (29-39). Finalement, pas de faute n°3 pour Jokic et Murray et seulement -7 à la pause malgré le 1/15 à trois points et les 10 pertes de balle (44-51 MT) : Denver s’en sortait bien.
Intensité de folie, et folle fin de match
Il faut dire que Miami ne faisait pas le match de l’année non plus, à l’image de Butler, pas dans son assiette. Et c’est sur un panier primé signé Murray que Denver égalisait (60-60). Les Nuggets étaient à 1/17 de loin avant ça. À défaut de grand basket, «l’adrénaline dégoulinait sur le terrain», comme s’en amusait Jacques Monclar sur beIN.
Intensité à tous les étages dans ce match à la vie à la mort. Le Heat restait péniblement en tête (64-60, puis 66-64) avant ce triple de Michael Porter Jr (69-66), en perdition depuis le début de la série. Premier avantage depuis 18-16 dans le premier quart pour les Nuggets, qui attaquaient néanmoins les 12 dernières minutes derrière au score (70-71), après le troisième majoré de Lowry.
Le Heat manquait des occasions que Jokic et Murray ne gâchaient pas, eux (75-71). Temps mort demandé par Spoelstra, 1’01 après la reprise. Ses joueurs avaient le mérite de ne pas lâcher, jamais, dans ce quatrième quart en forme de combat, la lucidité et la réussite en moins pour les deux équipes. Les Nuggets aux commandes (83-76), mais sans donner l’estocade. Tension maximale. Le match pouvait alors basculer dans la folie douce.
Méconnaissable jusque-là, Butler rentrait deux triples de suite avant de survendre une faute attribuée à Gordon au-delà de l’arc de cercle et de rentrer un nouveau panier (86-87). 11 points de suite ! Réponse de Jokic (88-87), rebond offensif de filou pour Lowry et deux lancers de Butler, 13 points de suite (88-89). Brown qui surgissait au rebond offensif (90-89), nouvel échec de Strus à trois points, Jokic en échec aussi, perte de balle de Butler et «KCP» envoyé sur la ligne. Déjà auteur d’un majoré à 4 minutes du buzzer final, l’ex-Laker à 2/2 (92-89), avec 24 »7 à jouer. Balle d’égalisation Butler… raté. Brown mettait ses deux lancers (94-89), la Ball Arena en délire. Échec de Lowry, rideau (94-89 score final).
Denver pour le «back-to-back» ?
Derrière Jokic, Porter Jr a terminé avec 16 points et 13 rebonds. 14 unités et 8 passes décisives pour Murray, 11 points de «KCP» et 10 de Brown. Pour Miami, battu en finale pour la deuxième fois en trois ans, 20 points-12 rebonds de Bam Adebayo, qui était déjà à 18 points à la fin de la première période. 12 points de Strus mais aussi de papy Lowry, avec 9 «assists» en prime.
Aussi sûr que Denver fait un beau champion,cette équipe de Miami mérite les honneurs pour cette faculté à ne jamais baisser les bras. Cap sur 2023-2024, première saison de victor Wembanyama de l’autre côté de l’Atlantique. Le prodige français de 19 ans n’attend plus que la Draft, le 22 juin prochain, à Brooklyn. Le futur lui appartient sans doute. Mais sachant que leurs cinq titulaires sont sous contrat, les Nuggets ont de l’avenir aussi. Nul doute que les joueurs de Mike Malone feront partie des principaux prétendants à leur propre succession en 2024. Chiche ?
