La Russie a annoncé un cessez-le-feu unilatéral de trois jours à partir de jeudi 5 mai dans l’aciérie Azovstal du port ukrainien de Marioupol, tout en multipliant les bombardements, de l’est jusqu’à des régions proches de la Pologne et de la Hongrie. L’Union européenne de son côté tente de mettre en place un embargo sur le pétrole russe.
08h53 TU. La Russie « essaie d’anéantir » les unités ukrainiennes à Azovstal, selon Kiev.
L’armée ukrainienne a annoncé que les combats continuaient dans l’aciérie d’Azovstal à Marioupol (sud-est) où la Russie « essaie d’anéantir » les derniers défenseurs du site, même si elle a annoncé un cessez-le-feu unilatéral à partir de jeudi 05 mai au matin.
« Les occupants russes sont occupés à bloquer et essayer d’anéantir les unités ukrainiennes sur le territoire d’Azovstal », a indiqué dans un communiqué l’armée ukrainienne. Selon elle, les troupes de Moscou ont « repris l’offensive avec le soutien d’avions pour prendre le contrôle de l’usine ».
Ce communiqué intervient alors que Moscou a annoncé mercredi 04 mai au soir que ses forces allaient cesser le feu pendant trois jours consécutifs, à compter de jeudi 05H00 GMT, pour permettre l’évacuation des civils toujours présents à Azovstal, qui seraient encore 200, selon le maire de Marioupol, Vadim Boïtchenko.
Denys Prokopenko, le commandant du régiment Azov qui mène la défense du site, a de son côté indiqué dans une vidéo diffusée mercredi soir que des forces russes avaient réussi à rentrer dans l’aciérie où des « combats violents et sanglants » étaient en cours. « Depuis deux jours, l’ennemi a réussi à entrer dans les locaux de l’usine », a-t-il affirmé dans cette vidéo publiée sur Telegram.
« Je suis fier de mes soldats qui font des efforts surhumains pour résister à l’assaut de l’ennemi. Je suis reconnaissant au monde entier pour le soutien colossal apporté à la garnison de Marioupol. Nos soldats le méritent », ajoute-t-il.
07h34 TU. Barbara Pompili « confiante » quant à un accord sur l’embargo sur le pétrole russe.
La ministre française de la Transition écologique, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE, s’est dite « confiante » jeudi 5 mai sur l’adoption « d’ici la fin de semaine » d’un embargo de l’UE sur le pétrole russe, malgré les objections de certains Etats membres.
« Je suis confiante. Il est normal qu’il y ait des discussions parce que certains pays sont plus dépendants du pétrole russe que d’autres, donc il faut essayer de trouver des solutions pour qu’ils puissent embarquer à bord de ces sanctions », a déclaré Barbara Pompili sur franceinfo. « Je pense qu’on devrait y arriver d’ici peut-être la fin de la semaine, en tout cas le plus tôt possible », a-t-elle ajouté.
Lors de la présentation mercredi d’un sixième train de sanctions contre la Russie, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a proposé une interdiction progressive des importations de pétrole, pour « faire payer le prix fort » à Vladimir Poutine pour sa guerre contre l’Ukraine.
Mais la Hongrie s’y est opposé. Le projet « ne peut pas être soutenu dans sa forme actuelle. En toute responsabilité, nous ne pouvons pas voter pour », a annoncé le ministre des Affaires étrangères hongrois Peter Szijjarto, alors que la décision doit être prise à l’unanimité.
04h22 TU. Trêve en vue à l’aciérie de Marioupol pour évacuer des civils.
Un cessez-le-feu unilatéral russe de trois jours doit entrer en vigueur jeudi 5 mai au matin autour de l’aciérie de Marioupol, dernier bastion de résistance ukrainienne dans cette ville portuaire stratégique, mais les combats continuent dans le reste de l’Ukraine.
« Les forces armées russes vont ouvrir un couloir humanitaire de 08h00 à 18h00 heure de Moscou (de 05h00 à 15h00 GMT) les 5, 6 et 7 mai à partir du site de l’usine métallurgique Azovstal pour évacuer des civils », a indiqué mercredi 4 mai au soir le ministère de la Défense dans un communiqué.
« Sur cette période, les forces armées russes et les unités de la République populaire du Donetsk (unilatéralement proclamée par les séparatistes prorusses, NDLR) vont cesser le feu et les hostilités unilatéralement », a-t-il poursuivi, assurant que les civils ayant trouvé refuge dans l’usine seraient autorisés à rejoindre la Russie ou les territoires contrôlés par Kiev.
