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Corée du Nord : Kim Jong Un Menace à Nouveau d’« anéantir » la Corée du Sud

La visite de plusieurs usines de munitions a été l’occasion pour le leader nord-coréen de faire part d’une volonté de « renforcer les capacités militaires » de son pays et de désigner Séoul comme « principal ennemi ».

La menace est loin d’être nouvelle, mais elle n’en est pas moins inquiétante. Après la visite, lundi et mardi, de plusieurs usines de munitions en compagnie de hauts responsables du parti et de l’armée, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a fait savoir que la priorité de Pyongyang devait être de «renforcer les capacités militaires d’autodéfense » et la dissuasion nucléaire en premier lieu ».

Des images diffusées par les médias d’État montrent le leader nord-coréen vêtu d’une longue veste en cuir noir debout devant ce que les analystes ont considéré être des lanceurs de missiles balistiques à courte portée, censés être à capacité nucléaire.

« Le moment historique est enfin venu où nous devrions définir (la Corée du Sud) comme l’État le plus hostile à la (Corée du Nord) », a encore assuré Kim Jong Un, qualifiant ce pays de « principal ennemi ». La Corée du Nord ne déclenchera pas « unilatéralement » un conflit, a dit le numéro un nord-coréen selon l’agence officielle KCNA, mais n’a « pas non plus l’intention d’éviter une guerre ».

Ces déclarations font suite à de récents exercices d’artillerie à munitions réelles par l’armée nord-coréenne près de la frontière maritime contestée, qui ont donné lieu à des ordres d’évacuation et des contre-exercices.

« Aucune hésitation à anéantir » la Corée du Sud

Les deux Corées sont toujours techniquement en guerre depuis la fin du conflit en 1953 qui s’est conclu sur un armistice et non un traité de paix. Depuis plus de 70 ans, la péninsule connaît une alternance de périodes d’aggravation des tensions et de relative détente. Leurs relations sont actuellement au plus bas depuis des décennies.

Les manoeuvres commencées vendredi représentent l’une des plus importantes escalades des tensions entre les deux parties depuis 2010, lorsque Pyongyang avait bombardé l’île de Yeonpyeong, faisant quatre morts.

« Si la (Corée du Sud) ose tenter d’utiliser (ses) forces armées contre la (Corée du Nord) ou de menacer sa souveraineté et sa sécurité (…) nous n’aurons aucune hésitation à anéantir la (Corée du Sud) en mobilisant tous les moyens et les forces » en notre possession, a prévenu Kim Jong Un d’après l’agence officielle.

Ces commentaires marquent un changement dans la politique nord-coréenne et laissent présager que Pyongyang adoptera à l’avenir une « position beaucoup plus dure » à l’égard de Séoul, a déclaré à l’AFP Hong Min, de l’Institut coréen pour l’unification nationale. « C’est la première fois que le Nord qualifie le Sud d’ennemi principal, ce qui signifie que l’approche de la Corée du Nord à l’égard de Séoul évolue vers un mode ultra-agressif », a-t-il ajouté.