L’élu républicain Mike Gallagher, qui préside le Comité de la Chambre des représentants consacré au Parti Communiste chinois (PCC), a demandé mardi au département du Commerce des mesures contre l’entreprise d’intelligence artificielle (IA) émiratie G42, qu’il accuse de travailler notamment avec l’armée chinoise .
Dans un courrier adressé à la secrétaire au Commerce, Gina Raimondo, M. Gallagher a dit vouloir «l’ouverture d’une enquête sur un risque lié aux exportations» de matériel nécessaire au développement de l’IA vers G42 qui «travaille largement avec l’armée, les services de renseignement et des entreprises publiques» de la Chine. «Selon des documents reçus par le Comité, le PDG de G42, Peng Xiao, est en relation avec un important réseau d’entreprises émiraties et chinoises de développement des technologies à la fois civiles et militaires et impliquées dans le non-respect des droits humains».
«Relations actives»
L’élu américain accuse G42 de «maintenir des relations actives avec des entités inscrites sur les listes noires» américaines, dont Huawei. «Sans de nouvelles restrictions visant G42, les importantes capacités en IA de l’entreprise vont offrir des capacités d’analyses particulièrement nécessaires» aux entreprises chinoises clientes, tout en permettant de «contourner les restrictions aux exportations» visant notamment Huawei. Dans ces conditions, Mike Gallagher demande au département du Commerce de réfléchir à la possibilité d’inscrire G42, ainsi qu’une dizaine de ses filiales toutes installées en Chine, sur la liste des entreprises concernées par les restrictions aux exportations de composants américains critiques.
Très proches des États-Unis, les Émirats arabes unis, riche pays du Golfe, ont développé d’importantes relations avec la Chine, notamment dans le domaine des technologies. Washington a mis en place des restrictions à l’exportation vers la Chine de composants numériques, dont les puces d’IA de pointe, pour des raisons de sécurité nationale et du fait de leur usage potentiel dans des activités jugées par les États-Unis comme allant à l’encontre des droits fondamentaux.
Le Japon puis les Pays-Bas ont rejoint les États-Unis en limitant l’exportation vers la Chine des équipements de pointe permettant la fabrication des semi-conducteurs les plus avancés. Autre grand producteur de semi-conducteurs, la Corée du Sud a annoncé courant décembre envisager d’intensifier sa coopération avec les trois autres pays afin de renforcer sa position face à la Chine.