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Offensive russe en Ukraine: le récit d’une nuit irrespirable

Fire is seen coming out of a military installation near the airport, after Russian President Vladimir Putin authorized a military operation in eastern Ukraine, in Mariupol, February 24, 2022. REUTERS/Carlos Barria

L’invasion tant redoutée de l’Ukraine par la Russie, officiellement au nom de la défense des Républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, a lancée par le Vladimir Poutine ce jeudi 24 décembre. Des frappes ont touché simultanément les grandes villes du pays dont Kiev, la capitale, à l’issue d’une nuit irrespirable. Récit de notre correspondant.

5h du matin. C’est à l’aube, ce jeudi 24 janvier, que l’invasion de l’Ukraine a été déclenchée. Quelques minutes auparavant, au beau milieu de la nuit, le président russe, Vladimir Poutine, annonçait le lancement « d’une opération militaire spéciale dans le Donbass » avec pour objectifs la « démilitarisation et la dénazification » du pays.

Presque aussitôt, des explosions visant les points névralgiques sont entendues simultanément dans plusieurs grandes villes du pays. Marioupol, Odessa, Kramatorsk et même Kiev.

Les troupes russes pénètrent dans le pays.

Les Ukrainiens affolés, l’espace aérien clôturé

Dans la soirée du mercredi 23 décembre, deux cyberattaques successives paralysent d’abord les sites gouvernementaux. À la télévision nationale, le chef de l’État ukrainien, Volodymir Zelensky, prononce un discours. En ukrainien d’abord. « Je remercie tous ceux qui soutiennent l’Ukraine. Nous continuons à travailler. » Puis en russe.  « J’ai initié une conversation téléphonique avec le président de la Fédération de Russie. Le résultat a été le silence ». Il poursuit : « Beaucoup d’entre vous ont des parents en Ukraine, vous avez étudié dans des universités ukrainiennes, vous avez des amis ukrainiens. Vous connaissez notre caractère, nos principes, ce qui compte pour nous. Écoutez-vous vous-mêmes, écoutez la voix de la raison. Le peuple ukrainien veut la paix […] Nous nous défendrons nous-mêmes. Quand vous attaquerez, vous verrez nos visages, pas nos dos. »

La rumeur d’une opération d’ampleur lancée sur les coups de 4h du matin traverse ensuite le pays.

La France enjoint ses ressortissants à quitter le pays « sans délai ». A 00h30 (heure française), le président français, Emmanuel Macron, réitère, via Twitter, « notre soutien, notre attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. »

Les aéroports de l’Est, à Dnipro, Kharkiv et Zaporijja, ferment alors un à un. L’espace aérien finit par être entièrement clôturé en raison de « risques de danger potentiels ». Selon un média ukrainien, l’armée nationale dispose des tracteurs sur les pistes pour empêcher l’atterrissage des avions russes. Bientôt, plus aucun appareil ne survole l’espace aérien ukrainien.

L’angoisse devient suffocante quand le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, indique, sur la chaîne NBC, « que tout semble prêt » pour qu’un envahissement complet du pays soit déclenché d’ici la fin de la nuit de mercredi à jeudi. Nombre d’Ukrainiens ne ferment pas l’œil de la nuit et partagent leur désarroi sur les réseaux sociaux.