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Attentat à Moscou : l’ambassade américaine avait averti ses citoyens que des «extrémistes envisagent de cibler de grands rassemblements»

«L’ambassade surveille les informations selon lesquelles des extrémistes envisagent de cibler de grands rassemblements à Moscou, y compris des concerts», avait averti l’ambassade dans un message le 7 mars.

Les services secrets américains étaient au courant de la menace qui planait sur Moscou. Le 7 mars dernier, soit deux semaines avant la tuerie survenue vendredi soir lors d’un concert en banlieue de la capitale russe, l’ambassade américaine aux États-Unis publiait une «alerte de sécurité» à ses citoyens. «Évitez les grands rassemblements au cours des prochaines 48 heures», avait-on averti. Et d’ajouter : «L’ambassade surveille les informations selon lesquelles des extrémistes envisagent de cibler de grands rassemblements à Moscou»«Y compris des concerts», était-il précisé, alors que la fusillade a justement eu lieu lors d’un concert de rock. Dans son message, l’ambassade incitait ses citoyens à «éviter les foules», à «surveiller les médias locaux» et être «conscient» de leur «environnement».

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova a dénoncé vendredi soir un «attentat terroriste sanglant» et un «crime monstrueux»«Si les États-Unis disposent ou disposaient de données fiables à ce sujet, ils doivent les transmettre immédiatement à la partie russe», a-t-elle ainsi sommé.

L’EI, une influence limitée en Russie

L’attaque a été revendiquée par l’État islamique. L’influence des terroristes de Daech est pourtant toujours restée limitée en Russie. Des chiffres officiels indiquent qu’entre 4500 et 5000 ressortissants, dont une bonne partie sont originaires du Caucase, ont combattu aux côtés de l’organisation. C’est dans ces zones, ainsi qu’au Daguestan, qu’ont d’ailleurs eu lieu les plus récentes attaques de l’EI sur le territoire. De même qu’en Ingouchie, région d’origine de  Mohammed Mogouchkov, le djihadiste assassin du professeur Dominique Bernard à Arras, le 13 octobre 2023. En avril 2017, deux policiers avaient été tués à Astrakhan, ville de 500.000 habitants construite sur la Volga, à quelques centaines de kilomètres du Caucase.

Malgré l’affrontement qui fait rage avec Kiev, Moscou poursuit régulièrement ses opérations antiterroristes. Le 3 mars, les forces spéciales du FSB sont intervenues dans la ville de Karaboulak, en Ingouchie. Six combattants, suspectés d’une attaque contre un poste de police et le meurtre de trois policiers en mars 2023, ont été abattus dans un immeuble. Quatre jours plus tard, la Russie a affirmé avoir démantelé une cellule de l’État islamique-Khorasan (EI-K) dans la région de Kalouga, au sud-ouest du pays. Cette branche de l’EI en Afghanistan – à l’origine d’une attaque contre l’ambassade russe à Kaboul en 2022 – était accusée d’avoir préparé un attentat contre une synagogue moscovite. Le FSB a alors dit avoir saisi des «armes à feu, des munitions, et des composants pour la fabrication d’un engin explosif artisanal».