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Guerre entre Israël et Hamas : la population de Gaza s’est rassemblée « sans joie » ce lundi 11 mars au soir pour une première rupture quotidienne du jeûne…

Alors qu’une nouvelle frappe israélienne a tué une personne au Liban, selon un bilan provisoire, Raphaël Glucksmann, tête de liste du PS aux élections européennes refuse d’employer le terme de « génocide » à Gaza et la Russie, la Chine et l’Iran mène des exercices militaires conjoints dans le golfe d’Oman. 

La population de Gaza s’est rassemblée « sans joie » ce lundi 11 mars au soir pour une première rupture quotidienne du jeûne en ce début de ramadan marqué cette année par la menace d’une famine et les raids aériens, au sixième mois d’une guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas palestinien.

Cette guerre a été déclenchée par une attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre qui a fait quelque 1 160 morts, essentiellement civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP) basé sur des chiffres officiels.

En représailles, Israël a juré « d’anéantir » le Hamas, mouvement islamiste au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, et lancé une vaste opération qui a fait 31 112 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Une nouvelle frappe israélienne au Liban

Une frappe aérienne israélienne a visé ce lundi une localité près de Baalbeck, un bastion du Hezbollah dans l’est du Liban, pour la seconde fois depuis le début des heurts transfrontaliers provoqués par la guerre à Gaza, selon des sources de sécurité.

« Un avion israélien a pris pour cible un ancien bâtiment du Hezbollah près de l’hôpital Dar al-Amal », a indiqué à l’AFP l’une de ces sources, ajoutant que l’aviation israélienne avait « mené un autre raid sur un hangar à l’est de Baalbeck ». Ces frappes ont fait un mort et six blessés, ajouté cette source. Le gouverneur de la région de Baalbek-Hermel, Bachir Khodr, a confirmé sur le réseau X la mort d’un homme dans ces frappes.

Les échanges de tirs sont quasi-quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah, un allié du Hamas palestinien en guerre depuis le 7 octobre contre Israël dans la bande de Gaza. Ces violences se concentrent dans les régions à la frontière israélo-libanaise.

Mais le 26 février, et pour la première fois depuis le début de la guerre à Gaza, des frappes israéliennes avaient visé des sites du Hezbollah dans la région de Baalbeck. Depuis le début des violences transfrontalières le 8 octobre, au moins 312 personnes, la plupart des combattants du Hezbollah et 53 civils ont été tuées au Liban, selon un décompte de l’AFP. En Israël, dix soldats et sept civils ont péri.

Glucksmann refuse le terme de génocide et dénonce un « carnage »

La tête de liste du Parti socialiste aux européennes Raphaël Glucksmann « n’emploie pas le terme » de génocide pour qualifier la situation à Gaza, contrairement à d’autres dirigeants de gauche, mais appelle lundi à la mobilisation pour « empêcher le carnage ».

« J’ai un emploi extrêmement précautionneux du terme génocide », a souligné ce lundi dans l’émission Quotidien sur TMC le leader du petit parti Place publique. « Et donc je n’emploie pas le terme, mais ça n’empêche pas qu’il faille se mobiliser pour empêcher le carnage, pour empêcher les crimes de masse, pour empêcher le blocus, pour faire en sorte que l’Union européenne fasse suffisamment pression sur le gouvernement israélien pour qu’on mette fin à cette abjection et qu’on obtienne le cessez-le-feu et la libération des otages », a-t-il précisé, jugeant la situation « insupportable ».

Glucksmann se démarque ainsi d’autres dirigeants de gauche, comme le patron du PCF Fabien Roussel ou encore le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui ont soit prévenu contre tout risque de génocide, ou estimé qu’un tel processus était « en cours ». L’écologiste Marine Tondelier avait, elle, soutenu la démarche de l’Afrique du Sud, qui avait saisi la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye en accusant Israël de violer la Convention des Nations unies sur le génocide.

Raphaël Glucksmann a également évoqué un « gouffre » avec ceux qui à gauche avaient pu refuser de qualifier de terroriste l’organisation du Hamas, après les attaques du 7 octobre. « Entendre ça, c’est proprement révoltant », s’est-il indigné, interrogé sur des déclarations de la militante franco-palestinienne Rima Hassan, qui avait estimé « vrai » que le Hamas mène une action légitime.

La Chine, la Russie et l’Iran mènent des exercices militaires

Les marines chinoise, russe et iranienne organisent cette semaine des exercices militaires conjoints dans le golfe d’Oman, dans un contexte régional explosif avec la guerre à Gaza et des attaques en mer Rouge par les rebelles yéménites houthistes, a rapporté l’Agence France-Presse.

Les trois pays, qui partagent une volonté commune de contrer ce qu’ils présentent comme l’hégémonie américaine, avaient déjà organisé en mars dernier des exercices conjoints dans la région.

Ces manœuvres ont pour objectif de « maintenir conjointement la sécurité maritime régionale », selon le ministère chinois de la Défense. « La Chine enverra le destroyer lance-missiles Urumqi, la frégate lance-missiles Linyi et le navire de ravitaillement Dongpinghu », a-t-il indiqué ce lundi au premier jour de ces exercices qui s’achèveront vendredi.

Un détachement de navires de la flotte russe du Pacifique, mené par le croiseur Varyag, est arrivé à cet effet ce lundi au port iranien de Chabahar, ont rapporté les médias d’État russes, relayés par l’Agence France-Presse. Le début de ces exercices a coïncidé avec la première journée du ramadan ce lundi, au moment où l’armée israélienne poursuit ses bombardements à Gaza.

Les rebelles houthistes, qui contrôlent de vastes régions du Yémen, mènent en parallèle depuis novembre des attaques contre des navires dans la région, une importante voie de transit pour le commerce mondial. Ils affirment agir en solidarité avec les Palestiniens dans la bande de Gaza.