Les San Antonio Spurs ont remporté leur premier match à l’extérieur, chez les Phoenix Suns. « Wemby », comme souvent, a longtemps tâtonné avant de finir fort.
En NBA, rien ne sert de marquer, il faut finir à point ! C’est la fable de la prestigieuse ligue américaine, qui en a offert un nouvel exemple cette nuit, à l’avantage du Français numéro 1 de la dernière draft. Mené tout le match avec son équipe des San Antonio Spurs en déplacement à Phoenix, Victor Wembanyama a fini par marquer deux paniers décisifs qui ont contribué à la victoire surprise, folle et complètement inattendue de son équipe au vu du déroulement de la rencontre, chez un des favoris au titre, les Suns (114-115). « Wemby » vainqueur chez « KD », Kevin Durant, ce joueur que le basketteur français a longtemps admiré et dont il a épluché les moindres vidéos : ça ressemble à un rêve mais c’est bien la réalité pour le prodige français.
« J’ai ressenti cela également durant mon premier match : sur le parquet, je me surprends parfois à penser que je suis en train de me retrouver face à ces joueurs que j’ai admirés (face à Dallas, il avait affronté deux autres stars, Kyrie Irving et Luka Doncic), confie-t-il après la rencontre. Mais après je me sors cela de la tête parce que ce serait le meilleur moyen qu’ils me marchent dessus tout le match. Ce sont mes adversaires ! »
Il faut croire, au vu de la très froide poignée de main que Durant a concédée à Wemby avant la rencontre, que la star américaine est sur la même longueur d’ondes. Le Français, lui, arrive dans la salle des Suns, à l’occasion d’Halloween, avec le costume de Slender Man, ce personnage imaginaire dont le nom signifie littéralement « l’homme élancé ». Le visage est entièrement caché derrière une cagoule blanche mais tout le monde a reconnu les 2,22 m de Wembanyama.
Une caméra suit KD dans le vestiaire. « Qu’est-ce que ça vous fait d’être le joueur préféré de Victor Wembanyama ? », l’interroge une voix. « Ça veut dire que je suis vieux ! », répond Durant du tac au tac. À 35 ans, il est l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de ce sport. Et l’a montré pendant la majeure partie des 48 minutes du match.
Un duel de haute volée
Dès les premières secondes de la partie, Durant arrache un ballon des mains de Wemby. Le ton est donné. Le joueur des Suns n’entend pas s’effacer derrière la nouvelle star française de la NBA, dont les highlights sont vus des millions de fois et les prestations battent des records d’audience à la télé. À la fin du premier quart-temps, KD tente un premier shoot face à Wemby. Trop court. Quelques secondes plus tard, rebelote : cette fois-ci, le double champion NBA (2017 et 2018) met dedans, battant la détente pourtant extraordinaire de son adversaire.
Il faut attendre la toute fin de la première mi-temps pour voir Wemby prendre le dessus sur Durant, en l’effaçant d’un geste rapide avant d’aller dunker méchamment sur la tête de Drew Eubanks, pour son premier panier de la partie ! L’ancien joueur d’Indiana Reggie Miller, assis au bord du terrain pour commenter le match à la télé américaine, n’en croit pas ses yeux et hurle dans tous les sens. C’est cependant maigre pour une entière première période.
Victor Wembanyama continue sur sa lancée : il inscrit un panier, dos au cercle, d’un geste presque désinvolte de la main. Puis il montre qu’il sait être décisif dans les moments les plus importants, dans les dernières secondes : 4 points dans les derniers instants, avant que le joueur des Spurs, Keldon Johnson, récupère le ballon dans les mains de Kevin Durant et inscrive le dernier panier du match, à 1 seconde d’une fin de match complètement folle.
C’est la première fois de la partie que San Antonio prend l’avantage. La première fois, mais la bonne. Et Wemby y a encore largement contribué : deuxième marqueur de son équipe avec 18 points (en 28 minutes sur le parquet), il termine aussi avec 8 rebonds, 4 contres, mais aussi 5 pertes de balle, la plupart en première mi-temps. Une leçon d’efficacité, en quelque sorte, du Français à son maître Kevin Durant, qui a beaucoup marqué (26 points) mais pas dans les moments qui comptent le plus.