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Niger : Les Militaires au Pouvoir Autorisent le Burkina Faso et le Mali à intervenir sur leur sol « en cas d’agression »

Ces pays voisins du Niger ont de nouveau mis en garde la Cedeao contre toute intervention militaire à l’encontre des putschistes qui ont renversé le président Bazoum le 26 juillet.

Les ministres des affaires étrangères du Burkina Faso et du Mali, Olivia Rouamba et Abdoulaye Diop, étaient en visite, jeudi 24 août, à Niamey, où ils ont été reçus par le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani.

Ces pays voisins du Niger ont « salué » la signature d’ordonnances « autorisant les forces de défense et de sécurité du Burkina Faso et du Mali d’intervenir en territoire nigérien en cas d’agression », selon un communiqué lu par Oumarou Ibrahim Sidi, le secrétaire général adjoint du ministère des affaires étrangères nigérien, à l’issue de la visite.

Le Burkina et le Mali, confrontés comme le Niger à des violences djihadistes récurrentes, sont également dirigés par des militaires ayant pris le pouvoir par la force, entre 2020 et 2022. Très vite après le coup d’Etat du 26 juillet à Niamey, ils ont affiché leur solidarité avec les nouvelles autorités nigériennes, en particulier face à la menace brandie par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) d’intervenir militairement pour rétablir l’ordre constitutionnel.

« Déclaration de guerre »

Les deux pays avaient ainsi mis en garde la Cedeao contre toute intervention au Niger, qui serait assimilée à une « déclaration de guerre », ce qu’ils ont répété jeudi. Le général Tiani a de son côté assuré samedi qu’une telle opération armée ne serait « pas la promenade de santé à laquelle certains croient ».

Au moment où une délégation de la Cedeao était à Niamey pour trouver une solution pacifique à la crise, le général Tiani avait annoncé envisager une transition de « trois ans » maximum avant de rendre le pouvoir aux civils.La Cédéao a jugé le plan proposé par la junte inacceptable, et exige, de son côté, le rétablissement dans ses fonctions du président Mohamed Bazoum.

Si l’organisation ouest-africaine explore la voie diplomatique pour atteindre cet objectif, elle agite toujours la menace de l’usage de la force.