A L uneACTUALITESinternationalPOLITIQUE

États-Unis. Présidentielle 2024 : Les Indépendants du New Hampshire au Secours de la Rivale de Donald Trump ?

FILE PHOTO: Former U.S. President Donald Trump reacts during his speech during a rally at the Iowa States Fairgrounds in Des Moines, Iowa, U.S., October 9, 2021. REUTERS/Rachel Mummey/File Photo

Ces électeurs, les plus nombreux dans ce petit État où se tient ce mardi 23 janvier 2024 la suite des primaires républicaines de la présidentielle américaine, pourraient en théorie arbitrer le match à droite entre Donald Trump et la modérée Nikki Haley. Mais le divorce est de plus en plus grand entre eux et un Parti républicain devenu trop conservateur et extrémiste.

La primaire républicaine dans le New Hampshire, dernier stop avant le tout schuss de Donald Trump jusqu’à l’élection présidentielle du 05 novembre 2024  ? Les électeurs du petit État de la côte est (1,4 million d’habitants) se rendent ce mardi 23 janvier aux urnes afin de voter pour la désignation du prochain candidat républicain à la Maison-Blanche.

Le retrait de Ron DeSantis

Malgré la large victoire de Donald Trump, lors du premier round dans l’Iowa la semaine dernière, ses concurrents veulent y croire. En tout cas Nikki Haley (19 % dans l’Iowa), puisque le gouverneur de Floride Ron DeSantis ( 21% dans l’Iowa ) s’est retiré dimanche soir de la course.

L’ancienne ambassadrice américaine à l’Onu espère profiter d’une particularité électorale du New Hampshire, où les électeurs «indépendants» peuvent participer à la primaire républicaine. Or, sur le million d’électeurs de l’Etat, près de 42 % sont inscrits comme indépendants, contre environ 28 % de républicains et 30 % de démocrates. C’est plus que dans n’importe quel autre État du pays.

Fonctionnaire dans la ville côtière de Portsmouth, Paul McGall est du lot.  Je suis fiscalement conservateur et libéral sur le plan social, c’est l’idée dans le New Hampshire, sourit le sexagénaire à la barbe fournie. Et on ne trouve pas ça au niveau des partis.  Et comme beaucoup à Portsmouth et dans le reste de l’État, Paul l’assure, il a voté alternativement républicain et démocrate au cours de sa vie :  Du moins jusqu’à 2016, quand le parti républicain a cessé d’être un parti politique…  Désormais, en dépit de la présence d’une candidate plus modérée en la personne de Nikki Haley, la primaire républicaine se fera sans Paul.

Des indépendants qui ne le sont pas vraiment…

 Traditionnellement, la Nouvelle-Angleterre a beaucoup élu des républicains modérés, confirme Emily Baër, professeur de Science politique à l’université du New Hampshire. Mais, il n’en reste plus beaucoup désormais. 

 La plupart des électeurs indépendants, lorsqu’on leur demande pour qui ils ont voté il y a deux ans, quatre ans ou six ans, votent systématiquement pour l’un ou l’autre parti. Ils s’identifient donc comme indépendants, mais ils ne se comportent pas vraiment comme tels , détaille Emily Baër. Ce phénomène qualifié de  shadow partisans  s’est accentué avec le virage très conservateur du Grand Old Party, le surnom du parti républicain.

Vince, 24 ans, commerçant dans le centre Portsmouth et électeur indépendant jure « impossible de voter pour les républicains » à cause de leur discours sur les minorités et l’avortemen

Dans une petite boutique du centre-ville, Vince abonde dans ce sens. Si aucun des deux candidats ne l’a emballé en 2020, il avait pourtant voté pour Joe Biden.  Je voulais être certain que Trump ne gagne pas . Le jeune homme de 24 ans aux cheveux multicolores se considère pourtant comme économiquement conservateur mais avec le discours des républicains sur les minorités et l’avortement par exemple, ça devient très difficile, voire impossible, de voter pour eux . Et s’il ne sait pas encore à qui ira son bulletin pour la présidentielle du 5 novembre, Vince ira voter,  c’est certain .

Dans le New Hampshire, on vote

 Ce qui est unique à propos des indépendants du New Hampshire, c’est qu’ils se rendent systématiquement aux urnes à des taux plus élevés que ceux que l’on observe au niveau national chez les électeurs qui se décrivent comme indépendants », détaille Emily Baër. Ce taux de participation peut se révéler décisif lorsque l’élection est particulièrement serrée.

En attendant la présidentielle, selon le sondage le plus récent réalisé par l’université du Suffolk, le Boston Globe et NBC, Donald Trump est donné gagnant à la primaire de ce mardi avec 50 % des intentions de vote contre 36 % pour Nikki Haley et 5 % pour Ron DeSantis. C’était avant le retrait de la course, dimanche, du gouverneur de Floride.