L’état-major ukrainien a fait savoir dans son point quotidien vers 04H00 GMT jeudi que « les envahisseurs russes concentrent leurs efforts à bloquer et à essayer de détruire nos unités dans la zone d’Azovstal. Avec le soutien de l’aviation, l’ennemi a repris l’offensive pour prendre le contrôle de l’usine ».
La prise de Marioupol serait une victoire importante pour les Russes car elle leur permettrait de consolider leurs gains territoriaux côtiers le long de la mer d’Azov en reliant la région du Donbass, en partie contrôlée par leurs partisans, à la Crimée que Moscou a annexée en 2014.
04h09 TU. Les renseignements de Washington ont permis à Kiev de cibler des généraux russes.
Les renseignements fournis par les Etats-Unis à l’armée ukrainienne ont permis de cibler plusieurs généraux russes près du front, a affirmé mercredi 4 mai le New York Times, citant des sources anonymes au sein des services américains.
Citant plusieurs hauts responsables américains, le journal a déclaré que sur la douzaine de généraux russes tués par les forces ukrainiennes, « beaucoup » avaient été ciblés avec l’aide des services de renseignement américains.
Le Conseil de sécurité nationale américain (NSC) a qualifié d’« irresponsable » l’affirmation selon laquelle les États-Unis aidaient l’Ukraine à tuer des généraux russes. « Les États-Unis fournissent des renseignements sur le champ de bataille pour aider les Ukrainiens à défendre leur pays », a déclaré Adrienne Watson, porte-parole du NSC, dans un mail. « Nous ne fournissons pas de renseignements dans l’intention de tuer des généraux russes », a-t-elle souligné.
Les efforts de renseignement de Washington pour aider l’Ukraine au plus près, dans les combats, se sont notamment « concentrés sur la détermination de la localisation et d’autres détails sur les quartiers généraux mobiles de l’armée russe, qui se déplacent régulièrement », écrit le New York Times.
Les Ukrainiens ont revendiqué à plusieurs reprises avoir tué des généraux russes sur le terrain, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février.
« Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine » avait déclaré lundi 25 avril le chef du Pentagone Lloyd Austin.
23h36 TU. La Russie annonce un cessez-le-feu à Marioupol, tout en bombardant d’est en ouest.
La Russie a annoncé un cessez-le-feu unilatéral de trois jours à partir de jeudi 5 mai dans l’aciérie Azovstal du port ukrainien de Marioupol, tout en multipliant les bombardements, de l’est jusqu’à des régions proches de la Pologne et de la Hongrie, pendant que l’Union européenne tentait de mettre en place un embargo sur le pétrole russe.
« Les forces armées russes vont ouvrir un couloir humanitaire de 08h00 à 18h00 heure de Moscou (de 05h00 à 15h00 GMT) les 5, 6 et 7 mai à partir du site de l’usine métallurgique Azovstal pour évacuer des civils », a indiqué mercredi 4 mai au soir le ministère de la Défense dans un communiqué.
« Sur cette période, les forces armées russes et les unités de la République populaire du Donetsk (unilatéralement proclamée par les séparatistes prorusses, NDLR) vont cesser le feu et les hostilités unilatéralement », a-t-il poursuivi, asurant que les civils ayant trouvé refuge dans l’usine seraient autorisés à gagner la Russie ou les territoires contrôlés par Kiev.
Le maire de Marioupol Vadim Boïtchenko avait affirmé plus tôt que d’intenses combats étaient en cours malgré l’assurance de Moscou de ne pas lancer l’assaut de cet immense complexe où sont retranchés dans des galeries souterraines datant de la Seconde Guerre mondiale des combattants ukrainiens et des civils sans nourriture ni médicaments.
« Avec le soutien de l’aviation, l’ennemi a de nouveau tenté de prendre le contrôle de l’enceinte de l’usine. Sans succès », a fait savoir dans la soirée l’état-major des forces ukrainiennes.
Un commandant ukrainien du régiment Azov qui défend l’aciérie avait annoncé mardi que les Russes avaient déclenché « un puissant assaut » sur ce site, mais le Kremlin a démenti cette information mercredi.
23h01 TU. Emmanuel Macron et Narendra Modi appellent à une « cessation immédiate des hostilités » en Ukraine.
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi, en tournée en Europe, ont appelé mercredi 4 mai à une « cessation immédiate des hostilités » en Ukraine.
