A L uneACTUALITESinternational

DIRECT-Guerre en Ukraine : Zelensky annonce le début de « la bataille pour le Donbass »

Selon le président ukrainien Volodymir Zelensky, la Russie a lancé une offensive majeure dans l’est de l’Ukraine. Abandonnant la capitale Kiev, la campagne militaire russe se reoriente sur la région orientale de Donbass, partiellement contrôlée par des forces séparatistes prorusses depuis 2014. Aujourd’hui le président Biden doit se réunir « avec les alliés et partenaires » des États-Unis dont la liste n’a pas été dévoilée.

10h49 TU. Un pétrolier russe saisi en Grèce.

Le Pegas, qui devait se rendre au port turc de Marmara, se trouve actuellement ancré à Karystos, dans le sud de l’île grecque d’Eubée, selon le site internet de circulation maritime internationale Marine Traffic.
« Le pétrolier a été saisi le 15 avril en vertu des sanctions européennes, avec 19 Russes à bord », a déclaré à l’AFP une porte-parole des gardes-côtes grecs.
Elle a précisé que la saisie du bâtiment ne portait pas sur sa cargaison, qui devrait être transvasée sur un autre pétrolier, sans donner plus de détails sur la date de l’opération.

Selon des médias grecs, le tanker russe a rencontré des problèmes de moteur et était escorté par un remorqueur vers la péninsule du Péloponnèse, dans l’ouest de la Grèce, quand il a été contraint de mouiller à Karystos en raison des mauvaises conditions météorologiques.

10h45 TU. Le Danemark présente son plan pour se passer de gaz russe.
La Première ministre Mette Frederiksen prévoit que la moitié des 400.000 foyers danois qui se chauffent actuellement au gaz basculeront vers un raccordement au chauffage urbain ou les pompes à chaleur fonctionnant à l’électricité d’ici à 2028.

Pour les foyers restants et l’industrie, le plan prévoit également un développement du biogaz d’origine renouvelable, « qui assurera que nous soyons libres de Poutine », a déclaré le ministre du Climat et de l’énergie Dan Jørgensen lors d’une conférence de presse.

Lundi 18 avril, le président de l’Association des patrons allemands, Rainer Dulger et le chef de la Confédération allemande des syndicats Reiner Hoffmann signaient un communiqué commun alertant sur les conséquences qu’un embargo sur le gaz russe par la Communauté européenne pourrait avoir sur les usines allemandes.
« Un embargo rapide entraîneraient une perte de production, des fermetures, une plus grande désindustrialisation et à long terme une perte d’emplois en Allemagne » ont-ils déclarés en expliquant que les sanctions européennes doivent mettre la pression sur la Russie tout en minimisant les dommages pour les pays imposant ces sanctions.

9h25 TU. Combats de rue à Kreminna.

Un membre des forces ukrainiennes affirme que des combats de rue ont commencé à Kreminna, petite ville près de la rivière Donets que les Russes ont réussi à pénétrer ce lundi, selon Associated Press.

L’administrateur militaire de la région de Lougansk, Serguei Haidai dit que la ville a été sévèrement bombardée pendant la nuit et que plusieurs immeubles d’habitation sont en feu. Le complexe olympique, où s’entraîne l’équipe olympique ukrainienne a été délibérément visé. Il a appelé la population via message Telegram à évacuer, comme le rapport le quotidien indépendant The Kyev Independant cité par la journaliste ukrainienne Olga Tokariuk.

8h34TU. La Russie annonce avoir mené des dizaines de frappes dans l’est de l’Ukraine durant la nuit et appelle « tous les militaires » ukrainiens à « déposer les armes ».

Véhicules militaires ukrainiens endommagés sur le site de l'usine metallurgique Illich à Marioupol, une zone contrôlée par les forces séparatistes soutenues par les Russes. 18 avril 2022.

Véhicules militaires ukrainiens endommagés sur le site de l’usine metallurgique Illich à Marioupol, une zone contrôlée par les forces séparatistes soutenues par les Russes. 18 avril 2022.
© AP Photo/Alexei Alexandrov

La Russie appelle toute l’armée ukrainienne à « déposer les armes » et les derniers défenseurs de Marioupol à cesser leur « résistance insensée ».

« Ne tentez pas le destin, prenez la seule décision correcte, celle de cesser les opérations militaires et déposez les armes« , a dit le ministère russe de la Défense en s’adressant aux forces ukrainiennes.

« Des missiles de haute précision des forces aérospatiales russes ont neutralisé 13 places fortes des unités de l’armée ukrainienne » ainsi que des « concentrations » de troupes près de la ville clé de Sloviansk dans la région de Donetsk, a indiqué le ministère de la Défense.

Par ailleurs, « l’aviation des forces aérospatiales de la Russie a frappé 60 installations militaires de l’Ukraine », notamment 53 sites de concentrations de troupes et de matériel militaire et trois points de commandements, selon le ministère.
L’artillerie russe a de son côté visé quelque 1.260 positions et installations militaires ukrainiennes, notamment dans les régions de Mykolaïv et Zaporijjia (sud de l’Ukraine).
L’armée russe affirme y avoir touché 25 positions de commandement de l’armée, des entrepôts de munitions, deux systèmes de missiles Bouk-M1 et 1.214 points de concentration de troupes.

