Alors que l’armée israélienne affirme avoir perdu 200 soldats depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza en octobre 2023, Washington demande une enquête après la mort d’un américano-palestinien en Cisjordanie et Israël propose une trêve à Gaza. On fait le point sur les dernières actualités du conflit Israël – Hamas ce matin du 23 janvier.
L’armée israélienne a dit avoir pris le contrôle de postes de commandement du Hamas à Khan Younès, et fait état d’un bilan de 200 soldats tués depuis le début de son offensive terrestre à Gaza.
La guerre a été déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de plus de 1 140 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP) à partir de données officielles israéliennes.
Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées fin novembre en échange de prisonniers palestiniens. Selon le même décompte, 132 otages sont toujours dans le territoire, dont 28 seraient morts.
Israël a lancé une vaste opération militaire dans la bande de Gaza qui a tué 25 295 Palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, selon le ministère de la Santé du Hamas.
On revient ce matin sur les faits marquants concernant le conflit advenus durant la nuit du lundi 22 au mardi 23 janvier 2024.
Un nouveau bilan israélien
L’armée israélienne a indiqué ce lundi soir avoir perdu 200 soldats au cours de ses opérations terrestres contre le mouvement islamiste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza, entamées fin octobre.
« Le nombre de soldats tombés à Gaza depuis le 27 octobre est de 200 », a déclaré à l’AFP un responsable militaire israélien. Des combats acharnés opposaient ce lundi l’armée israélienne et le Hamas palestinien à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Ce mardi 23 janvier, le porte-parole de l’armée israélienne a annoncé qu’un total de 21 soldats avaient été tués la veille dans ses combats, soit le bilan quotidien le plus lourd du côté israélien depuis le lancement de l’offensive terrestre. Le général Daniel Hagari a indiqué lors d’un point de presse télévisé que la plupart de ces soldats avaient été tués par l’explosion d’« un RPG » (roquette tirée à l’épaule) ayant visé un tank et un bâtiment miné par l’armée en vue de sa démolition, dans le sud de la bande de Gaza.
Sur le terrain, selon le mouvement islamiste Hamas, « 120 personnes » ont été tuées dans le secteur « durant les dernières 24 heures ».
Washington veut une « enquête urgente » d’Israël
Tawfiq Abdeljabar Ajaq, un américano-palestinien de 17 ans, a été tué ce vendredi par des tirs israéliens à Al-Mazraa Al-Sharqiya, à l’est de Ramallah, en Cisjordanie, selon l’agence palestinienne Wafa et des proches du jeune homme.
« Nous continuons à collaborer étroitement avec le gouvernement israélien afin d’obtenir autant d’informations que possible et nous avons demandé l’ouverture d’une enquête urgente afin de déterminer les circonstances de sa mort et d’établir les responsabilités », a déclaré à la presse un porte-parole du département d’État américain, Vedant Patel.
Il a encore précisé que le bureau des affaires palestiniennes, ainsi que l’ambassade des États-Unis à Jérusalem avaient été en contact avec la famille de l’adolescent. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a fait état d’un « policier qui n’était pas en service et (d’)un civil qui ont tiré en direction d’un Palestinien soupçonné de lancer des pierres ».
La Cisjordanie occupée est le théâtre d’une escalade des violences en marge de la guerre dans la bande de Gaza. Dans ce territoire séparé de la bande de Gaza par le territoire israélien, plus de 360 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par l’armée israélienne ou des colons juifs, selon le ministère palestinien de la Santé.
Une proposition de trêve de la part d’Israël
Israël a proposé au Hamas, via la médiation du Qatar et de l’Égypte, une pause de deux mois dans les combats et les raids à Gaza en échange de la libération de tous les otages, a rapporté ce lundi le site américain Axios, une information repérée par l’Agence France-Presse.
Cette proposition n’implique pas la fin de la guerre à Gaza, mais une seconde trêve après celle d’une semaine qui avait permis la libération d’une centaine d’otages, transportés à Gaza lors de l’attaque sans précédent du 7 octobre, en échange d’au moins 240 prisonniers palestiniens écroués en Israël.
Or selon les autorités israéliennes, sous pression des familles pour accepter un accord de libération, 132 otages sont toujours dans la bande de Gaza, dont 28 seraient morts. La proposition d’Israël prévoit le retour en Israël des otages vivants et des dépouilles en plusieurs phases, dont la première comprendrait des femmes et des hommes âgés de plus de 60 ans, selon Axios.
Dans le cadre de ce plan, Israël et le Hamas devaient s’entendre à l’avance sur le nombre de prisonniers palestiniens libérés en échange de chaque otage selon sa catégorie, puis négocier le nom de chaque Palestinien, poursuit Axios.
Ce plan ne prévoit pas la fin de la guerre Israël/Hamas ni même une solution politique à plus longue échéance, mais un redéploiement des soldats israéliens hors des principales villes de Gaza, et le retour graduel des centaines de milliers de personnes déplacées du nord vers le sud de Gaza pour tenter d’échapper aux violences.
Frappes américaines et britanniques au Yémen
Les forces américaines et britanniques mènent des frappes sur des sites de la capitale yéménite Sanaa et dans d’autres secteurs du pays, a annoncé tôt ce mardi l’agence de presse des rebelles houthistes, relayée par Reuters.
Les forces « américano-britanniques lancent des raids sur la capitale Sanaa et sur plusieurs gouvernorats » du pays, a indiqué l’agence de presse des houthistes, Saba, dans une brève alerte en arabe. Selon la chaîne des houtistes, al-Masirah, quatre frappes ont visé la base militaire d’Al-Dailami, située au nord de la capitale Sanaa, sous contrôle des rebelles.
Les forces armées américaines et britanniques ont confirmé dans la foulée avoir mené ces nouvelles frappes, affirmant avoir visé huit cibles du groupe yéménite, qui poursuit ses attaques contre le trafic maritime, en particulier dans la mer Rouge.
« Les frappes d’aujourd’hui ont visé précisément un site souterrain de stockage des houthistes et des sites de missiles et de surveillance aérienne des houthistes », ont-elles précisé dans un communiqué commun.
Depuis mi-novembre, les houthistes ont tiré de nombreux missiles et drones contre des navires qu’ils estiment liés à Israël, affirmant ainsi agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza.
Ces attaques ont perturbé le trafic dans cette zone maritime clé pour le commerce mondial et poussé les États-Unis à frapper à plusieurs reprises des sites houthistes, voire à placer à nouveau ce mouvement sur sa liste des entités terroristes.
