Moscou a lancé une attaque aérienne sur Kharkiv, Zaporijjia et le sud de l’Ukraine. Un missile ukrainien a été abattu dans le ciel de Belgorod, où le gouverneur russe a proposé aux habitants d’évacuer.
La guerre fait rage. La Russie a lancé ce lundi avant l’aube une attaque de missiles à grande échelle sur l’Ukraine, touchant des installations résidentielles et industrielles et blessant plusieurs personnes. L’ensemble du territoire ukrainien était sous alerte de raid aérien vers 6 heures du matin, heure locale (5 heures, heure française).
À la suite « d’une attaque combinée de missiles de croisière et balistiques », selon le chef de l’administration militaire de Zaporijjia, au moins cinq explosions ont été entendues dans la ville à 7 heures du matin. Des zones résidentielles ont été touchées et au moins 4 personnes ont été blessées et au moins deux sont décédées. Quatre roquettes ont été lancées sur Kharkiv, endommageant notamment une école.
Dans le Sud, les forces de défense ukrainiennes affirment avoir détruit dans la nuit « huit drones ennemis du type Shahed-131/136 », envoyés par les Russes de la mer Noire en direction des régions d’Odessa et de Mykolaïv. Les débris de l’un des drones abattus sont tombés sur une zone dégagée du district d’Odessa, provoquant un incendie rapidement éteint.
À 7h16, heure locale, des explosions ont été entendues à Kryvy Rih, dans le sud de l’Ukraine. Un peu avant, l’armée de l’air avait appelé les habitants à se mettre à l’abri après le décollage de chasseurs russes MiG-31K pouvant transporter les missiles hypersoniques air-sol Kinjal surnommés les « dagues ». « L’ennemi attaque victorieusement des villes paisibles », a déclaré Oleksandr Vilkul, le maire de Kryvyi Rih, sur l’application de messagerie Telegram. L’étendue des dégâts n’est pas encore connue. 15 000 de ses administrés étaient déjà privés d’eau potable, de courant et de chauffage en raison de la faiblesse du réseau électrique, qui ne supporte pas les conditions météorologiques extrêmes actuelle.
Le ministère russe de la Défense a, lui, affirmé avoir « intercepté » à 7 heures un missile aérien S-200 ukrainien « au-dessus de la région de Belgorod ». La région russe frontalière de l’Ukraine est la cible, ces derniers jours , des représailles de Kiev. 25 personnes ont été tuées le 30 décembre dans une attaque ukrainienne, le bilan civil le plus meurtrier sur le sol russe depuis le début de l’offensive de Moscou le 24 février 2022. Depuis, les tentatives ukrainiennes d’attaques se multiplient, notamment à l’aide de missiles.
Face à la menace, le gouverneur de Belgorod a propisé vendredi aux habitants de quitter les zones les menacées. « Environ 300 habitants de Belgorod, qui ont décidé d’être évacués temporairement, sont maintenant hébergés dans des centres d’accueil à Stary Oskol, Goubkine et dans le district de Korotchansky », plus éloignés de la frontière, a affirmé Viatcheslav Gladkov dans une vidéo publiée sur Telegram, ajoutant avoir reçu « 1 300 demandes pour envoyer des enfants de Belgorod dans des camps scolaires hors de la ville, dans d’autres régions ».
Cette mesure d’évacuation est inédite pour une grande ville en Russie, alors que le Kremlin s’efforce, depuis près de deux ans, de dire que la guerre n’affecte pas les Russes. Vendredi, les habitants de Belgorod ont aussi été invités, pour la première fois en deux ans, à sécuriser leurs fenêtres pour « se protéger » d’éventuels éclats de verre face aux frappes ukrainiennes. Les autorités régionales ont aussi repoussé de dix jours la rentrée scolaire, qui devait s’effectuer mardi.