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Les États-Unis ont Appelé vendredi la Chine à ne pas s’«ingérer» dans l’élection Présidentielle à Taïwan en Janvier…

FILE PHOTO: U.S. President Joe Biden delivers remarks during the Congressional Black Caucus Foundation Phoenix Awards Dinner at the Walter E. Washington Convention Center in Washington, U.S., September 23, 2023. REUTERS/Elizabeth Frantz/File Photo

Les États-Unis ont appelé vendredi la Chine à ne pas s‘«ingérer» dans l’élection présidentielle à Taïwan en janvier, incitant «toutes les parties à un comportement responsable»«À l’approche du 13 janvier, nous escomptons et espérons vivement que ces élections seront exemptes d’intimidation, de coercition ou d’ingérence de la part de toutes les parties», a déclaré l’ambassadeur des États-Unis à Pékin, Nicholas Burns, faisant clairement allusion à la Chine. L’élection présidentielle taïwanaise est observée de près à Pékin comme à Washington car son résultat pourrait déterminer l’avenir des relations entre l’île et la Chine.

Taïwan est un point de tension majeur entre la Chine et les États-Unis, plus important allié de Taipei. D’autant plus que l’île est un acteur majeur dans la production des semi-conducteurs, et que le détroit de Taïwan est une voie de navigation cruciale pour le commerce mondial. «Les États-Unis ne sont pas impliqués et ne seront pas impliqués dans ces élections» à Taïwan, a déclaré le haut diplomate qui s’exprimait lors d’un débat devant la Brookings Institution à Washington. Il a réitéré la position des États-Unis en faveur du statu quo sur l’île, garant pour Washington du maintien de la paix ces dernières décennies. «Sur cette question complexe de Taïwan, nous espérons toujours que les différends entre les deux rives du détroit seront résolus de manière pacifique», a-t-il dit.

Activités «illégales» en mer de Chine

La Chine considère Taïwan comme une province qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile en 1949. Ces dernières années, Pékin a intensifié la pression militaire sur l’île. Plus largement, le haut diplomate a relevé que «la Chine cherche à devenir la plus grande puissance de l’Indo-Pacifique», dénonçant par exemple ses activités «illégales» en mer de Chine méridionale notamment.

Il a déploré le fait que Pékin ne cherche pas à user de son influence auprès de Pyongyang, ainsi que le «soutien sans réserve» de Pékin à la Russie dans sa guerre en Ukraine. Les États-Unis et la Chine sont des «rivaux systémiques» qui se livrent une compétition économique et militaire acharnée, a-t-il encore dit, mais qui peuvent aussi s’entendre, dans la foulée de la rencontre en novembre entre les présidents américain Joe Biden et chinois Xi Jinping.

Les deux dirigeants y avaient annoncé la reprise de leurs communications militaires, et Pékin s’était engagé à lutter contre le fentanyl, ce puissant opiacé de synthèse qui cause des dizaines de milliers d’overdoses chaque année aux États-Unis. Nicholas Burns a encore appelé à renouer les liens de population à population, constatant qu’il y avait, il y a six ou sept ans, quelque «15.000 étudiants américains en Chine», contre 700 aujourd’hui. Ou encore le fait qu’avant la pandémie de Covid-19, 354 vols directs par semaine reliaient les États-Unis et la Chine contre seulement 12 en avril dernier et 70 à présent.