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Guerre Israël-Hamas : Gaza Doit être «démilitarisée» et «déradicalisée», Affirme le Premier Ministre israélien, Benjamin Netanyahou

Le premier ministre israélien a annoncé une intensification des combats contre le Hamas dans le territoire palestinien.

Malgré les appels internationaux à faire taire les armes, aucun répit n’est en vue après plus de deux mois de guerre contre le mouvement islamiste palestinien, qui avait déclenché une attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre. Le Figaro fait le point sur la situation.

Gaza doit être «démilitarisée» et «déradicalisée», selon Benjamin Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a estimé que la paix ne sera obtenue que si Gaza est «démilitarisée» et «déradicalisée», après avoir annoncé une intensification des combats contre le Hamas dans le territoire palestinien. «Nous n’arrêtons pas, (…) nous intensifions les combats dans les jours à venir. Ça sera une longue guerre», a martelé lundi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, après s’être rendu à Gaza.

Dans les colonnes du Wall Street Journal, il a également posé trois «pré-requis» pour parvenir à la paix. «Le Hamas doit être détruit, Gaza doit être démilitarisée et la société palestinienne doit être déradicalisée», a-t-il détaillé dans sa tribune. Empêcher la contrebande d’armes «nécessitera d’établir une zone de sécurité temporaire sur le périmètre de Gaza», a encore estimé M. Netanyahou, qui exclut de confier l’administration future de ce territoire à l’Autorité palestinienne, qu’il accuse de «financer et glorifier le terrorisme» en Cisjordanie. «Dans un avenir proche, Israël devra conserver la responsabilité principale de la sécurité à Gaza», d’où il s’était retiré unilatéralement en 2005 après 38 ans d’occupation, a-t-il répété.

Selon le quotidien israélien Haaretz, M. Netanyahou s’est également déclaré prêt à encourager la migration volontaire des Palestiniens hors de Gaza. «Notre problème n’est pas de savoir s’il faut autoriser une sortie, mais s’il y aura des pays qui seront prêts à absorber une sortie», a-t-il déclaré devant les élus du Likoud, son parti, selon Haaretz.

Un week-end meurtrier

Une frappe survenue dimanche soir a tué au moins 70 personnes dans le camp de réfugiés d’al-Maghazi (centre), selon le ministère de la Santé du Hamas. L’armée israélienne, qui a assuré faire son maximum pour épargner les civils, a dit «vérifier l’incident».

«Ils nous disent d’aller au sud, au nord, au centre: ce ne sont que des mensonges et des tromperies, il n’y a pas de zone sûre dans la bande de Gaza», s’est indigné auprès de l’AFP Abou Rami Abou Al-Ais, un habitant de ce camp. «Les enfants sont réduits à l’état de restes. Quelle est la faute de ces enfants innocents ?» A l’hôpital voisin de Deir el-Balah, des dizaines de corps ont été enveloppés dans des sacs mortuaires après la frappe, a constaté l’AFP.

Benjamin Netanyahou chahuté

En Israël, la pression perdure pour libérer les otages. Lundi, M. Netanyahou a été chahuté lors d’un discours au Parlement par des familles qui scandaient «Maintenant, maintenant!». «Et si c’était ton fils?», «80 jours, chaque minute c’est l’enfer», pouvait-on lire sur des banderoles brandies par ces proches. Une manifestation a également eu lieu à Tel-Aviv.

Le Hamas, considéré comme un groupe terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne, exige une fin des combats avant d’entamer de nouvelles négociations pour des libérations d’otages. Malgré l’intransigeance des deux camps, les médiateurs égyptiens et qataris tentent toujours de négocier une nouvelle trêve, après celle d’une semaine fin novembre qui a permis la libération de 105 otages contre 240 prisonniers palestiniens et l’entrée à Gaza d’importantes aides.

Frappes américaines en Irak

Au-delà de Gaza, le spectre d’un élargissement du conflit plane toujours, avec des échanges de tirs quasi-quotidiens et parfois meurtriers entre le Hezbollah  et l’armée israélienne à la frontière entre le Liban et Israël, et les attaques des rebelles Houthis du Yémen contre des navires en mer Rouge et en mer d’Arabie. Les attaques imputées aux groupes pro-iraniens contre des troupes américaines se sont multipliées en Irak  et en Syrie depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël.

Les États-Unis ont annoncé avoir frappé lundi trois sites utilisés en Irak par le Hezbollah, allié du Hamas, et d’autres forces soutenues par l’Iran, en réponse notamment à une attaque ayant ciblé des personnels américains à Erbil, dans le nord de l’Irak. L’Iran a également accusé Israël d’avoir tué lundi un de ses hauts-gradés par une frappe de missiles en Syrie. Les Gardiens de la Révolution ont identifié ce général de brigade, Razi Moussavi, comme un «responsable logistique de l’axe de la résistance» à Israël, qui regroupe notamment l’Iran, le Hezbollah, le Hamas et les Houthis.