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Baiser Forcé de Rubiales : Le Sélectionneur Jorge Vilda juge « injuste » son Licenciement

Limogé par la fédération espagnole après le scandale provoqué par Luis Rubiales, Jorge Vilda assure avoir la « conscience tranquille ». Il défend son bilan à la tête de la Roja, qu’il a mené jusqu’au titre mondial cet été, en dépit de ses méthodes jugées clivantes.

Jorge Vilda a-t-il été le bouc émissaire, victime de l’affaire Rubiales ? C’est en tout cas le sentiment du sélectionneur espagnol, écarté hier par sa fédération après avoir remporté la Coupe du monde avec la Roja cet été. « Je me sens aussi bien que possible après avoir été champion du monde, prolongé puis licencié de manière injuste, a-t-il confié dans une émission de Caderna SER. J’ai la conscience tranquille. Je n’ai pas compris mon licenciement. Je ne m’y attendais pas. J’étais très motivé pour être aux Jeux olympiques de Paris… »

Son limogeage intervient après plus de deux semaines de scandale, depuis que Luis Rubiales a embrassé de force la joueuse Jenni Hermoso sur le podium du mondial. « Quand j’ai vu les images, j’ai pensé qu’il s’agissait d’un geste déplacé. Je suis entraîneur, ce n’est pas à moi de faire des annonces et de dire s’il faut le renvoyer ou pas. » Il assure également qu’il n’est pas intervenu auprès de son attaquante pour qu’elle apparaisse dans la vidéo d’excuses de Rubiales.

Victime de son propre management

Au-delà du baiser forcé et de sa proximité avec Rubiales, Vilda paie aussi les relations tendues avec son vestiaire depuis plusieurs mois. « J’ai toujours traité les joueuses avec le plus grand respect, s’est-il défendu. Personne n’a jamais rien dit à mon sujet jusqu’à présent. Cela fait dix-sept ans que je me bats pour le football féminin et je n’ai pas changé. Je suis fier de ce que nous avons accompli. Je me souviens de beaucoup de joueuses qui ont participé aux éliminatoires de la Coupe du monde. Elles ont toutes réussi à devenir championnes du monde. »

Ce qui a scellé le sort de Jorge Vilda est probablement la démission de son staff fin août, après l’assemblée générale de la fédération qui a vu Rubiales refuser de démissionner dans un coup d’éclat. Ses adjoints s’indignaient alors de voir le sélectionneur applaudir le président. « Je ne savais pas vraiment ce que j’allais faire lors de cette assemblée. Je pensais qu’il allait démissionner. C’est à ce moment-là qu’il a fait savoir qu’il me prolongeait et qu’il reconnaissait mon travail. J’ai applaudi toute une direction, qui ne m’a jamais refusé quoi que ce soit depuis qu’on a commencé en 2018. Mais quand vous partez, vous réfléchissez et vous vous dites que vous n’auriez pas applaudi certaines choses. »

Jorge Vilda est remplacé par son ancienne adjointe Montsé Tomé à la tête de la sélection féminine espagnole. « Je l’ai félicitée. Elle a une grande équipe à disposition, elle va réussir. Je lui souhaite le meilleur. »