Vainqueurs des All Blacks ce samedi par la plus petite des marges, au Stade de France, les Springboks décrochent leur quatrième couronne mondiale, la deuxième de suite.
L’Afrique du Sud sur le toit du monde. Après 1995, 2007 et 2019, les Springboks ont remporté ce samedi soir au stade de France la quatrième Coupe du monde de leur histoire face à la Nouvelle-Zélande (12-11 ). Tombeurs du XV de France en quart de finale (29-28) puis de l’Angleterre en demi (16-15), les coéquipiers de Siya Kolisi se sont appuyés sur ce qu’ils savaient faire de mieux. Défi physique permanent, pression dans les rucks et jeu au pied d’occupation, l’Afrique du Sud a appliqué la stratégie parfaite pour s’offrir une équipe néo-zélandaise réduite à 14 suite à l’exclusion définitive de Sam Cane (34e) et qui ne sera pas passée loin d’un exploit.
En quatre ans, rien ou presque n’a bougé. Victorieux de l’Angleterre en finale de Coupe du monde en 2019, les hommes de Jacques Nienaber ont continué à construire autour des cadres que sont Malherbe, Etzebeth, du Toit, Kolisi, De Klerk, Kolbe ou de Allende. En y ajoutant également l’avènement de l’électrique Arendse, la confiance de Willemse mais aussi un banc de finisseurs XXL. Ce samedi soir, la nation « arc-en-ciel » a ajouté une nouvelle étoile et reste intouchable à la première place du classement mondial.
Trois cartons en 40 minutes
Le début de match n’a surpris personne. Jeu au pied, en-avant, indiscipline… Sous la pluie qui s’abattait sur la pelouse du stade de France, les Springboks ont parfaitement maîtrisé les premières minutes. Face au défi physique sud-africain, les All Blacks ont écopé, dès la 3e minute, d’un carton jaune contre Frizell pour un délayage dangereux sur Mbonambi. Pollard, par deux fois (3e, 12e), permet aux siens de mener logiquement au quart de jeu, avant que la Nouvelle-Zélande ne recolle. Sur une bonne séquence offensive, Ardie Savea est proche de marquer après un jeu au pied dosé de Mo’unga devant l’en-but des Boks. Mais le rebond, aussi capricieux que la météo ce soir, retombe dans les mains de… Willemse, l’arrière sud-africain. L’ouvreur des « Kiwis » réduit tout de même l’écart sur pénalité (17e). Oui mais voilà, l’indiscipline des coéquipiers de Beauden Barrett leur coûte cher.
Sur le renvoi, Ardie Savea est sanctionné d’un grattage illicite et donne à Pollard, en parfait chef d’orchestre, l’occasion d’ajouter trois nouveaux points (19e). Mais à cinq minutes du terme de la première période, le match a pris une autre tournure. Sam Cane, le capitaine néo-zélandais, s’est rendu coupable d’un plaquage (trop) haut sur Mostert et, après vérification du « bunker », a finalement écopé d’un carton jaune transformé en rouge. Dans le même temps, l’artificier Pollard a permis aux siens de faire le premier break du match (34e, 12-3). Avant que Mo’unga ne passe trois nouveaux points avant la mi-temps (12-6).
Des All Blacks si près si loin…
Mais à 14, les hommes de Ian Foster n’ont rien lâché. Malgré une chaude alerte devant leur en-but dès le coup d’envoi et cinq minutes plus tard sur un passage en touche d’Arendse, les All Blacks ont ensuite investi le camp des Boks. Entretemps, Kolisi avait écopé d’un carton jaune (46), qui aurait pu se transformer en carton rouge… Et malgré un essai refusé à Aaron Smith pour un en-avant de Savea (45e), la Nouvelle-Zélande a finalement trouvé la faille grâce à Beauden Barrett, en bout de ligne, après une superbe passe sautée de Jordie Barrett et un festival de Mark Telea (59e).
Sur une des dernières balles de match, Jordie Barrett a manqué une pénalité à 40 mètres sur la droite des poteaux après avoir déjà échoué face aux barres pour la transformation. Au terme d’une fin de match hachée, brouillonne et étouffante où l’occupation était le maître mot, les Springboks, au forceps, sont finalement sortis vainqueurs de l’immense défi qui les attendait. L’Afrique du Sud peut savourer et remporte, en France, sa deuxième Coupe du monde consécutive.
