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Guerre entre Israël et le Hamas : l’Egypte, le Qatar, les Etats-Unis, la France et d’autres pays tentent de négocier depuis plusieurs semaines en nouveau cessez-le-feu entre Israël et le Hamas

Les négociations menées depuis plusieurs semaines pour obtenir un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas semblent sur le point de porter leurs fruits. Selon Joe Biden, un arrêt des combats pourrait même intervenir avant lundi. Cette trêve ne règle pas les besoins immédiats de la population de Gaza où la famine s’installe, malgré le parachutage par la Jordanie de plusieurs tonnes d’aide humanitaire.

L’espoir d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est de nouveau relancé mardi 27 février 2024, le président américain Joe Biden ayant évoqué la veille une possible trêve d’ici la semaine prochaine, au moment où la crise humanitaire menace de se transformer en famine à Gaza.

D’après une source au sein du mouvement islamiste palestinien, les discussions portent sur une trêve de six semaines associée à une libération d’otages détenus par le Hamas et à celle de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi que l’entrée à Gaza d’une importante quantité d’aide humanitaire.

« J’ai espoir que d’ici lundi prochain, nous ayons un cessez-le-feu », a déclaré le président américain lundi soir à New York. « Mon conseiller à la sécurité nationale me dit que nous sommes proches, ce n’est pas encore fait », a-t-il nuancé.

Un responsable israélien a déclaré au site d’information Ynet que « la tendance est positive » sous couvert d’anonymat.

Joe Biden a par ailleurs affirmé qu’Israël cesserait ses « opérations » à Gaza lors du ramadan dans le cadre d’une trêve.

L’émir du Qatar à Paris

L’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani entame mardi une visite d’État de deux jours en France, centrée sur la libération des otages à Gaza et la relance du processus pour la création d’un État palestinien, ainsi que sur le renforcement de la relation bilatérale.

Cette première visite d’État d’un émir du Qatar depuis 15 ans, et la première pour M. Al-Thani depuis son accession au trône en 2013, « constitue un honneur fait à la France et illustre la profondeur des liens qui unissent nos deux pays », a souligné lundi l’Élysée.

L’émir est attendu à 16 h (15 h GMT) à l’Élysée pour un entretien avec le président Emmanuel Macron suivi de la signature d’accords et d’un dîner d’État, a indiqué la présidence française, sans plus de précisions.

Les deux dirigeants vont s’entretenir de la libération des otages à Gaza, « priorité » absolue de la France dont trois ressortissants sont encore aux mains du mouvement islamiste palestinien Hamas, le Qatar jouant un rôle central dans les négociations en cours et celles pour un cessez-le-feu.

La Jordanie largue de l’aide humanitaire

L’armée jordanienne a déclaré lundi avoir effectué une série de largages d’aide humanitaire, de nourriture et d’autres fournitures « directement à la population » palestinienne de la bande de Gaza assiégée, dont un par un avion de l’armée française.

Les forces jordaniennes ont effectué « quatre largages aériens transportant de l’aide à la population de Gaza », suivant l’ordre du roi Abdallah II de Jordanie, selon un communiqué.

L’opération a eu pour but « d’acheminer l’aide directement à la population et à la larguer le long de la côte de la bande de Gaza, du nord au sud », précise l’armée dans un communiqué.

Il s’agit selon le texte « de fournitures de secours et alimentaires, y compris des repas prêts à consommer à grande valeur nutritionnelle, pour soulager la souffrance de la population dans la bande de Gaza ».

« Quatre avions C-130, dont l’un appartenant aux forces armées françaises », ont effectué les livraisons, a-t-il ajouté.

Le ministère français des Affaires étrangères, dans un communiqué, a confirmé cette opération, ajoutant que « 2,2 tonnes de colis alimentaires et de kits d’hygiène » avaient été larguées par l’aéronef français « dans des conteneurs spécifiques équipés de parachutes ».

Jordanie et France avaient déjà procédé en janvier à une première opération conjointe.

Craintes de l’ONU pour Rafah

Le secrétaire général de l’ONU a averti lundi que les programmes d’aide humanitaire à la bande de Gaza prendraient fin en cas d’offensive sur la ville surpeuplée de Rafah, d’où Israël veut faire sortir les civils pour vaincre définitivement le Hamas.

L’offensive « ne serait pas seulement terrifiante pour plus d’un million de civils palestiniens qui s’y abritent ; elle sonnerait également le glas de nos programmes d’aide », a prévenu Antonio Guterres devant le Conseil des droits de l’homme à Genève.

Adossée contre la frontière fermée avec l’Égypte, dans le sud de Gaza, Rafah est l’unique point d’entrée de l’aide humanitaire qui reste « totalement insuffisante », a-t-il souligné, pour le petit territoire palestinien, assiégé par Israël depuis le début de la guerre le 7 octobre contre le mouvement islamiste.

Israël vote pour les municipales

Les Israéliens votent mardi 27 février 2024 pour des élections municipales, prévues initialement fin octobre mais reportées à deux reprises en raison de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza.

En pleine guerre, quelque 7,2 millions de personnes sont appelées aux urnes en Israël, à Jérusalem, dans les colonies de Cisjordanie occupée, et dans une partie du Golan annexé.

Les municipales ont toutefois été reportées au mois de novembre dans les villes et kibboutz proches de la bande de Gaza ainsi que dans des villes du nord d’Israël, près de la frontière du Liban, théâtre d’échanges de tirs nourris entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais.

Au total, près de 150 000 Israéliens ont été déplacés par la guerre ou les tirs dans ces deux secteurs.