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Guerre Israël-Hamas : Ce Que l’on Sait de la Libération des Otages, Après 49 Jours de Captivité

Treize Israéliens, dont des enfants et des femmes, ont été relâchés par le mouvement islamiste vendredi, selon les chiffres de la Croix-Rouge et du Qatar. Dix Thaïlandais et un Philippin ont également retrouvé la liberté.

Ils sont libres. Pour la première fois depuis le 7 octobre, le Hamas a libéré ce vendredi 13 otages israéliens qu’il retenait en captivité. Évacués via la frontière égyptienne, ils ont été pris en charge par l’armée israélienne et devraient ensuite être transférés vers des hôpitaux en Israël.

Comment s’est déroulée l’opération ?

Les otages ont été dans un premier temps remis à la Croix-Rouge , avant d’être pris en charge par les services de sécurité israéliens et Tsahal, comme cela avait été le cas les 20 et 23 octobre où deux personnes avaient été à chaque fois relâchées par le Hamas.

Dix Thaïlandais et un Philippin ont également été relâchés par le mouvement islamiste, selon les chiffres de la Croix-Rouge et du Qatar, ce qui porte le nombre total d’otages libérés à 24. La libération de ces 11 autres otages ne concernerait pas l’accord passé entre Israël et le Hamas.

Les opérations, baptisées « Portes du ciel », ont eu lieu au point de passage de Rafah, à la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza. En échange de leur libération, Israël a annoncé la remise en liberté de 39 prisonniers palestiniens, 24 femmes et 15 adolescents.

Une fois aux mains des autorités israéliennes, les otages devaient être rapatriés par l’armée en avion via l’aéroport d’El-Arich (Égypte), après être passés par le poste-frontière de Kerem Shalom.

Qui sont les 13 Israéliens libérés ?

De nombreux otages libérés sont originaires du Kibboutz de Nir Oz, frontalier à la bande de Gaza et massacré lors de l’attaque du 7 octobre. Vendredi soir, la presse israélienne a rapidement dévoilé l’identité de ces 13 personnes.

Tsahal a confirmé en début de soirée les noms des 13 premiers otages : Yaffa Adar, Ohad, Keren et Ruthi Munder, Daniel et Emilia Aloni, Margalit Moses, Adina Moshe, Doron, Raz et Aviv Katz-Asher, Hanna Perri et Hanna Katzir.

Quelle prise en charge dans les hôpitaux ?

Les ex-otages doivent ensuite être acheminés vers deux hôpitaux en banlieue de Tel-Aviv : Wolfson et Schneider. Seuls les cas les plus graves seront orientés vers le centre médical de Soroka, situé à Beer-Sheva, dans le sud du pays. Ces établissements font partie des six sélectionnés pour leurs services de traumatologie, de pédiatrie ou encore pour la prise en charge de victimes d’abus sexuels et destinés à accueillir prochainement des otages.

Dans la matinée, Ziv Agmon, conseiller chargé du dossier auprès du bureau du Premier ministre, avait indiqué que les otages israéliens ne seraient réunis avec leurs familles qu’après leur arrivée dans l’un des hôpitaux du pays préparés pour les accueillir.

Ils devraient être soignés à l’abri des regards, dans des espaces auxquels seuls leurs familles et le personnel médical seront autorisés à les rejoindre, afin de les préserver des médias, tenus à l’écart. « Ceux qui n’ont pas besoin de soins rentreront chez eux », avait précisé Ziv Agmon au centre de presse installé à Tel-Aviv pour suivre le processus de libération.

Lors d’un point-presse, le professeur Hagai Levine, chef de l’équipe médicale au Forum des familles des otages et disparus a souligné que trois principes seraient appliqués pour la prise en charge des otages libérés : « Être professionnel, personnel et patient ». « De trop nombreux soignants autour d’eux n’est pas une bonne chose. Ils ont besoin d’une personne en laquelle ils peuvent avoir confiance, avec laquelle ils peuvent traverser cette épreuve », a expliqué le médecin, qui a précisé que ses équipes avaient beaucoup appris des otages libérées le mois dernier.

Comment vont se dérouler les interrogatoires des services de renseignement ?

D’après i24 News, les services de renseignement israéliens n’interviendraient donc que dans un second temps « lorsque (les otages, NDLR) se sentiront suffisamment prêts ». « C’est un signe que les services de renseignements israéliens n’attendent pas beaucoup d’eux », analyse Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), d’après qui ces interrogatoires se font habituellement « toute de suite » pour des questions de mémoire.

Cette première libération d’otages intervient dans le cadre d’un accord négocié entre le Hamas et le gouvernement israélien sous l’égide du Qatar. Il prévoit la libération par le Hamas de 50 otages (des mineurs et des femmes) à raison d’une douzaine de personnes par jour, durant quatre jours. En échange, Israël doit libérer trois prisonniers palestiniens par otage récupéré, soit environ 150 personnes. Là encore, l’accord prévoit que ceux-ci seront des femmes et des adolescents.

Quelles réactions ?

Dans la foulée de la libération des 13 premiers otages israéliens, Benjamin Netanyahou s’est dit déterminé « à obtenir le retour » de tous les détenus. « Nous avons maintenant terminé le retour des premiers otages : des enfants, leurs mères et d’autres femmes. Chacun d’entre eux représente un monde entier. Mais j’insiste auprès de vous : nous sommes déterminés à obtenir le retour de tous les otages. C’est l’un des objectifs de la guerre et nous sommes déterminés à atteindre tous les objectifs », a-t-il martelé lors d’une déclaration.