Les États-Unis ont soumis, ce vendredi 22 mars, au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution mentionnant un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza qu’ils écartaient jusqu’alors. Ce dernier a été rejeté après le véto de la Russie et de la Chine.
Les États-Unis voulaient envoyer un « signal fort ». Washington soumettait, ce vendredi 22 mars 2024, au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution mentionnant un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza. Ce dernier a été rejeté après le véto de la Chine et de la Russie. La résolution a recueilli 11 voix en faveur, trois voix contre (Russie, Chine et Algérie) et une abstention (Guyana). L’ambassadeur russe a dénoncé un texte « hypocrite » qui n’appelle pas directement à faire taire les armes.
« La Chine et la Russie ne voulaient simplement pas voter pour un projet rédigé par les US, parce qu’ils préfèrent nous voir échouer que de voir un succès du Conseil », a fustigé l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield, dénonçant une décision « cynique ».
À l’issue du Sommet de l’Union Européenne à Bruxelles, le président français Emmanuel Macron , a commenté à son tour le vote. « Nous allons reprendre, sur la base du projet de résolution français au Conseil de sécurité et travailler avec nos partenaires américains, européens, arabes en ce sens pour trouver un accord », a-t-il assuré.
Une trêve de six semaines
Jusqu’ici opposés à l’utilisation du terme « cessez-le-feu », les États-Unis avaient bloqué trois textes, depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre. Après leur dernier veto le 20 février, ils ont négocié un texte focalisé sur le soutien aux efforts diplomatiques pour aboutir à une trêve de six semaines en échange de la libération des otages israliens retenus à Gaza.
La dernière version du projet de résolution, dont avait pris connaissance l’AFP avant le vote, notait « la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de tous côtés, permettre la fourniture de l’aide humanitaire essentielle […], et dans cette optique, soutient sans équivoque les efforts diplomatiques internationaux pour parvenir à un tel cessez-le-feu en lien avec la libération des otages encore détenus ».
Alors que les Etats-Unis sont sous pression de la communauté internationale pour atténuer leur soutien à Israël, le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait qualifié cette initiative mercredi de « signal fort ».
Cette résolution « appelle à un cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages et nous espérons vivement que les pays la soutiendront », avait-il assuré dans un entretien à la chaîne de télévision saoudienne Al Hadath.
Arrivé en provenance du Caire pour sa dernière étape d’une nouvelle tournée au Moyen-Orient, Antony Blinken est en Israël ce vendredi pour rencontrer le Premier ministre Benyamin Netanyahou. Alors qu’une rencontre entre les deux hommes s’est déroulée en fin de matinée au ministère de la Défense, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a insisté auprès de son hôte sur l’urgence d’accroître l’aide humanitaire dans le territoire palestinien dévasté et sommé Israël de ne pas lancer d’offensive terrestre majeure à Rafah.