De nouveaux bombardements ont fait plusieurs dizaines de morts ce jeudi 18 janvier 2024 à Gaza. Dans la ville de Khan Younès, de violents combats se poursuivent entre l’armée israélienne et le Hamas. À Madrid, une experte de l’Onu affirme que l’offensive israélienne est contraire au droit international.
Ce jeudi, de nouveau bombardements dans la bande de Gaza ont fait plusieurs dizaines de morts, alors qu’Israël et les États-Unis affichent leurs différences au sujet de la reconnaissance d’un État palestinien.
« Nous ne nous satisferons pas de moins qu’une victoire totale, ce qui signifie l’élimination des chefs terroristes, la destruction des capacités opérationnelles et militaires du Hamas, le retour de nos otages à la maison, la démilitarisation de Gaza avec un contrôle sécuritaire d’Israël total et sur tout ce qui entre dans » ce territoire palestinien, a déclaré jeudi le Premier ministre Benyamin Netanyahou.
« Nous voyons évidemment les choses de façon différente », a lâché le porte-parole du Conseil national de sécurité américain John Kirby, interrogé sur des propos du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou semblant apporter une fin de non-recevoir aux sollicitations américaines.
Violents combats à Khan Younès
Plusieurs témoins ont fait état de tirs et de frappes aériennes dans la ville de Khan Younès, au sud de la bande de Gaza, tôt ce vendredi matin, rapporte l’Agence France Presse.
Le Croissant Rouge palestinien a, lui, déploré, « d’intenses » tirs d’artillerie « dans les environs » de l’hôpital al-Amal, toujours à Khan Younès. L’agence palestinienne Wafa faisant, elle, état de nombreux morts.
Jeudi 18 janvier, l’armée israélienne a annoncé une progression de ses forces dans la ville, où se poursuivent d’importants combats avec le Hamas.
Selon l’État hébreu, de nombreux membres de la direction locale du mouvement islamiste palestinien se cachent dans la ville.
93 morts dans des frappes israéliennes ce jeudi, indique le Hamas
Selon le gouvernement du Hamas, « 93 personnes ont péri dans des attaques israéliennes, dont 16 dans une frappe contre une maison à Rafah », dans la bande de Gaza ce jeudi.
La guerre, qui a dévasté Gaza et déplacé plus de 80 % de la population, a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël qui a tué 1 140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de chiffres officiels.
Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza durant l’attaque, dont une centaine ont été libérées à la faveur d’une trêve fin novembre. Selon Israël, 132 restent détenues dont 27 seraient mortes.
En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Selon le ministère de la Santé du Hamas, 24 620 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents ont été tuées et 61 830 blessées dans les opérations israéliennes.
L’offensive israélienne à Gaza contraire au droit international selon une experte de l’Onu
Israël a enfreint le droit international en bombardant « sans relâche » la bande de Gaza, rasant des quartiers et tuant des milliers de Palestiniens, a déclaré jeudi une experte des droits de l’homme des Nations unies.
Lors d’une conférence de presse à Madrid, en Espagne, Francesca Albanese a déclaré qu’ « Israël a fait un certain nombre de choses qui sont tout à fait illégales, tout à fait illicites ».
Les commentaires de la juriste italienne et rapporteuse spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens, ont été formulés alors qu’Israël est confronté à une plainte déposée par l’Afrique du Sud auprès de la Cour internationale de justice des Nations unies, qui l’accuse de « génocide ».
Les rapporteurs spéciaux sont des experts indépendants nommés par la commission des droits de l’homme de l’Onu. Francesca Albanese a « condamné fermement » les violences perpétrées par le Hamas qui pourraient selon elle constituer des crimes contre l’humanité, tout en estimant que « rien ne justifie ce qu’a fait Israël ».
L’Arabie saoudite refuse toute relation avec Israël sans une trêve à Gaza
L’ambassadrice de l’Arabie saoudite aux États-Unis a indiqué ce jeudi que son pays ne « peut poursuivre les discussions sur une normalisation des relations avec Israël tant qu’il n’y aura pas un arrêt des combats dans la bande de Gaza ».
La princesse Rima Bint Bandar Al-Saoud a déclaré, depuis le Forum économique de Davos, en Suisse, que le royaume saoudien a « placé la paix et la prospérité au cœur de sa politique ».
« Le royaume a été très clair. Tant qu’il y a de la violence sur le terrain et que les tueries se poursuivent, nous ne pouvons pas parler du lendemain », a-t-elle ajouté.
