Sneha Revanur est à la tête de l’organisation Encode Justice, le plus grand mouvement de jeunesse pour une IA sûre et équitable.
Ce qu’il faut retenir :
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A la tête du principal mouvement international de jeunes qui lutte pour une intelligence artificielle éthique, Sneha Revanur a su imposer la voix des zoomers dans les discussions sur l’intelligence artificielle.
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Elle compte parmi les 100 personnalités les plus influentes dans le domaine de l’IA en 2023 du Time Magazine.
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Elle participe à deux tables rondes à VivaTeech qui a ouvert ses portes ce mercredi porte de Versailles, à Paris.
Le nom de Sneha Revanur ne vous dit rien ? Cela ne devrait plus tarder à changer. A seulement 19 ans, l’adolescente est à la tête d’Encode Justice, principal mouvement international de la jeunesse qui lutte pour une intelligence artificielle éthique. L’étudiante en sciences politiques et économiques à la prestigieuse université de Stanford (Californie) a su imposer la voix des zoomers (la génération née entre 1997 et 2012) dans les discussions sur l’intelligence artificielle. La jeune femme figure ainsi dans la liste des 100 personnalités les plus influentes dans le domaine de l’IA en 2023 du Time Magazine. Elle fait partie des stars annoncées à la programmation de Viva Tech, aux côtés d’Elon Musk, Yann LeCun ou Yoshua Bengio, les deux papes du deep learning.
Sneha Revanur est tombée dans la marmite de la technologie dès la naissance. Elle a grandi dans la Silicon Valeley, à San José (Californie), au sud de la baie de San Francisco. Sans surprise, ses deux parents travaillent dans le secteur des technologies. Sa sœur aînée aussi. La jeune femme a pris conscience très tôt des impacts de l’intelligence artificielle sur nos vies.
Un écho inattendu
Quand, à 15 ans, elle lance Encode Justice, elle cherche à mobiliser les jeunes contre une proposition de loi californienne qui envisageait de remplacer le système de cautions en espèce par un algorithme basé sur les risques, et connu pour comporter des biais racistes. Cette campagne de mobilisation a marqué la première victoire d’Encode Justice qui compte désormais dans ses troupes 1.000 lycéens et universitaires aux Etats-Unis et dans 30 pays du monde.
L’explosion des intelligences artificielles génératives fin 2022, portées par le lancement spectaculaire de ChatGPT, a mis en lumière la démarche de cette adolescente. La presse anglo-saxonne va jusqu’à la surnommer la « Greta Thunberg de l’IA ». Comme la jeune Suédoise, elle ne manque pas d’esprit. Ni d’éloquence. « Je suis évidemment flattée par la comparaison, sourit-elle. Le journaliste à l’origine de ce surnom a essayé de faire une analogie entre le mouvement émergent d’Encode Justice et le mouvement climatique bien connu [Friday for Future] ». Deux adolescentes. Deux leaders féminines de mouvements de la jeunesse œuvrant pour le futur. Mais, selon elle, la comparaison s’arrête là.
Une vision optimiste
« Nos stratégies et les problèmes qui nous occupent sont différents, souligne la jeune femme qui souhaite frapper les esprits sur l’importance de légiférer sur l’IA. Si les Big Tech dégainent des algorithmes ultra-performants à une vitesse folle, les législateurs internationaux ne sont à la traîne. « Nous sommes préoccupés par la désinformation, de nombreux rapports ont fait état du risque d’hallucinations [création de fausses informations par l’IA] de ces modèles. Les gens accordent une grande confiance à des systèmes qui produisent des résultats faux, trompeurs ou exagérés, pointe-t-elle. Concernant la prochaine génération d’IA, nous craignons leur capacité à apporter de l’aide au terrorisme, à utiliser des armes biologiques ou à mener des cyberattaques. Nous voulons éviter de donner des moyens à des acteurs malveillants de faire des choses terribles ». Sans compter la problématique des biais algorithmiques, la manipulation à l’approche de l’élection présidentielle américaine et, évidemment, les risques pour le futur des emplois.
Mais, selon Sneha Revanur, l’IA peut accomplir de grandes choses. « La technologie peut nous aider à accélérer la transition énergétique, espère-t-elle. Comme toute chose, il y a à la fois des risques et des avantages ». Les défis à surmonter sont nombreux et les intelligences artificielles génératives promettent encore de nombreuses surprises, bonnes et mauvaises. « En tant que jeune, mon rôle est d’être optimiste, si ce n’est pas nous, qui le sera ? J’envisage un monde dans lequel nous sommes capables de protéger l’humanité tout en faisant progresser l’innovation », sourit-elle. Encode Justice a lancé la semaine dernière la plateforme AI 2030, qui propose 22 recommandations politiques aux dirigeants mondiaux pour sécuriser le futur technologique.