Le ministère affirme avoir également détruit deux entrepôts de missiles Totchka-U dans les localités de Tchervona Polyana (est, région de Lougansk) et Balakliia (nord-est, région de Kharkiv).

7h35 TU. Kiev annonce qu’aucun couloir d’évacuation de civils à Marioupol n’a pu être négocié, et ce pour le 3ème jour consécutif.

Un vieil homme évacué d'un hospice à Chasiv yar, dans le district de Donetsk le 18 avril 2022. Au moins 35 personnes âgées, toutes ayant des difficultés à marcher et certaines en fauteuil roulant ont été évacées par des volontaires, vers Khmelnytskyi, dans l'ouest de l'Ukraine. Des couloirs humanitaires n'ont toujours pas été mis en place pour évacuer les populations des zones de combats dans l'est du pays.

Un vieil homme évacué d’un hospice à Chasiv yar, dans le district de Donetsk le 18 avril 2022. Au moins 35 personnes âgées, toutes ayant des difficultés à marcher et certaines en fauteuil roulant ont été évacées par des volontaires, vers Khmelnytskyi, dans l’ouest de l’Ukraine. Des couloirs humanitaires n’ont toujours pas été mis en place pour évacuer les populations des zones de combats dans l’est du pays.
© AP Photo/Petros Giannakouris

« Aujourd’hui, le 19 avril, il n’y a malheureusement aucun couloir humanitaire. Des bombardements intenses se poursuivent dans le Donbass », déclare la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram.

En ce qui concerne Marioupol, ville stratégique au bord de la mer d’Azov (sud-est) assiégée depuis début mars, « les Russes refusent d’ouvrir un couloir pour la sortie des civils en direction de Berdiansk » ajoute-t-elle.

« Nous continuons des pourparlers difficiles pour des couloirs humanitaires dans les régions de Kherson (sud) et Kharkiv (est) » .

Le journaliste américain Christopher Miller qui a été plusieurs fois à Marioupol témoigne de la violence des bombardements russes sur l’usine métallurgique Azovstal, un site qu’il a pu visiter il y a quelques années.

4h05 TU. Des économistes, dont Piketty et Stiglitz, veulent cibler l’argent caché des riches Russes.

Manifestation lors du dernier sommet du G20 à Rome, le 30 octobre 2021.

Manifestation lors du dernier sommet du G20 à Rome, le 30 octobre 2021.
© AP Photo/Luca Bruno

Plusieurs économistes de renom, dont le Français Thomas Piketty et l’Américain Joseph Stiglitz, exhortent dans une lettre les dirigeants du G20 à créer un registre mondial des actifs afin de mieux cibler les fortunes cachées des oligarques russes.

« Le cas des oligarques russes est éloquent » dans la dissimulation de fortunes au sein de structures opaques, affirment ces économistes selon le quotidien britannique The Guardian.

Ils détiennent « au moins 1.000 milliards de dollars de richesses à l’étranger », selon les estimations relayées dans la lettre, signée notamment par les Français Thomas Piketty et Gabriel Zucman, ainsi que le prix Nobel américain Joseph Stiglitz, tous membres de la Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des entreprises (ICRICT), un groupe de réflexion.

3h09 TU. Les États-Unis et ses alliés se réunissent aujourd’hui autour de l’Ukraine

Le président américain Joe Biden participera aujourd’hui à une réunion virtuelle consacrée à l’offensive russe en Ukraine, indique la Maison Blanche. Le président américain évoquera, « avec les alliés et partenaires » des États-Unis dont la liste n’a pas été dévoilée, le « soutien continu à l’Ukraine et les efforts visant à s’assurer que la Russie rende des comptes », a précisé à l’AFP un responsable de la Maison Blanche.

23h04 TU. le Liechtenstein réunit les 193 membres de l’Assemblée générale de l’ONU pour débattre d’un projet de résolution obligeant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité à justifier leur recours au veto.

Dominique Hasler, ministre des Affaires étrangères du Lichtenstein, le 25 septembre 2021, à l'assemblée générale de l'ONU

Dominique Hasler, ministre des Affaires étrangères du Lichtenstein, le 25 septembre 2021, à l’assemblée générale de l’ONU
© Kena Betancur/Pool Photo via AP

Cette idée ancienne a été relancée avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Grâce à son droit de veto, Moscou paralyse toute démarche dans ce dossier du Conseil de sécurité, qui devrait pourtant intervenir comme l’impose son mandat de garant de la paix mondiale défini par la Charte des Nations unies.

Le projet du Liechtenstein, co-parrainé par une cinquantaine de pays dont les États-Unis mais, fait notable, aucun des quatre autres membres permanents du Conseil de sécurité (Russie, Chine, France et Royaume-Uni), devrait faire l’objet d’un vote prochain, selon des diplomates.

