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Guerre Israël-Hamas : L’Armée Israélienne a bombardé intensément, vendredi 19 janvier, la bande de Gaza, tuant Près de 80 Palestiniens selon le Hamas

Dans la bande de Gaza, l’essentiel des combats se déroule désormais dans le Sud, principalement dans le secteur de Khan Younès. Les communications commencent à revenir progressivement dans certaines zones, après une semaine de coupure.

L’armée israélienne a bombardé intensément, vendredi 19 janvier, la bande de Gaza, tuant près de quatre-vingts Palestiniens selon le Hamas, et ses soldats continuent de livrer des combats acharnés au mouvement islamiste dans la ville de Khan Younès, devenue l’épicentre de la bataille. Aux premières heures de vendredi, des témoins ont fait état de tirs nourris et de frappes aériennes à Khan Younès, principale ville du sud de la bande de Gaza, où se cachent selon Israël de nombreux membres de la direction du Hamas, classé groupe terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne.

L’essentiel des combats se déroule désormais dans le Sud, mais l’armée dit qu’elle reste confrontée à des attaques de groupes isolés du Hamas dans le nord du territoire de 362 kilomètres carrés, dévasté par les bombardements, qui ont poussé environ 80 % de la population à fuir vers le sud.

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas, le 7 octobre, dans le sud d’Israël, qui a tué 1 140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse, à partir de chiffres officiels. Selon le ministère de la santé, administrée par le Hamas, 24 762 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents ont été tuées et 62 108 blessées dans les opérations israéliennes.

Retour progressif du téléphone et d’Internet

Des Palestiniens utilisent des cartes eSIM pour tenter d’obtenir un signal afin de contacter leurs proches sur une colline à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 janvier 2024.

Les communications commencent à revenir progressivement dans certaines zones de Gaza après une semaine de coupure, a annoncé l’opérateur palestinien Paltel. L’opérateur a annoncé, sur X, « le retour progressif des télécommunications dans plusieurs secteurs de la bande de Gaza » qui était sans téléphone ni Internet depuis une semaine. Cette reprise a été confirmée ensuite par le ministère des télécommunications du Hamas.

Avant cette reprise, l’organisme de surveillance du réseau NetBlocks avait affirmé que cette coupure était « la plus longue » enregistrée depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement palestinien islamiste.

Ces coupures limitent « gravement la visibilité de ce qui se passe sur le terrain », avait noté NetBlocks. Elles empêchent les habitants de Gaza d’avoir « accès à des informations vitales ou d’appeler les premiers secours, et entravent d’autres formes de réponse humanitaire », déplore notamment le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

Joe Biden s’est entretenu avec Benyamin Nétanyahou

Joe Biden s’est entretenu, vendredi, avec Benyamin Nétanyahou pendant « 30 à 40 minutes », a annoncé la Maison Blanche. Il s’agit de leur première conversation depuis le 23 décembre, et elle survient à un moment de friction entre les Etats-Unis et Israël.

Le président américain et le premier ministre israélien, dont la relation personnelle est notoirement difficile, ont évoqué « les derniers événements à Gaza et en Israël », selon l’exécutif américain, qui promet de publier plus tard un compte rendu de l’échange.

Benyamin Nétanyahou a rejeté, jeudi, une demande récurrente de Joe Biden, à savoir la coexistence, dans le futur, de l’Etat d’Israël avec un Etat palestinien : « Israël doit avoir le contrôle de la sécurité sur l’ensemble du territoire situé à l’ouest du Jourdain. Il s’agit d’une condition nécessaire, qui est en contradiction avec l’idée de souveraineté [palestinienne] », a déclaré le premier ministre, en précisant l’avoir dit directement aux Américains.

Mais Joe Biden « croit toujours à la perspective et à la possibilité » d’un Etat palestinien, a dit vendredi un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, mais il « reconnaît qu’il faudra beaucoup de travail pour en arriver là ».

Au Liban, trois maisons détruites par des frappes israéliennes à la frontière

Au moins trois maisons ont été « complètement détruites » par l’aviation israélienne dans le village de Kfar Kila, dans le sud du Liban, ont annoncé l’agence de presse officielle libanaise (ANI) et le maire de la commune frontalière. L’ANI a fait état de quatre maisons prises pour cible « depuis ce matin par l’aviation israélienne à Kfar Kila », dont trois ont été « complètement détruites ».

« Si Israël décide d’étendre son agression, il recevra en réponse une vraie claque », a déclaré cheikh Naïm Qassem, numéro deux du Hezbollah, dans un communiqué. Il a en outre réitéré ses propos selon lesquels un rétablissement de la stabilité à la frontière et « dans la région » était conditionné par la « fin de l’agression à Gaza ».

Les violences ont fait plus de 195 morts au Liban, dont au moins 142 combattants du Hezbollah, soutenu par l’Iran, fortement implanté dans le sud du pays. Côté israélien, 15 personnes sont mortes, 9 soldats et 6 civils, selon l’armée israélienne.

Les Etats-Unis ont de nouveau frappé les houthistes au Yémen

Les Etats-Unis ont « mené avec succès trois frappes défensives » contre des rebelles houthistes au Yémen, a dit un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby. Il a précisé que ces opérations visaient des lanceurs de missiles prêts à frapper dans la mer Rouge.

Les rebelles yéménites, qui affirment prendre pour cibles des navires « liés à Israël », en signe de solidarité avec les Palestiniens de Gaza, avaient revendiqué plus tôt de nouvelles frappes contre un navire marchand américain circulant dans le golfe d’Aden.

L’Union européenne prend des sanctions contre six personnes accusées de financer le Hamas

L’Union européenne a annoncé avoir pris des sanctions individuelles à l’encontre de six personnes accusées de financer le Hamas. Au nombre de ces personnes figurent Musa Dudin, un haut responsable du bureau des investissements du Hamas, ainsi que plusieurs personnalités du monde de la finance au Soudan, en Algérie et au Liban. « Ils verront leurs avoirs gelés dans l’Union européenne et seront interdits d’entrée sur notre territoire », a annoncé un haut responsable de l’UE sous couvert d’anonymat.

L’UE, qui considère le Hamas comme une organisation terroriste, a renforcé son arsenal de sanctions à son encontre depuis l’attaque du 7 octobre. Elle a ajouté mardi à sa liste de « terroristes »Yahya Sinouar, le chef du mouvement islamiste palestinien à Gaza.

Lundi 22 janvier, les ministres des affaires étrangères de l’UE rencontreront, séparément, leurs homologues israélien, Israel Katz, et palestinien, Riyad Al-Maliki.