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Guerre entre Israël et Hamas : l’État Hébreu fait du Ramadan la Date Butoir Pour une Offensive Contre Rafah

Malgré les appels d’une partie de la communauté internationale, le gouvernement de Benjamin Netanyahou se montre déterminé à lancer une offensive contre cette ville adossée à la frontière fermée de l’Égypte.

Nouvelles frappes américaines contre les Houthis du Yémen, Rafah sous la menace d’une offensive, violences en Cisjordanie… Le Figaro fait le point, lundi 19 février, sur les derniers évènements liés au conflit entre Israël et le groupe terroriste Hamas.

Israël fait du ramadan la date butoir pour une offensive contre Rafah

Le ministre israélien Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahou, a averti dimanche qu’ lancerait une offensive contre la ville de Rafah si les otages israéliens détenus à Gaza n’étaient pas libérés d’ici au ramadan. «Le monde doit savoir et les dirigeants du Hamas  doivent savoir: si d’ici au ramadan, les otages ne sont pas à la maison, les combats continueront partout, y compris dans la région de Rafah», a lancé l’ancien chef de l’armée israélienne. «À ceux qui disent que le prix est trop élevé, je dis clairement : le Hamas a le choix. Ils peuvent se rendre, libérer les otages et les civils de Gaza pourront ainsi célébrer la fête du ramadan», a-t-il ajouté dans un discours devant la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines, réunie à Jérusalem . Le ramadan, le mois saint des musulmans, doit commencer autour du 10 mars.

Malgré les appels d’une partie de la communauté internationale, le gouvernement de Benjamin Netanyahou se montre déterminé à lancer une offensive contre la ville de Rafah, adossée à la frontière fermée de l’Egypte, où s’entassent 1,4 million de personnes. La plupart des déplacés y vivent dans des conditions très dures. Benny Gantz a affirmé qu’une offensive se ferait, de manière coordonnée et dans le cadre d’un dialogue avec Américains et Égyptiens, «en facilitant l’évacuation des civils» pour minimiser «autant que possible» le nombre de victimes dans leurs rangs.

Nouvelles frappes américaines contre les Houthis du Yémen

L’armée américaine a annoncé dimanche avoir réalisé de nouvelles frappes la veille contre des missiles, un drone et un sous-marin des rebelles Houthis du Yémen. L’armée a «mené avec succès cinq frappes d’auto-défense contre trois systèmes mobiles de missiles antinavires, un sous-marin autonome et un drone de surface naval», samedi entre 15 heures et 20 heures locales (12 heures et 17 heures GMT), a déclaré dans un communiqué le commandement militaire des Etats-Unis pour le Moyen-Orient, le Centcom.

«C’est la première fois que (l’armée) a détecté l’utilisation par les Houthis d’un sous-marin autonome depuis le début des attaques le 23 octobre», a ajouté le Centcom. Par ailleurs, la société de sécurité spécialisée dans le transport maritime Ambrey a rapporté une nouvelle attaque dans le détroit stratégique de Bab el-Mandeb, qui a pris pour cible dimanche un navire cargo. Les Houthis disent s’en prendre à des navires liés selon eux à Israël, dont les États-Unis sont le principal allié militaire, affirmant soutenir les Palestiniens à Gaza.

Cisjordanie : trois Palestiniens tués, dont un cadre d’un groupe armé

Trois Palestiniens ont été tués dimanche dans le nord de la Cisjordanie occupée, dont un cadre d’un groupe armé au cours d’un raid israélien, a-t-on appris de sources concordantes. Ces incidents interviennent dans un contexte de vives tensions et d’intensification des violences dans ce territoire palestinien depuis les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre et le début de la guerre dans la bande de Gaza. Dimanche, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a estimé que les tensions en Cisjordanie, dont la multiplication des attaques de colons israéliens contre des Palestiniens, étaient «le réel obstacle» à une solution à deux États entre Israéliens et Palestiniens.

À Tulkarem, deux hommes, âgés de 19 et 36 ans, ont été tués par balle à la suite du raid effectué par les forces israéliennes dans le camp de déplacés, l’un des plus grands de la région, a annoncé le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne basée en Cisjordanie. Au moins cinq autres personnes ont été blessées dans cette opération, a de son côté dit le Croissant-Rouge palestinien. L’armée israélienne a expliqué que des soldats étaient allés arrêter un homme, Mohammed Oufi, soupçonné d’avoir «participé à des attaques contre les forces israéliennes et des meurtres de personnes soupçonnées de collaborer avec elles à Tulkarem». «Des terroristes ont ouvert le feu et jeté des explosifs sur les forces israéliennes, qui ont répliqué», tuant le suspect qui était «armé», a-t-elle ajouté, précisant qu’un policier israélien avait été «grièvement blessé et hospitalisé».

Dans un communiqué, les brigades des Martyrs d’Al-Aqsa, la branche militaire du Fatah, le mouvement du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, ont salué le «sacrifice» des deux hommes, précisant que Mohammed Oufi était l’un de leurs cadres dans la région.

La CIJ consultée sur les conséquences de l’occupation israélienne de territoires palestiniens

La plus haute juridiction des Nations Unies  tient à rtir de lundi des audiences sur les conséquences juridiques de l’occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967, avec un nombre inédit de 52 pays appelés à témoigner. Les États-Unis, la Russi ou encore la Chine s’adresseront aux juges lors d’une session répartie sur une semaine au Palais de la Paix à La Haye, siège de la Cour internationale de justice (CIJ).

Le 31 décembre 2022, l’Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ un «avis consultatif» non contraignant sur les «conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est». La résolution avait été adoptée avec 87 voix pour, 26 contre et 53 abstentions, les États occidentaux étant partagés sur la question tandis que les pays arabes avaient unanimement voté pour. Ces audiences sont totalement distinctes des récentes requêtes très médiatisées de l’Afrique du Sud auprès du principal organe judiciaire de l’ONU.