Même si elle ne parraine pas le texte, la France votera en sa faveur, selon un diplomate. Le choix de Londres, Pékin et Moscou, critique à l’égard d’une initiative jugée controversée, n’est pas connu.

Depuis le premier veto jamais utilisé (par l’Union soviétique en 1946 sur le dossier syrien et libanais), la Russie y a recouru 143 fois, loin devant les Etats-Unis (86 fois), le Royaume-Uni (30 fois), la Chine et la France (18 fois chacune).

22h50 TU. Discussions à l’ONU pour créer en Turquie un « groupe de contact humanitaire » incluant Ukraine et Russie.

Martin Griffiths, envoyé de l'ONU poyur l'Ukraine.

Martin Griffiths, envoyé de l’ONU poyur l’Ukraine.
© AP Photo/Mary Altaffer, File

Lors d’une conférence de presse dans la soirée du 18 avril, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths, a annoncé qu’il se rendra mercredi et jeudi en Turquie pour en parler avec Recep Tayyip Erdogan. Mais peu après, il a été contraint de reporter sa visite à une date non arrêtée après avoir été déclaré positif au Covid-19. Si Kiev est très favorable à cette initiative.

L’envoyé de l’ONU a salué les tentatives de médiation de la Turquie, rappelant que « la Turquie est aussi impliquée » dans les tentatives de faire sortir des civils de Marioupol, avec « un effort naval » qui vise quelque « 800 personnes ».

Selon Martin Griffiths, le « groupe de contact humanitaire » pourrait se réunir « à tout moment » pour discuter de « sujets humanitaires », comme par exemple « un contrôle de cessez-le-feu »« des passages sécurisés » ou des « couloirs » permettant l’évacuation de civils. L’un des problèmes aujourd’hui pour établir des corridors humanitaires, comme l’illustre le blocage à ce sujet à Marioupol, « est que les deux parties ne s’assoient pas ensemble » dans une même pièce et « s’accusent mutuellement dès que quelque chose ne va pas », explique le négociateur de l’ONU.

22h00 TU. Le président américain Joe Biden ne prévoit pas d’aller en Ukraine.
Ces dernières semaines, plusieurs dirigeants européens dont la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se sont rendus dans le pays en guerre.

Le gouvernement américain réfléchit à envoyer un émissaire à Kiev, mais la Maison Blanche a exclu pour l’instant un déplacement à hauts risques du président lui-même, pour des raisons de sécurité, malgré le souhait de Volodymyr Zelensky

« Si quelqu’un venait à y aller, nous ne le dirions pas d’ici », a fait savoir la porte-parole du président américain, Jen Psaki. Par ailleurs, les États-Unis espèrent rouvrir prochainement leur ambassade à Kiev, à l’instar de la France et de l’Italie.

21h24 TU. Les nouvelles armes américaines pour l’Ukraine commencent à arriver.

Soldats américains tirant tirant des obus de 155 mm  avec un canon Howitzer 177 à la base avancée de Bostick dans la province de Kunar, Afghanistan, le 8 juillet 2011.

Soldats américains tirant tirant des obus de 155 mm  avec un canon Howitzer 177 à la base avancée de Bostick dans la province de Kunar, Afghanistan, le 8 juillet 2011.
© AP Photo/David Goldman

« Quatre vols sont arrivés des États-Unis dimanche dans la région, avec divers équipements », a annoncé un haut responsable du ministère américain de la Défense ayant requis l’anonymat.

Un cinquième vol devrait arriver dans les prochaines 24 heures, « ce qui fera cinq vols en autant de jours » depuis que la nouvelle tranche de 800 millions de dollars d’aide militaire à l’Ukraine a été annoncée le 13 avril par le président Joe Biden, a-t-il souligné.

Le porte-parole a précisé que des soldats déployés sur le flanc est de l’Otan depuis le début de l’invasion russe commenceront « dans les prochains jours » à former des militaires ukrainiens au maniement des canons M777 Howitzer, les pièces d’artillerie de dernière génération que les États-Unis ont décidé de remettre pour la première fois à l’armée ukrainienne.

20h30 TU. Le Russes progressent dans le Donbass avançant vers Kramatorsk.

Cratère d'une explosion après une nuit de bombardements à Kramatorsk, le 18 avril 2022.

Cratère d’une explosion après une nuit de bombardements à Kramatorsk, le 18 avril 2022.
© AP Photo/Andriy Andriyenko

Après avoir pris Kreminna dans la nuit de dimanche à lundi, les forces russes avancent sur une ligne longeant la rivière Donets. La rivière traverse cette ville ainsi que Roubijné, Lyssytchansk et Severedonetsk, toutes sur la ligne de front, et qui font l’objet d’intenses bombardements de part et d’autre depuis plusieurs jours.

Lundi, Roubijné – plus de 60.000 habitants avant la guerre – a été sous le feu intense de l’artillerie et des mortiers ukrainiens, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Sur les routes vers Kramatorsk, les checkpoints ont été fortifiés, des chicanes avec des blocs de béton et des tas de terre fraîche sont apparus par endroits.