Condamné pour la mort d’un homme, un nervis du PDS tué en 2011, Dias est à nouveau convoqué ce mercredi au tribunal. Désormais candidat à la mairie de Dakar, l’opposant va-t-il être jugé en appel ? Retour sur une affaire politico-judiciaire qui pourrait sonner le glas de ses ambitions.
Pour marquer le coup, il s’est offert le soutien d’une personnalité de premier plan. Le 21 novembre dernier, Barthélémy Dias a officialisé sa candidature à la mairie de Dakar aux côtés d’Ousmane Sonko. Ancien candidat à l’élection présidentielle, membre de la même coalition Yewwi Askan Wi, le Casamançais est venu afficher son soutien à son allié lors d’un meeting tenu à Grand Yoff. Il en a profité pour annoncer son refus de signer la charte de non-violence édictée par des associations religieuses.
Depuis plusieurs semaines, la tension monte à l’approche du scrutin local du 23 janvier. Le 10 novembre, Barthélémy Dias et ses soutiens, Ousmane Sonko et Malick Gakou, ont été brièvement arrêtés. Une semaine plus tard, rebelote : le maire de Mermoz-Sacré-Cœur a de nouveau été retenu par les autorités lors d’une campagne de porte-à-porte.
Cette fois-ci, ses proches sont formels, Dias répondra aux questions de la justice. Mais impossible de savoir ce qui ressortira de cette nouvelle audience. Le procès en appel de l’opposant, condamné en 2017 pour coups mortels, pourrait-il avoir lieu avant les élections locales du mois de janvier ? « Quelle que soit la célérité avec laquelle cette affaire sera jugée, elle n’aura aucune influence sur le scrutin », veut croire un membre de son équipe. Mais depuis qu’il a annoncé sa candidature, la possibilité de voir ses démêlés judiciaires se mettre en travers de son avenir politique semble difficile à ignorer.
Lorsque nous l’avions rencontré il y a six mois, Barthélémy Dias s’était d’abord dit convaincu qu’elle n’allait jamais être jugée. Puis il s’était repris : « Ils vont chercher à la juger à la veille des élections ! »