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La Corée du Nord tire 200 obus d’Artillerie, Séoul Ordonne l’évacuation des Civils sur une de ses îles

Artillery pieces are seen being fired during a military drill at an unknown location, in this undated photo released by North Korea's Korean Central News Agency (KCNA) on March 25, 2016. REUTERS/KCNA/File Photo ATTENTION EDITORS - THIS PICTURE WAS PROVIDED BY A THIRD PARTY. REUTERS IS UNABLE TO INDEPENDENTLY VERIFY THE AUTHENTICITY, CONTENT, LOCATION OR DATE OF THIS IMAGE. FOR EDITORIAL USE ONLY. NOT FOR SALE FOR MARKETING OR ADVERTISING CAMPAIGNS. THIS PICTURE IS DISTRIBUTED EXACTLY AS RECEIVED BY REUTERS, AS A SERVICE TO CLIENTS. NO THIRD PARTY SALES. SOUTH KOREA OUT. NO COMMERCIAL OR EDITORIAL SALES IN SOUTH KOREA

La Corée du Sud a ordonné ce vendredi l’évacuation des civils de l’île de Yeonpyeong, à 10 km de la Corée du Nord, après que PyongYang a tiré près de 200 obus d’artillerie au large de sa côte ouest.

Séoul a ordonné l’évacuation des habitants de l’île de Yeonpyeong située à quelque 10 km de la Corée du Nord, après que Pyongyang a tiré environ 200 obus d’artillerie au large de sa côte ouest, a déclaré ce vendredi le ministère sud-coréen de la Défense. « Environ 200 obus d’artillerie ont été tirés par la Corée du Nord (près) de l’île de Yeonpyeong », a affirmé un responsable du ministère sud-coréen de la Défense lors d’une conférence de presse. Des responsables de l’île ont également indiqué que ses habitants avaient reçu l’ordre d’évacuer de manière « préventive ».

« L’armée nord-coréenne a effectué plus de 200 tirs aujourd’hui entre 9 heures et 11 heures (1 heure et 3 heures à Paris) dans les zones de Jangsan-got dans le nord de l’île de Baengnyeong et dans le Nord (…) de l’île de Yeonpyeong », a déclaré un responsable du ministère de la Défense lors d’une conférence de presse. Les autorités locales de l’île de Yeonpyeong ont déclaré que les civils avaient reçu l’ordre d’évacuer à titre de « mesure préventive ». L’île sud-coréenne de Yeonpyeong se situe en mer Jaune, à environ 80 km à l’ouest d’Incheon et à 12 km au sud de la côte de la province nord-coréenne d’Hwanghae.

Un « acte de provocation »

Dans la foulée du barrage d’artillerie de Pyongyang, la Corée du Sud a dénoncé un « acte de provocation », pressant son voisin d’y mettre un terme et prévenant qu’il répondra par des mesures « appropriées ». « Nous avertissons sévèrement que la Corée du Nord porte l’entière responsabilité de cette escalade de la crise et nous l’exhortons à cesser immédiatement ces actions », a écrit le ministère sud-coréen de la Défense dans un communiqué. « Notre armée suit et surveille de près la situation en étroite coordination avec les États-Unis », a-t-il ajouté.

Quelques heures après ces tirs, l’armée sud-coréenne a commencé des « exercices d’artillerie à munitions réelles avec des obusiers automoteurs K9 » sur cette même île de Yeonpyong. Il s’agit des premiers exercices de ce type dans la région depuis que les deux pays se sont retirés en novembre d’un accord conclu en 2018 pour éviter les incidents militaires à la frontière.

La Chine a pour sa part appelé « toutes les parties au calme et à la retenue ». La Chine espère que les parties « s’abstiendront de prendre des mesures qui aggravent les tensions (et) qu’elles éviteront une nouvelle escalade », a commenté un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, lors d’un point presse.

Un nombre record d’essais de missiles balistiques en 2023

En 2010, Pyongyang avait tiré 170 obus d’artillerie sur l’île de Yeonpyeong, faisant quatre morts dont deux civils lors de la première attaque nord-coréenne contre des civils depuis la guerre de Corée (1950-1953).

Les deux Corée ont entamé en 2018 un processus de rapprochement, caractérisé par trois rencontres entre Kim Jong Un et le président sud-coréen de l’époque, Moon Jae-in. Mais les relations entre les deux Corée se sont détériorées jusqu’à atteindre un point bas cette année après le lancement d’un satellite espion par Pyongyang, qui a poussé Séoul à suspendre partiellement un accord militaire de 2018 visant à désamorcer les tensions.

Au terme d’une réunion du comité central du Parti des travailleurs de Corée, fin décembre, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un avait ordonné l’accélération des préparatifs militaires en vue d’une « guerre » qui pouvait « être déclenchée à tout moment » sur la péninsule. Ce vendredi, il a appelé à accroître la production de lanceurs de missiles lors d’une visite dans une usine d’armement, en préparation d’une « confrontation militaire » avec la Corée du Sud et les États-Unis. Le dirigeant a félicité des responsables de l’établissement, affirmant qu’ils avaient déjà « dépassé l’objectif » de production de lanceurs de missiles « fixé par des responsables du parti en 2023 ».

En 2023, la Corée du Nord a procédé à un nombre record d’essais de missiles balistiques, en violation de nombreuses résolutions de l’ONU le lui interdisant. Le pays a également gravé dans sa Constitution son statut de puissance nucléaire, et a testé avec succès le Hwasong-18, le missile balistique intercontinental (ICBM) le plus puissant de son arsenal, capable d’atteindre les États-Unis.