« La France et l’Inde ont exprimé leur profonde préoccupation quant à la crise humanitaire et au conflit en cours en Ukraine », ont souligné les deux dirigeants dans une déclaration conjointe à l’issue d’un entretien et d’un dîner de travail à l’Elysée.
« Les deux pays ont condamné sans équivoque le fait que des civils aient été tués en Ukraine, et appelé à une cessation immédiate des hostilités afin que les parties se réunissent pour promouvoir le dialogue et la diplomatie et pour mettre fin immédiatement aux souffrances de la population », ont-ils ajouté.
Seule la France en revanche a condamné « avec force l’agression illégale et injustifiée des forces russes contre l’Ukraine ».
L’Inde, à la recherche d’un difficile équilibre entre Occident et Russie, qui lui fournit une grande partie de ses besoins en armes et énergie, s’abstient de condamner ouvertement l’invasion russe de l’Ukraine mais appelle au dialogue pour y mettre un terme.
La guerre en Ukraine a des « conséquences bien au-delà de l’Union européenne », y compris en Asie, avait souligné avant l’entretien la présidence française. La France veut « aider les Indiens à diversifier leurs approvisionnements », avait-elle jouté.
Les deux pays se sont dits également « déterminés à répondre de manière coordonnée et multilatérale au risque d’aggravation de la crise alimentaire dû au conflit en Ukraine », l’un des principaux producteurs mondiaux de blé.
22h58 TU. La Russie a simulé des tirs de missiles à capacité nucléaire.
Moscou a affirmé mercredi 4 mai que son armée avait simulé des tirs de missiles à capacité nucléaire dans l’enclave russe de Kaliningrad, alors que les forces russes poursuivent leurs offensives en Ukraine.
Cette annonce intervient au 70ème jour de l’intervention russe en Ukraine, qui a fait des milliers de morts et provoqué la plus importante crise des réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, avec plus de 13 millions de personnes déplacées.
Après avoir envoyé des soldats en Ukraine fin février, le président russe Vladimir Poutine a proféré des menaces à peine voilées laissant entrevoir une volonté de déployer des armes nucléaires tactiques.
Mercredi, lors de manoeuvres militaires dans cette enclave de la mer Baltique située entre la Pologne et la Lituanie, deux pays membres de l’UE, la Russie a simulé des « lancements électroniques » de systèmes de missiles balistiques mobiles Iskander à capacité nucléaire, a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Les forces russes ont procédé à des frappes uniques et multiples sur des cibles qui simulaient des lanceurs de systèmes de missiles, des aérodromes, des infrastructures protégées, des équipements militaires et des postes de commandement d’un ennemi fictif, a précisé le communiqué.
Après avoir effectué les tirs « électroniques », les militaires ont effectué une manoeuvre pour changer de position afin d’éviter « une éventuelle frappe en représailles », selon le ministère de la Défense.
Les unités de combat se sont également exercées à des « opérations dans des conditions de radiation et de contamination chimique ». Plus de 100 militaires ont participé à ces exercices.
22h49 TU. Volodomyr Zelensky appelle Antonio Guterres à « sauver » les blessés d’Azovstal à Marioupol.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé mercredi 4 mai le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres à aider à « sauver » les blessés se trouvant sur le site de l’aciérie d’Azovstal, assiégée et bombardée par les troupes russes. Il a par ailleurs annoncé que plus de 300 civils avaient déjà été évacués de Marioupol.
Dans son message vidéo quotidien, le président ukrainien a précisé que 344 personnes avaient été évacuées de Marioupol et de ses environs vers la ville de Zaprorijjia, ville sous contrôle ukrainien située à quelque 230 km de Marioupol.
« La vie des gens qui restent là-bas est en danger (…) Nous demandons votre aide pour les sauver », a indiqué Volodomyr Zelensky, cité par son service de presse, lors d’un entretien téléphonique avec Antonio Guterres. Selon Kiev, des centaines de militaires et de civils, dont des dizaines d’enfants, se trouvent toujours dans des galeries souterraines de ce site.
La Croix-Rouge internationale s’est dite dans un communiqué « soulagée que davantage de vies aient pu être sauvées » et a appelé à renouveler les efforts pour poursuivre les évacuations.
L’ONU a déjà participé dimanche à l’organisation de l’évacuation d’une centaine de civils piégés à Azovstal avec les militaires ukrainiens qui défendent cette dernière poche de résistance dans le port stratégique, presque entièrement contrôlé par les forces russes.